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bob dylan

  • Place aux jeunes! 

     



    Nous sommes le 8 mai 2017! La France a élu un mec de 39 ans. Et rien que ça, c'est cool. N'en déplaise aux rageux, aux aigris, aux révoltés de salon, aux complotistes, aux vieux, aux atrabilaires, aux experts en tout, aux clients du café du commerce...

    Bisous

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  • Dylan is Dylan, Wight is Wight, Nobel is Nobel

    La bonne idée de la semaine, décerner le prix Nobel de Littérature à Bob Dylan! Une tellement bonne idée qu'elle fait grincer des dents. Et tant mieux! 

    Sur le fond, le Nobel, on s'en fout. Ca en touche une sans faire bouger l'autre. Ca n'a pas l'effet vendeur du Goncourt. Si tant est que le Goncourt signifie quelque chose. C'est quoi le prix Nobel sur le fond? Une babiole? Une consécration? Un simple objet médiatique? Une reconnaissance? Une muséification? Un embaumement à vif? Mouais, c'est suédois, comme Saab, Abba et Ikea. Un gage de qualité. De simplicité. De grands blonds aux yeux bleus et de guerrières farouches qui boivent de l'aquavit dans des cornes d'auroch... A peu près. Des gens qui ont inventé les sagas. Par Thor, par Odin, par Billy, par Borg, par Zlatan! Mamma Mia! 

    La littérature (litteratur, en suédois) aurait pris un coup fatal avec cette attribution du Nobelpriset (en suédois dans le texte) au barde de Duluth (Minnesota). Des z'auteurs en auraient été contraints de gober des cachets de Xanax arrosés de lampées de Maalox pour digérer les honneurs décernés au Zim. Je me gausse. Que les critiques littéraires, écrivains probablement un tantinet frustrés, en fassent un ulcère, c'est en soi réjouissant. Ca leur rappelle le temps où ils ont tenté de massacrer Jeux Interdits lors de leurs camps scouts autour du feu. Et ont collé la guitare au feu parce que c'était top de boulot. Par la suite ils ont écouté Hugues Auffray, tenté d'écouter la réponse dans le vent, cherché à pécho la fille du nord... Au final, ils n'aiment pas Pierre Delanoé. Qui a écrit aussi pour Joe Dassin. C'est pas de la littérature, c'est populaiiiiiire (à prononcer avec une petite moue de dégout). 

    Pendant ce temps, le Zim, lui s'en foutait comme de sa première paire de Wayfarer. Jamais là où on l'attendait, jamais nulle part. Toujours un coup d'avance. Poète, c'est un fait. Rocker. Militant des droits civiques à l'insu de son plein gré. Bohème. Un jour juif, un autre chrétien. Bluesman. Hipster avant l'heure dans les bois de Woodstock. Je est un autre, la touche rimbaldienne de Dylan. Le poète. Que je n'ai pas lu de façon exhaustive. Pas plus que je ne me suis collé à la lecture de l'intégrale de Modiano, Le Clézio ou Hemingway. 

    Qui est un jour allé dans une librairie avec la ferme intention de s'acheter un Nobel comme on s'achète un Goncourt? les faux culs se trémoussent, s'étranglent. Irving Welsh écrit même que le choix du jury Nobel est une sorte d'éjaculation tardive de vieux hippies (je résume, interprète, traduis... en mode traduttore/tradittore). Ca râle, ça grince. Bien sûr, ça leur fait mal aux rageux, aux jaloux. Jamais l'expression de Gainsbourg n'a été aussi appropriée à la situation. Il parlait de la chanson comme d'un art mineur qui enculait un art majeur. Merveilleuse trivialité. Les tenant de la marmoréenne chose littéraire apprécieront. Ou pas.

    Il faut se réjouir de ce prix. C'est une reconnaissance. La pop culture se voit consacrée. Pas la pop, pas le rock. Pas la contreculture. Juste une culture populaire, qui a su traverser les générations, animée par un artiste unique. Et encore actif. 

    Une petite pique quand même, pour ne pas sombrer dans l'hagiographie du grand homme. Inscrire Dylan en littérature, c'est le meilleur service qu'on puisse lui rendre. C'est un fait incontestable. Parce que Dylan, ça devrait se lire, plus que s'écouter, du moins en live. Les albums mythiques (et pas uniquement The Freewheelin' et Highway 61 revisited) ont permis à chacun de construire l'image mentale de son Dylan. Mais Dylan sur scène aujourd'hui - je vais me fâcher avec les dylanophiles hardcore - c'est compliqué (pour reprendre une confortable métaphore de journaliste sportif). Entre déconstruction des morceaux jusqu'à les rendre impossible à identifier et chant parfois carrément atonal, Dylan sur scène peut être une épreuve aussi Nietzschéenne que l'IronMan ou un concerto pour marteau-piqueur et meuleuse à béton de Karl-Heinz Stockhausen... Si ça ne tue pas, ça doit rendre plus fort. Tout dépend des jours. 

    Un détail pour conclure, mais non des moindre. Le seul qui ne se soit pas prononcé sur le sujet, c'est Dylan lui-même. 

    C'est ironique. C'est grandiose.

    (Crédit illustration : (c) Malika Favre)

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  • Dernières sensations pop

    Et si on m'avait dit que je m'extasierais un jour à l'écoute d'un album de Bob Dylan. Un album récent, j'entends. Même si ses plus acharnés thuriféraires trouvent que le moindre de ses croassements est un coup de génie (coup de patte inélégant...). Mais là, il faut avouer que le coup improbable de l'album de reprises de Frank Sinatra est un réel coup de génie. Sacré Zim, toujours là où on ne l'attend pas. Non seulement il chante, mais en plus il croone. La voix est fatiguée par moments, au bord de la rupture. Mais Dylan chante. OUI, IL CHANTE. Et bien, même. Et juste, ce qui ne gâte rien. "Shadows in the night" est un grand moment. Ne serait-ce que pour entendre Autumn Leaves. Les Feuilles mortes. Poignant. Touchant. Qui prend aux tripes. Entendre un vieux faire du neuf avec du vieux. Petit bonheur hivernal.

    bob dylan,frank sinatra,chinese army,pop,suicideDans un autre registre, aux antipodes absolues, tant au niveau notoriété que style musical, un petit groupe français, un duo, vu sur scène il y a quelques jours dans un mini-salle. Chinese Army. On notera le grand écart de l'éclectique blogueur qui passe d'un monstre sacré, d'un Everest comme diraient de concert, Dédé Manoukian et ses collègues jurés de la Nouvelle Star, à un duo qui vient de sortir son EP et aspire à reconnaissance, fortune et gloire.

    Janvier avait mal commencé. On est tranquille, au chaud. On se prend Charlie en pleine plexus, en pleine tête. On pleure comme un con, choqué, blessé, abasourdi. On cherche des réponses. On cherche la bande-son qui pansera nos plaies intimes. On ne trouve pas grand chose, sinon réécouter le jazz qu'aimait Cabu. Et encore. on traine. On se traine, goût à rien. Pas envie. On écoute le dernier Garth Brooks, du bon gros rock US, bien calibré, bien burné. De la country à la sauce FM, gros son, grosses guitares, chapeau de cowbow vissé sur le crâne. Ca passe. On retourne aux vieilles valeurs. Graham Parker, Joe Jackson, que des trucs estampillés 80s. Guitares reggae, batterie sèche, plein d'énergie. A l'os. On réécoute Meat Loaf, Fleetwood Mac. On se replonge dans les oeuvres des jeunes gens mödernes, des trucs növö, parce qu'on a vu quelque part que Philippe Pascal était remonté sur scène, avec Frank Darcel, avec Daho... (Même avec Obispo... ça casse un eu le mythe). On réécoute Marquis de sade. A donf.

    Et puis on cherche du nouveau son. 

    Alors, Chinese Army. Bon, c'est pas réellement du nouveau son, mais ça donne un coup de frais à un certain son. Le duo guitare-claviers, on connait, bien sûr on pense à Suicide. Il y a pire comme références... Les deux comparses, Benoît et Oan sont moins déjantés que Vega et Rev, certes. Mais ils dégagent plein d'énergie. On pense dans un registre récent à Dirty Beaches, et son mélange improbable d'electro et de rockabilly. On se balade un peu du côté des Doors, un peu chez les Stranglers. C'est à découvrir! Ca donne la patate. Et ça s'écoute ici: Chinese Army "Five Easy Pieces".

    Voila, c'est tout pour aujourd'hui.

    Enjoy!

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