Finir une semaine sur des perspectives nouvelles, une ouverture d'esprit, la confrontation des idées, la mise en perspective, fait un bien fou. Ce doit être ça aussi, le well-being.

Entendre parler des médias sociaux avec une mise en perspective historique et géographiquefocalisée sur la notion de vie privée. Passionnant. Qu'est-ce que la vie privée d'un point de vue historique? Une construction récente issue de l'avènement de la bourgeoisie, et de la séparation des sphères professionnelles et personnelles. Sujet brillamment exposé par Henri Isaac, Directeur de Recherche à Rouen Business School. Revenir aux fondamentaux, à Deleuze et sa théorisation de la société du contrôle, où l'individu génère sa propre surveillance. Point besoin de Big Brother. Juste Facebook Places...
Entendre Frédéric Martel défendre son approche des courants dominants,
le mainstream. Présenté comme une chance pour les industries créatives, plus que comme une menace. Ayant lu son opus cet été, il n'y a pas eu de surprises dans l'argumentation, ni d'information supplémentaire, sinon l'annonce le lancement d'inaglobal.fr, espace de réflexion sur les industries créatives lundi 11 octobre. A suivre.
Quoi de neuf? Neil Young. Légende vivante, il vient de sortir son... que sais-je... 40ème album: Le Noise. D'ores et déjà programmé pour mon prochain "dans mon iPod ce weekend". Que peut donc avoir encore à raconter le Loner? L'album est d'une fraîcheur incroyable pour un type de 65 ans. Capable de saisir sa Gibson Les Paul et de livrer quelques perles, album électrique dépouillé. Quelques redites, un peu d'auto-citation. Intéressant, au moment où je lis sa bio, Shakey de Jimmy McDonough. Pour comprendre le personnage et sa longévité.
A part ça... Bonne semaine!
Enjoy
La semaine dernière c'était Brett Easton Ellis. Icône des gens de goût, des bobos qui lisent les Inrocks. A dire vrai, j'avais lu American Psycho, le pendant trashissime du Bûcher des Vanités, et n'avait pas été emballé par les exploits de Patrick Bateman. Et j'avais enterré Brett Easton Ellis. Pour le trash et la description des racines du mal de l'Amérique, j'avais dévoré Ellroy. Lequel ne se limitait pas aux années 80, mais remontait le temps, jusqu'aux années 40. Ellis est de nouveau dans l'actualité. J'ai dévoré Moins que Zéro. Un roman court. Moins de 300 pages. Intenses. Pas de chichis, de figures de style, de tics. Ecriture à l'os. Clay est un vieil ado ou un jeune adulte, c'est selon. Friqué. Camé. Qui zone à Hollywood avec ses copains camés, friqués. Baise, vomi, sniffs et shoots. Sur fond de X, Go-Go's, Psychedelic Furs. Absurde, désespéré. No Future sur matelas de dollars. Ce qui permet de remettre en perspective American Psycho. Patrick Bateman, trader new yorkais le jours, serial killer la nuit, n'est que ce que deviendront les héros de Moins que zéro s'ils ne meurent pas d'OD.
Un film à voir actuellement: Simon Werner a disparu. Je l'ai vu en avant-première il y a plusieurs mois. Et j'avais été séduit par la forme et l'atmosphère de cette première réalisation de Fabrice Gobert. Un film choral, façon Rashomon. Histoire racontée de quatre points de vue différents. La vie de jeunes lycéens de terminale dans une banlieue sans histoires de l'ouest parisien. Simon Werner disparaît. Nous sommes en 1992. Il n'y a pas d'Internet, pas de portables. Il y a la télé. Les parents. La maison. Le lycée. Les potes. Les fêtes. Les petits mystères d'un monde quotidien et familier. Les acteurs jouent juste. Mention spéciale à Ana Girardot et ses jambes interminables.
Je ne lirai pas le Houellebecq. Je n'ai déjà pas lu le précédent. Trop de hype, trop de saturation de l'espace médiatique. Je cite les Inrocks: "Moins polémique, Houellebecq sera lu pour ce qu'il est: un très grand écrivain, témoin essentiel de notre monde". Clairement, ça ne fait pas envie. "LE GRAND ECRIVAIN". A l'aune de la société du spectacle, le GRAND écrivain est celui qui vend des tombereaux de bouquins. Qui se montrera impitoyable à propos du monde tel qu'il est, et ira immanquablement vendre sa Weltanschauung le samedi soir chez Ruquier. Bref, pour faire court: Houellebecq, tout comme Begbeider, me fait chier. Certes l'argument est un peu court. Mais question stylistique, je préfère la grâce de Jean Echenoz, ou de Christian Oster.