Je suis allé en Bretagne. A Carhaix, aux Vieilles Charrues, pour voir Marquis de Sade. Pour la 3ème fois. Je me rappelle les mots que Frank Darcel m’avait écrit dans la dédicace d’un de ses livres, Le Dériveur. Je lui avais confié combien MdS avait compté dans mon initiation musicale. Il avait évoqué l’hypothèse d’une éventuelle reformation, des mots suivis d’un point d’interrogation. Il n’y croyait pas. Moi non plus. J’avais suivi ses projets suivants, Republik, notamment. Fidélité à nos passions d’adolescents. Marquis de Sade, son style unique, cette musique sombre et puissante. Et inoxydable. Des albums que j’ai continué à écouter au fil des années. Jusqu’à cette annonce improbable d’un concert unique à Rennes. Déjà raconté ici. La divine surprise du divin Marquis. La magie intacte. Cette petite peur d’être déçu. On ne se méfie jamais assez des reformations. Souvent pathétiques. Le poids des ans, la surcharge pondérale, les voix approximatives, la gestuelle arthritique. MdS a surpris par sa fraicheur et sa puissance.