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LE VOLUME SUR 11 - Page 64

  • Jazz loves Disney

    Le grand Walt aimait le jazz. Il avait plein d'autres qualités. Et plein de défauts aussi. Qui n'ont rien à voir avec le jazz ni avec la musique. 

    La musique est indissociable des films Disney. Il en faut peu pour être heureux, non? Cruelle diablesse, cruelle diablesse! Ce rêve bleeeeeeuuuuuuuuu! Et j'en passe. Quoique. Tout le monde veut de venir un cat parce que le chat quand il est cat retombe sur ses pattes. Hakuna matata, mec! Pas de souci. C'est le côté transgénérationnel de Disney. On en mange petit. On en mange avec ses enfants. On en est parfois obsédé. Une journée à Disneyland, et hop, It's a small world vous trotte dans la tête pendant des jours (ne me remerciez pas, c'est cadeau!). Impossible d'être... libéréééééééé, délivrééééééééééééé! 

    Il y a des années, j'étais tombé en arrêt à l'écoute de Stay Awake, une compilation de standards Disney interprétés par Michael Stipe, Natalie Merchant, Tom Waits, Ringo Starr, James Taylor et même Sinead O'Connor. Un projet réjouissant. Tant de standards, le goût de l'enfance. Le passage à l'âge adulte. 

    C'est donc avec une méga délectation que je me jette sur ce projet, Jazz Loves Disney. Au fil des ans l'univers musical de Disney continué à s'enrichir de nouveaux titres dont certains sont devenus des standards. Le casting de l'album est parfait, Jamie Cullum, Gregory Porter, Melody Gardot, Stacy Kent. Les standards sont au rendez-vous, The bare necessities, I wanna be like you, Everybody wants to be a cat... Let it go... Il y a cette ambiance feutrée des clubs de jazz. On ne rêve que d'une soirée au Club des Lombards ou au Blue Note Café, un verre de vieux single malt à la main, quelques toons virevoltant ça et là. Un pied dans l'enfance idéalisée, dégustant cette délicate madeleine proustienne. Cool, quoi. Comme le jazz.

    Jazz Loves Disney (Verve) - sortie le 18 novembre 2016

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  • Cher YouTube, chers Grand Blanc

    Douchette glacée à la réception de ce mail peu sympathique émanant de YouTube... Vidéo supprimée à la demande de... SME (Kicé? Connais pas...) pour atteinte au droit d'auteur. Premier avertissement. Au prochain, attention. Bon... 

    En bon blogueur musical, depuis 10 ans, je partage mes découvertes, mes coups de coeur. Sans monétisation. Juste pour le plaisir. Le mien et celui de mes quelques lecteurs qui n'ont le nez ni dans Rock & Folk, ni dans les Inrocks mais ont l'envie de temps à autres de découvrir de nouveaux sons ou un nouvel artiste. Juste histoire de passer un bon moment hors du temps, hors du monde. Ailleurs. Pouvoir de la musique. 

    Il y a deux ans, probablement en avril 2014, je découvrais Grand Blanc en première partie de Fauve ≠ au Bataclan. Fauve ≠ a toujours eu bon goût dans le choix de ses premières parties, une sorte d'instinct. Fakear, Feu Chatterton, Georgio. Des découvertes. Que j'ai eu envie de faire découvrir. Sans chercher à y gagner quoi que ce soit. Une simple captation de 5 minutes de concert, shootée avec un iPhone. Pas de recherche de cadrage léché, une stabilité d'image parfois aléatoire, un son pas toujours optimal. Bref, du travail d'amateur. Mis en ligne sur YouTube, parfois intégré à un post de blog. Avec, au final, un niveau de visionnage ridiculement bas. Au point de se demander à quoi bon... Bref.

    Cher YouTube, cher Grand Blanc, dans ce cas précis, je m'interroge. A propos de la règle et de l'esprit de la règle. Ai-je porté atteinte au droit d'auteur? C'est possible. Ai-je spolié les ayants droits? J'en doute, ne serait-ce qu'au vu du faiblissime nombre de visionnages de ladite vidéo (inaccessible à ce jour). YouTube a-t-il généré des revenus grâce à cette vidéo? J'en doute aussi. Psy, Lady Gaga, Norman, Cyprien et des hordes de YouTubeurs prépubères font la blague, grand bien leur fasse. 

    Il reste ce petit goût amer... Je ne sais point qui est ce SME qui gère avec une précision d'orfèvre les intérêts de Grand Blanc. Si derrière cet oukase, il y a la main de Grand Blanc, j'en serais déçu. Ne serait-ce que dans ce l'on pourrait considérer comme une forme de désinvolture à l'endroit de fans de rock, de pop, d'electro qui cherchent à soutenir un groupe dont ils apprécient le travail. Un pur truc de fans. Sans intention particulière autre qu'un partage d'impressions, de moments de grâce parfois...

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    [EDIT 29/10/2016 - 13h50 : Grand Blanc n'est pour rien dans cette affaire. Qu'ils en soient remerciés. ]

    grand blanc,youtube,copyright

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    C'est une vraie question sur le travail du blogueur (travail est un bien grand mot pour ce qui n'est par essence que plaisir). A quoi bon?

    Pour finir, quelques notes de Radio Birdman... The Hand of Law. C'est approprié. Sinon, la chanson de Grand Blanc incriminée était "Montparnasse". Un très bon morceau. 

    Love!

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  • Bloc-note express N°219

    Et c'est reparti.

    Côté son, un concert d'Annika & The Forest au Carreau du Temple, un quatuor de filles, electro chargé d'émotion. Chanté en anglais, groove élégant porté par deux batteuses. Et Annika à la basse. Un look un peu typé Jeanne Added (coupe pétard, basse), pour une musique moins âpre. Son EP, "A piece of she", est sorti le 23 septembre. Cool et recommandé.

    Un extrait pour se faire plaisir

    Côté news du monde de la musique indé, Guillaume Stankiewicz est toujours aussi sympa et prépare quelques scènes. Marie-Flore travaille sur son album en français. Eskimo va se produire à la Dame de Canton en novembre

    Le nouvel album de Wax Tailor est sorti, et il s'écoute ici.

    Côté sortie, un live d'Ibrahim Maalouf dans les bac le 10 novembre. Avec un petit extrait histoire de saliver à l'avance.


    Sinon, que dire de The Get Down, LA série signée Baz Luhrmann, groose production Netflix sur les débuts du hip hop dans un Bronx dévasté de la fin des 70s. C'est baroque, parfois surjoué. Toujours attachant. La bande-son est un pur régal. Une série moins segmentante, plus consensuelle que Vinyl (moins de flingues, moins de coke, moins de mafieux italiens). Dont elle s'inscrit dans la continuité temporelle. 

    Côté littérature... Dylan... Nan, je rigole ;)

    Allez, c'est tout.

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  • Dylan is Dylan, Wight is Wight, Nobel is Nobel

    La bonne idée de la semaine, décerner le prix Nobel de Littérature à Bob Dylan! Une tellement bonne idée qu'elle fait grincer des dents. Et tant mieux! 

    Sur le fond, le Nobel, on s'en fout. Ca en touche une sans faire bouger l'autre. Ca n'a pas l'effet vendeur du Goncourt. Si tant est que le Goncourt signifie quelque chose. C'est quoi le prix Nobel sur le fond? Une babiole? Une consécration? Un simple objet médiatique? Une reconnaissance? Une muséification? Un embaumement à vif? Mouais, c'est suédois, comme Saab, Abba et Ikea. Un gage de qualité. De simplicité. De grands blonds aux yeux bleus et de guerrières farouches qui boivent de l'aquavit dans des cornes d'auroch... A peu près. Des gens qui ont inventé les sagas. Par Thor, par Odin, par Billy, par Borg, par Zlatan! Mamma Mia! 

    La littérature (litteratur, en suédois) aurait pris un coup fatal avec cette attribution du Nobelpriset (en suédois dans le texte) au barde de Duluth (Minnesota). Des z'auteurs en auraient été contraints de gober des cachets de Xanax arrosés de lampées de Maalox pour digérer les honneurs décernés au Zim. Je me gausse. Que les critiques littéraires, écrivains probablement un tantinet frustrés, en fassent un ulcère, c'est en soi réjouissant. Ca leur rappelle le temps où ils ont tenté de massacrer Jeux Interdits lors de leurs camps scouts autour du feu. Et ont collé la guitare au feu parce que c'était top de boulot. Par la suite ils ont écouté Hugues Auffray, tenté d'écouter la réponse dans le vent, cherché à pécho la fille du nord... Au final, ils n'aiment pas Pierre Delanoé. Qui a écrit aussi pour Joe Dassin. C'est pas de la littérature, c'est populaiiiiiire (à prononcer avec une petite moue de dégout). 

    Pendant ce temps, le Zim, lui s'en foutait comme de sa première paire de Wayfarer. Jamais là où on l'attendait, jamais nulle part. Toujours un coup d'avance. Poète, c'est un fait. Rocker. Militant des droits civiques à l'insu de son plein gré. Bohème. Un jour juif, un autre chrétien. Bluesman. Hipster avant l'heure dans les bois de Woodstock. Je est un autre, la touche rimbaldienne de Dylan. Le poète. Que je n'ai pas lu de façon exhaustive. Pas plus que je ne me suis collé à la lecture de l'intégrale de Modiano, Le Clézio ou Hemingway. 

    Qui est un jour allé dans une librairie avec la ferme intention de s'acheter un Nobel comme on s'achète un Goncourt? les faux culs se trémoussent, s'étranglent. Irving Welsh écrit même que le choix du jury Nobel est une sorte d'éjaculation tardive de vieux hippies (je résume, interprète, traduis... en mode traduttore/tradittore). Ca râle, ça grince. Bien sûr, ça leur fait mal aux rageux, aux jaloux. Jamais l'expression de Gainsbourg n'a été aussi appropriée à la situation. Il parlait de la chanson comme d'un art mineur qui enculait un art majeur. Merveilleuse trivialité. Les tenant de la marmoréenne chose littéraire apprécieront. Ou pas.

    Il faut se réjouir de ce prix. C'est une reconnaissance. La pop culture se voit consacrée. Pas la pop, pas le rock. Pas la contreculture. Juste une culture populaire, qui a su traverser les générations, animée par un artiste unique. Et encore actif. 

    Une petite pique quand même, pour ne pas sombrer dans l'hagiographie du grand homme. Inscrire Dylan en littérature, c'est le meilleur service qu'on puisse lui rendre. C'est un fait incontestable. Parce que Dylan, ça devrait se lire, plus que s'écouter, du moins en live. Les albums mythiques (et pas uniquement The Freewheelin' et Highway 61 revisited) ont permis à chacun de construire l'image mentale de son Dylan. Mais Dylan sur scène aujourd'hui - je vais me fâcher avec les dylanophiles hardcore - c'est compliqué (pour reprendre une confortable métaphore de journaliste sportif). Entre déconstruction des morceaux jusqu'à les rendre impossible à identifier et chant parfois carrément atonal, Dylan sur scène peut être une épreuve aussi Nietzschéenne que l'IronMan ou un concerto pour marteau-piqueur et meuleuse à béton de Karl-Heinz Stockhausen... Si ça ne tue pas, ça doit rendre plus fort. Tout dépend des jours. 

    Un détail pour conclure, mais non des moindre. Le seul qui ne se soit pas prononcé sur le sujet, c'est Dylan lui-même. 

    C'est ironique. C'est grandiose.

    (Crédit illustration : (c) Malika Favre)

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