Un petit matin de 1981, une déflagration sonore sur France Inter, à l'heure du café crème. I Love Rock'n'Roll, par Joan Jett and the Blackhearts. Riff, refrain, feulements. I love rock'n'roll, put another dime in the juke box baby! On ne sait pas qu'il s'agit d'une cover d'un obscur groupe disparu, The Arrows. Pour un ado de 17 ans, Joan Jett, c'est le fantasme pur. Age magnifique. Le rock'n'roll au féminin, son imagerie sexuelle, à base de cuir noir, de stilettoes, de dentelles et de vinyl. Debbie Harry, Chrissie Hynde, Pat Benatar, icônes des 80s commençantes. Et Joan Jett, pour son rock brutal. Il y a eu Suzie Quatro, il y a Stevie Nicks. Pour la partie fantasmes. Il y a aussi les moches de Girlschool, qui frayent avec Lemmy Kilminster de Motörhead. Pas glamour. Il y a Patti Smith, déjà icône, poétesse et aisselles poilues. Pas glamour. Pas de quoi provoquer les rêves humides des ados, qui ne comprennent pas suffisamment l'anglais pour apprécier les textes. Qui se contentent des pochettes des 33 et 45 tours.
I love rock'n'roll, Bad reputation, Crimson and clover... Joan Jett déboule. Les ados succombent.
Pour les amateurs de hard, il y a aussi Lita Ford. Une Poison Ivy aseptisée et inoffensive. On ne connait pas toute l'histoire épique du rock'n'roll. Et on découvre un jour le chaînon manquant, les pièces du puzzle. Les Runaways, Cherrie Currie, Sandie West... Damned! Les Runaways, LE girlgoup de référence. Créé par un manager allumé, Kim Fowley, doté, façon Malcolm McLaren, d'un sens inné du marketing: des teenagers, du rock'n'roll, du stupre et de la luxure. L'essence séminale de la musique du diable. De quoi se mettre à dos les mégères de la Bible Belt, les ligues de vertu, les censeurs... Pour le fun. Avec le même sens du show qu'un Alice Cooper, sans le gore et les décapitations. It's only rock'n'roll, baby!
Les Runaways ont ouvert la voie aux Go-Go's, aux Bangles, à Elastica, aux Plasticines. Moins radicales que les Slits ou les L7. Plus canons aussi. Un girlgroup pour public de mecs? Peut-être. C'est la dimension 100% entertainement du rock. Pour le plaisir des yeux.
Le biopic sur les Runaways sort aujourd'hui. Je vous raconterai.
Enjoy!
James Bond s'est réincarné. Il a des seins qu'on voit à peine. Et une bouche pulpeuse, qu'on ne voit que ça (incorrection grammaticale sciemment publiée). En plus elle s'appelle Angelina Jolie, dans le civil. Daniel Craig peut se rhabiller. Evelyn Salt ne joue pas au black jack. D'ailleurs on s'en fout du black jack. Ca intéresse qui, hein? Des séquences entières de James Bond passées dans les casinos. En pure perte. Les bad guys d'aujourd'hui ne traînent pas leurs kalachnikovs dans les salles de jeu. A la rigueur dans les arrières-cours sales de banlieues sinistres. Il trafiquent de la meth, de l'uranium. Bref des trucs sérieux. James Bond a vieilli d'un coup. Jason Bourne, Jack Bauer et maintenant Evelyn Salt l'ont poussé à la maison de retraite.
Je ne lirai pas le Houellebecq. Je n'ai déjà pas lu le précédent. Trop de hype, trop de saturation de l'espace médiatique. Je cite les Inrocks: "Moins polémique, Houellebecq sera lu pour ce qu'il est: un très grand écrivain, témoin essentiel de notre monde". Clairement, ça ne fait pas envie. "LE GRAND ECRIVAIN". A l'aune de la société du spectacle, le GRAND écrivain est celui qui vend des tombereaux de bouquins. Qui se montrera impitoyable à propos du monde tel qu'il est, et ira immanquablement vendre sa Weltanschauung le samedi soir chez Ruquier. Bref, pour faire court: Houellebecq, tout comme Begbeider, me fait chier. Certes l'argument est un peu court. Mais question stylistique, je préfère la grâce de Jean Echenoz, ou de Christian Oster.
Au siège de Google, ils doivent trouver que Fred Flinstone était un peintre d'exception...