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Musiques - Page 164

  • Intermède politico-musical #12

    L'autre soir, en première partie de Coldplay, un groupe... Non identifié. Qui au final s'avèrera être les Flaming Lips. Connaissais pas avant. Beaucoup de monde sur scène. Pour une sorte de prog' rock psyché bizaroïdde avec des clins d'oeil au Pink Floyd du début des seventies. A réécouter peut-être, histoire de savoir réellement ce qu'ils veulent exprimer. Le son approximatif du parc des Princes les ayant desservi. Bénéfice du doute. Bien qu'on puisse trouver crétin de faire encore siffler le nom de George W. Bush fin 2009. Passons. On a fait le signe de la paix. Manquait plus que le shilom, un acid test et un "Paix au Vietnam" pour que le voyage dans les temps hippies soit complet...

    Retour en arrière avec Barry McGuire et son increvable "Eve of Destruction", un ode pessimiste en pleine guerre froide... We're on the Eve of Destruction, refrain plein d'enthousiasme. Finalement pas si déconnecté de la réalité. L'aube de la destruction est toujours à l'ordre du jour. Plus probable que le jour du grand soir... lol

     

    Enjoy!

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  • Coldplay au Parc

    005.JPGColdplay au Parc des Princes un soir de septembre où il fait beau. Un soir où le quartier de la Porte de saint-Cloud est encombré comme jamais, par un public plus calme que celui du PSG... Le fan de Coldplay n'est pas un hooligan. On va voir Coldplay en famille, un pull jeté négligemment sur les épaules. On sait qu'il n'y aura pas de baston. Que la fosse sera calme. Que l'on boira de l'eau et un doigt de bière. Que le spectacle sera rodé, lissé, posé, chaque note à sa place, chaque cheveu de Chris Martin bien coiffé.  Qu'il ne dira pas "Goodnight Motherf*ckers"! Qu'on n'aura pas d'acouphènes en sortant. Bonnes perspectives.

    Qu'attendre? Un happening? "A la suite d'une altercation en coulisse entre Chris Martin et son épouse, le groupe est dissout, le concert est annulé, la tournée aussi"... Que nenni. Qu'il pète un cable et se montre cul nu sur scène, fouetté par des danseuses en tenue S&M? Pas le genre de la maison. Chez les Martin, on a de la tenue.

    Contingence... C'est le mot qui vient à l'esprit de l'analyste quand il évoque Coldplay. Coldplay012.JPG a connu le succès. Sans faire de vagues. Keane aurait pû être encore plus gros. Muse aussi. Une belle pop de luxe. Bien produite, parfois accrocheuse, parfois molle, parfois fade. Une pop dont on se demande ce qu'elle peut donner sur scène. Impros? Le groupe peut-il, sait-il sortir des rails? Assurer autre chose que le service après-vente de Viva la Vida? Contingence. Ils ont connu le succès dès le début. Impossible de l'expliquer rationnellement. A l'écoute des précédents opus ou de leurs extraits connus? Succès, pur fruit du hasard. Le groupe rassurant. Comme ces bordeaux suffisamment boisés pour ressembler à des grands crus. Que trahit une dégustation approfondie. Coldplay, ça se déguste sur le pouce. Comme une joie simple.

    coldplay.jpg

    Réécoute ce matin de Viva La Vida. Apprécié en son temps par le chroniqueur  (la preuve icitte). Réécoute agréable. Diversité des climats. Belle production de Brian Eno qui a donné une âme au groupe. Rien à dire. Comment se fait-il que cette production léchée passe mal en live? La faute à une acoustique approximative. Les tribunes du Parc des Princes ne sont pas l'arène idéale. Est-ce la structure en béton? Est-ce la configuration des lieux. La basse gronde, énorme, brouillée. Ronflement qui couvre clavier et voix. Perturbé uniquement par les beat, très synthétique. Chris Martin court, se déchaîne. Parle trois mots de français. La voix est courte, à la limite de la justesse. Manque d'ampleur. Coldplay occupe l'espace avec le lightshow, lasers, écrans géants, ballons et confettis jusqu'au feu d'artifice final. Un moment de proximité avant les rappels. Une séquence acoustique sur une petite scène en fond de stade. Au milieu de la foule. Reprise de Billie Jean, hommage à MJ... Ola de fans le portable à la main... A propos de ola... Etonnant phénomène... Tu mets des mecs dans une arène sportive... Au bout d'un quart d'heure, ils font la ola... Spontanément. Autre moment bref... Chris Martin joue du Satie, un extrait des Gymnopédies. Fait une fausse note. Dit "F*ck!". Il devient humain. Reprend son morceau. Il s'est lâché, l'espace d'un instant.

    Enjoy!

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  • Un soir, Jean-Louis Murat...

    photo.jpgLes mains glissent sur le manche de la Fender Telecaster. Une Fender au corps noir, brillant. Les doigts caressent les cordes. Un tabouret, haut. Deux lampes d'appartement diffusent une lumière discrète. Tapis de salon au sol, un de ces tapis élimés à motifs persans qui font le décor d'un chez soi. Mais on n'est pas chez soi. L'ampli derrière un paravent bas, dont on devine qu'il est là pour éviter les larsens. Un micro, d'enregistrement, derrière son filtre rond. Un pupitre haut. Une liasse de feuilles, paroles. Et sous le casque noir, une masse de cheveux longs, d'un noir tirant vers le gris. Une silhouette longue, à moitié assise sur ce tabouret de bar. Jean-Louis Murat. Studio Davout. Hier soir.

    Moment privilégié. Pas le cours ordinaire des choses pour le chroniqueur. Un artiste livre l'intégralité de son dernier album devant un public restreint volontairement. Seul à la guitare. Guitare-voix, une formule pure, avec juste ce qu'il faut d'écho pour une atmosphère d'église. Les 11 chansons de l'album. Enregistré à Nashville, Tennessee, "Le cours ordinaire des choses". Murat c'est le texte. L'évocation poétique. L'allusion. Le cryptique. C'est le culte d'un mec discret. Qui se plie à l'exercice promotionnel, parce que la musique, c'est un business. Mais peut-on, doit-on parler business, quand on est embarqué dans un moment de grâce pure.

    L'artiste dans le studio. Derrière la vitre, Aymeric, ingénieur du son, le complice. Celui dont Jean-Louis Murat dira en fin de rencontre qu'il lui doit tout, qu'il est son double. Le seul dont il accepte qu'il l'arrête quand la voix n'est pas juste, l'enregistrement pas parfait. Il y a dans ses mots une forme de tendresse. Tendresse et passion lorsqu'il évoque l'expérience de Nashville. Pour beaucoup, Nashville, c'est la country. Nashville c'est la musique, dans ce qu'elle a de séminal et de si américaine. Les musiciens ont migré de New York vers le Tennessee, après le 11 septembre. Pour retrouver les racines. Le studio des origines. Les magnétos à bande. Une forme d'authenticité, loin des bidouillages numériques. Protool n'est pas bienvenu. L'accordeur non plus. Le musicien a l'oreille absolue. Est hyper-pro. Passe ses journées en studio. Ses nuits dans les clubs. Jouer, toujours jouer. Progresser. Etre au top, toujours. Car Nashville, c'est l'Amérique, dans son perfectionnisme et sa dureté. Si tu n'es pas là, un autre prendra ta place. If you snooze, you lose. C'est la règle.

    murat.jpgUn français à Nashville. Un musicien, qui rencontre d'autres musiciens. Des mecs qui te glissent au détour d'une conversation qu'ils ont joué avec Neil Young, un name-dropping sans frime. Qui pigent tout à la première écoute de tes démos. Qui te proposent, parce qu'ils ont un moment libre dans leur agenda du lendemain, de revenir faire une partie de guitare, une ligne de basse. Comme ça, just in case. Pour améliorer le résultat final. Deux prises maximum par instrument. Au studio Ocean Way. Ancienne église, dont l'ancien taulier, un pasteur frappadingue avait gardé, son épouse décédée dans un congélateur, au sous-sol. Que sa nouvelle épouse avait débranché. Murat se marre en racontant l'anecdote.

    Onze morceaux joués ce soir, nus. Onze morceau enregistrés dans cette atmosphère d'ancienne église. habillés de slide guitar, de claviers, de cordes, pour un son moelleux. Habillant des textes où Murat laisse libre-cours à son interprétation poétique de la vie, du sexe et de la mort, des femmes. Le cours ordinaire des choses me va comme un incendie... Le mantra, titre de l'album. Me va comme un incendie. Brûler d'un feu intérieur. Cramé par la vie. Une vie d'amours recommencés, Falling in Love again. D'errances, chanter est ma façon d'errer. De  sexe, la tige d'or dans son glacier. La terre, ses espaces, sainte Taïga. Quelques femmes, caricatures. Dont une Philomène, impro, pas sur l'album. Mots de douceur, mots violents. Les exégètes se pencheront sur le sens profond des mots. Chercheront les codes. Chercheront le sens au regard des opus passés, de la construction de l'oeuvre. La magie des mots, portés par la musique. On se laisse emporter par la musique des mots, par la mélopée. Par un élan de guitare énervée.

    Je connaissais peu Jean-Louis Murat, au travers de quelques morceaux glanés ça et là, au fil du temps. J'ai découvert un artisan des mots. Au sens noble de l'artisanat, aux antipodes de la musique industriellement mise en place dans les linéaires des centres commerciaux, du Protool shit dont parlent les musiciens de Nashville. Un artisan sans triche, sans frime. Avec l'attitude, pas la posture. Un type qui suit sa ligne. A la hauteur des grands. D'un Neil Young, d'un Leonard Cohen. D'un Dylan, qui sait. D'un Johnny Cash, période American Recordings.

    L'album sort le 21 septembre. Il est beau.

    Enjoy!

     

     

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  • Retour sur Rock en Seine 2009

    IMGP4403.JPGLe chroniqueur est épuisé. Les jambes tétanisées. Car s'il faut retenir une chose de trois jours de festival, c'est la marche à pieds. On marche pour arriver sur place. On marche dans l'enceinte du festival, entre les scènes. On marche pour rentrer chez soi, jusqu'aux arrêts de bus ou à la station de métro. Marcher. Des kilomètres. Dans la poussière.

    Autre souvenir immédiat de l'édition 2009, la poussière, celle qui jonche le champs. Celle que soulèvent les milliers de fans qui pogotent pendant la performance d'Offspring... Poussière avalée par seaux entiers...

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