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Pop culture

  • Merci PhilMan

    Imagine. Tu as 15 ans, tu vis dans les environs de Versailles, tu étudies dans un bon lycée catho. Tu redoubles ta seconde, perdant au passage ton année d'avance. Et tu as une passion secrète, le rock. Tu es tombé un eu par hasard lors d'une réunion scoute chez l'un des chefs sur un numéro de Rock & Folk parlant du punk. Et tu a lu, je ne sais plus comment un article de presse consacré à Iggy Pop. Et pendant ce temps, tu n'écoutes que quelques cassettes des Beatles, période A Hard Day's Night, double album rouge. La BO d'American Graffiti a été une révélation. Tout comme Meddle de Pink Floyd. Mais cette rentrée 1979 sera une épiphanie, avec l'achat d'un numéro de Rock & Folk, en loucedé. Debbie Harry en couverture. Et c'est à ce moment, comme dirait l'autre, que j'ai enfourché le tigre, et que quelques années plus tard j'en suis toujours à mettre le son le plus fort possible, à courir après les groupes indé, à ressentir une frustration monstrueuse de ne pouvoir aller m'envoyer quelques bières au Trianon ou à la Cigale si ce n'est au Hellfest... C'est l'histoire d'une passion. 

    Je viens de refermer la bio de PhilMan, "Rock". Sacré PhilMan. Je vais te faire un aveu. Tu permets que je te tutoies? En fait je devrais te vouvoyer, car je te dois beaucoup. Vous avez été, tu vois, mon Maître en écriture. Il en est que se réfèrent aux grands classiques. Qui revendiquent des paternités littéraires pléïadisées, nobelisées ou que sais-je... Mon contrepoint à Lagarde & Michard fut Rock & Folk. Et Libé, un tout petit peu plus tard. Les seuls qui savaient parler de musique qui s'écoute tous les curseurs sur 11. Donc, Manoeuvre Philippe, dont le premier article que je lus dans ce numéro de septembre 79, fut le récit d'une Blondie Party à New York. Quelque chose de plutôt imbibé, avec plein de trucs d'initiés que je mis des années à comprendre. Mais une écriture parfaitement décomplexée. Fluide. Et des reportages pris sur le vif. Et ce je ne sais quoi que je retrouvais chez Hunter S. Thompson (Merci d'ailleurs, PhilMan d'avoir recommandé la lecture de Las Vegas Parano, l'un de mes livres-culte dans ce même numéro de R&F), cette subjectivité qui amenait la rock critic à parler de choses accessoires, de dépeindre l'environnement dans lequel se déroulait la rencontre avec la star, de s'attacher à moult détails, y compris son état d'ébriété. Subjectivité parfaite. D'ailleurs à l'instant où j'écris ces lignes, je suis encore entre deux cafés, posé sur mon canapé, écoutant "Let It  Be...Naked" (pas les Stones, désolé PhilMan), le dernier AC/DC me lançant des clins d'oeil (prochain sur la platine). 

    Pendant des années, R&F fut ma bible - interruption temporaire entre 85 et 93 - mais j'essayais aussi d'entrer par procuration au Sex machine, et me gavais de science-fiction. Et il y eut aussi Intersidéral sur France Inter. Et les découvertes halllllllucinantes de PhilMan. Et l'improbable Nouvelle Star. 

    Évidement, PhilMan a vécu une vraie vie rock, la vie qu'on aurait rêvé de vivre. Mais le destin est chafouin. Et on vit plus classique, un chemin un peu plus normé, plus sécurisant. On rencontre quelques un des héros de son éducation musicales et c'est bon. Et on est heureux d'avoir croisé la route de voleurs de feu qui ont su partager avec talent leurs découvertes. Et rien que pour ça, merci PhilMan. 

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  • Bilan 2019

    OMG! Flashback sur l’année 2019.

    Avec un aveu, ma plus grosse claque musicale de l’année n’a rien à voir avec le rock. Quoique. Tout est parti du visionnage d’un documentaire sur Netflix. Camarón de la Isla. La révolution Camarón. Pour moi une pure révélation. Étonnamment l’album de rupture de Camarón avec les standards du flamenco traditionnel, La Leyenda del Tiempo, est sorti en 1979. Année florissante. London Calling, The Wall, The Raven, Setting Sons, I’m The Man, Unbehagen, Eat To The Beat, Dantzig Twist, Three Imaginary Boys, Regatta De Blanc, One Step Beyond… pour n’en citer que quelques uns, dont certains enchantent toujours mon paysage musical.

    Le concert de l’année, du moins celui qui m’a le plus transporté: The Struts. Un groupe que je connaissais à peine. Et qui a offert un concert incendiaire, 1h45 de pure folie glam rock. La meilleure réincarnation de Freddie Mercury, sans être un tribute band. Le style, le son, la démesure, sans sombrer dans l'imitation ou le plagiat sans âme. Un peu comme écouter ELO en se disant que ça rappelle les Beatles sans toutefois en être un simple CtrlC/CtrlV. Mention spéciale à la magique Patti Smith, fin août à l'Olympia. Pur moment de ferveur.

    Côté festivals, deuxième année de Hellfest avec la même jubilation, même l’effet de surprise passé. Avec la plaisir non dissimulé d’avoir vu Slayer pour la première et dernière fois. La grosse baffe vint de Lamb Of God, avec cette énergie dévastatrice, largement plus intéressante que les pitreries de Kiss. Sans oublier Fever333. Côté Route du Rock, Sharon Van Etten et Metronomy. Côté Rock en Seine, Polo & Pan et le Villejuif Underground.

    Côté révélation de l’année, le plaisir de voir Marie-Flore arriver au sommet. Un succès mérité après quelques années de persévérance et de recherche de style musical. Je la suis depuis 2014, vue sur scène en solo, ou avec Baxter Dury.

    Côté ciné, sans aucun doute Joker. Première fois depuis bien longtemps que je trouve un intérêt un film DC/Marvel (même combat). Tant sur le fond que sur la forme. Bande-son remarquable.

    Côté reprises, plaisir immense de revoir pour la x-ième fois dans la n-ème version, Apocalypse Now, chef d’oeuvre absolu de Francis F Coppola.

    Côté séries, heu… rattrapage de Peaky Blinders en mode binge. Le Gang des Fumeurs, série japonaise gore comme il faut. Grégory, sale histoire narrée comme un thriller vosgien. Mention spéciale pour El Dragon… Narcos en mode telenovela, 38 épisodes rien que pour la saison 1. J’ai craqué au 30ème… Du kitsch, de la drogue, des flingues et des scènes dignes d’Amour Gloire et Beauté…

    Côté musique… Quels sont les albums que j’ai le plus écouté en 2019 : L’Amérique pleure, nouvelle production des Cowboys Fringants, la discographie de Camaron de la Isla, naturellement (avec Paco de Lucia, Tomatito, la classe absolue), Bardo Stars (un artiste indépendant US, entre psyché et mantras), The Slow Readers Club (des Mancuniens qui remplissent les salles outre-Manche, et ont fait leurs premières dates en France, discrètement cette année). 

    Année 2019 qui laissait entrevoir la perspective d'un 3ème album de Marquis de Sade. Année tristesse, Philippe Pascal nous ayant faussé compagnie.

    Voila, bilan très, voire trop rapide. 

    Prêt pour 2020, avec pour commencer, le retour sur scène d’Edith Nylon. Et de nouvelles découvertes, via notamment Groover.co.

    Enjoy!

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  • La Mort de Staline, le film

    Le Petit Père des Peuples est arraché à l'affection des siens le 5 mars 1953. 65 ans plus tard, un film anglais s'empare du sujet (en adaptant un roman graphique éponyme). Et c'est un pur régal. Un film satirique, caustique mettant en scène une bande de joyeux drilles, Khrouchtchev, Malenkov, Molotov, Boulganine & co, prêts à tout pour s'emparer de la chapka encore chaude du big boss, dans un bordel total où chacun cherche à enfumer l'autre en veillant bien à ne pas se faire fumer par le psychopathe en chef, Beria. Lequel a des dossiers sur tout le monde et compte bien s'en servir pour devenir le Grand Manitou.

    D'un côté ça exécute, ça goulague sévère, de l'autre ça complote pour tenter de vaguement détendre l'atmosphère après quelques années de pas franche rigolade où la moindre offense au Grand Migou pouvait vous faire envoyer au fin fond de la Sibérie pour manier des barres de plutonium à mains nues (au mieux)... 

    Reconstitution historique somptueuse, il ne manque pas une étoile rouge, pas une faucille ni un marteau. Passé la première surprise d'entendre des supposés Russes s'exprimer en anglais, on est embarqué dans le délire historico-satirique d'Armando Iannucci. Et on jubile. Le propos est grave. Pour ceux qui n'ont pas connu le monde d'avant le djihadisme, il fut un temps où l'équilibre de la terreur nous plaça, nous placide peuple des Lumières, entre les gentils du monde libre et les meuchants rouges au couteau entre les dents. Avec la perspective de voir les chars de l'Armée Rouge remonter les Champs Elysées pour le mieux, de l'apocalypse nucléaire pour le pire, tout cela en écoutant Kalinka interprétée par les Choeurs de l'armée susmentionnée (version antique du soft power). 

    Le film de Iannucci est délicieusement féroce. La comédie du pouvoir est délicieusement interprétée par Steve Buscemi (Khrouchtchev), Michael Palin (Molotov), Jason Isaacs (Joukov) entre autres. La Mort de Staline, c'est la joie dans la terreur, avec des protagonistes aux mains plus ou moins sales... mais bon... que celui qui n'a jamais purgé leur jette la première pierre...

    A voir!

    En salles le 4 avril.


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  • Mon best of 2017

    IMG_1548.JPGFroid sur Paris, la circulation est dense dans la ville résiliente, inclusive, festive (grilles de bullshit bingo disponibles à l'accueil...). 

    Il est temps de faire le point sur les coups de coeur culturels de l'année, sur les trucs mémorables, sur les films dont on se souvient, les livres qui ont marqué, les albums qui ont résisté à la deuxième écoute, les séries binge watchées... 

    Premier constat, heureusement qu'il y a Netflix... Pour pouvoir enfin avoir le sentiment de regarder les programmes qu'on a vraiment envie de regarder (quoique, je ne suis point dupe du pouvoir des algos... mais j'aime me bercer dans l'illusion de mon libre arbitre en matière de consommation culturelle...). Passons sur le stock de films, le mainstream des 80s n'a pas forcément bien vieilli. Le culte Commando avec l'énorme Schwarzie a des ans souffert l'irréparable outrage. La vie, l'amour, les vaches (City Slickers) se regarde avec gourmandise. Un peu comme Un Jour sans fin. Quoi qu'il en soit, Netflix est l'antidote parfait à l'information en boucle. Ne serait-ce que pour The Crown, Narcos, Ozark ou Mindhunter. Pour n'en citer que quatre. Mention spéciale pour la méga session de rattrapage de 7 saisons de Sons Of Anarchy, tragédie grecques chez les bikers.

    Côté ciné, s'il ne devait rester qu'un seul film, quel serait-il? Le plus marquant, celui qui colle les poils, qui imprime sa marque au tréfonds de l'inconscient? Côté grosse cavalerie, Alien Covenant ou Star Wars VIII? Belle facture. Des univers familiers. Alien est beau mais sans surprise. Rien n'égalera le tout premier volet de la saga, totalement auto-porteur, terrifiant, sans explications inutiles. Star Wars VIII, The Last Jedi, il y a Luke. Il y a des personnages qui gagnent en densité. Il y a du mauvais gras. Il y a des gags pour enfants de 10 ans. Il y a des trouvailles visuelles. mais côté densité, la première trilogie, et l'épisode V (L'Empire contre-attaque) resteront inégalés. Point barre. Le débat est clos. Retour sur Terre, hors blockbusters, sélection totalement subjective : Au revoir là-haut (Albert Dupontel), malin et inspiré. Gimme danger (Jim Jarmush), pour fans d'Iggy & The Stooges exclusivement. Ouvert la nuit (Edouard Baer), pour fans d'Edouard Baer, de légèreté et de poésie loufoque. Dunkerque (Christopher Nolan), glacial, glaçant, formellement magnifique. La Villa (Robert Guédignan), désabusé comme il faut. Un beau soleil intérieur (Claire Denis), pour Juliette Binoche.

    Côté concerts, la palme du choc et de l'envie d'avoir envie d'en reprendre une forte dose, Ho99o9. Vu deux fois cette année, dont la première lors du Festival Afropunk (et la seconde aux Inrocks), quand le hardcore rencontre le hip hop. Brutal. Impitoyable. Non seulement on en redemande, mais on jubile à l'idée de les revoir au Hellfest 2018 (car notre héros tente l'expérience initiatique en juin prochain). L'autre immense sensation, c'est Marquis de Sade, LE concert de réunion du 16 septembre à Rennes. Jamais vus sur scène. Un show à la hauteur d'une attente secrète de plus de 30 ans... MDS repart en tournée en 2018. Jubilation. A part ça il y a eu les Guns, QOTSA, des moments forts. PJ Harvey à Rock en Seine et la Route du Rock. Sans oublier Clara Luciani. Ou Tristesse Contemporaine. Ou The Slow Readers Club à Londres, groupe anglais devant public anglais. Une atmosphère unique.

    Côté albums, que retenir de l'année, hormis l'album live du concert de Marquis de Sade? L'album de Prophets of Rage, RATM sans Zach De La Rocha, avec B-Real de Cypress Hill et Chuck D de Public Enemy. Enervé comme il faut. Villains, retour gagnant de Queens Of The Stone Age. Faut-il retenir quelque chose de la cuvée 2017 d'Arcade Fire. Plaisant, rond en bouche, avec finalement peu de retour. Et au final peu de traces. Quelques vieilleries - attention surprise! - les archives de Dylan et des versions live somptueuses de titres extraits de Slow Train Coming (Trouble No More : The Bootleg series). Une belle surprise française : Black Bones, soit une grande partie de feu les magnifiques Bewitched Hands. L'album, Kili Kili, c'est cette pop mélodieuse, joyeuse, lumineuse, colorée. Pur régal.

    2017 fut aussi l'année du retour au vinyl. Fouiner dans les bacs, de Paris à Tokyo, de Londres à Plouer sur Rance. Et dénicher des pépites. En mode obsessionnel. Uniquement des albums sortis entre 1977 et 1985. Des albums que je n'ai jamais eu qu'en K7 ou plus récemment en version mp3. En vrac, Second Edition de Public Image Ltd, The Nightfly de Donald Fagen, un live de Blue Öyster Cult, un Marc Seberg, un Warren Zevon... Pas de liste détaillée. 

    Côté lectures, j'ai calé sur City On Fire, à la moitié. Bloqué. J'ai adoré Tokyo Vice de Jake Adelstein, une plongée vertigineuse dans le monde des Yakuza. Et puis... j'ai la flemme de finir cette sélection. 

    Car vient le temps des aveux... 

    Ce blog aura 12 ans en mars 2018. Il est peut-être temps de passer à autre chose. 

    Je m'interroge, j'ai moins le temps, moins l'envie (l'envie d'avoir envie...). Affaire à suivre. Les notes se sont raréfiées. La vie est ailleurs.

    Enjoy!

     

     

     

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