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  • Interview Express : Daniel Paboeuf

    Daniel Paboeuf, qu'il le veuille ou non, est culte. Évidemment, dit comme ça, ça vous pose un homme. Le béotien, s'interroge et se gratte le sommet du crâne. Mais de quoi qu'on cause? Rien moins que d'un des piliers de la scène rennaise, et d'une composante du son rennais. Marquis de Sade, Daho, Dominic Sonic, Niagara... Rennes, quoi. ce n'est pas rien que d'avoir inscrit une ville sur la carte du rock français, dans un pays longtemps condamné à la variété. Et qui y retombe régulièrement. On pourra débattre des heures de ce distinguo qui scinde les musiques populaires en deux clans. Ce que j'aime et ce que les gens écoutent achètent. Soyons plus subtil, les gens, c'est vague. Ce qui se vend en tête de gondole dans les supermarchés et qui doit selon toute vraisemblance cartonner en nombre d'heures d'écoute sur les plateformes de streaming. Et qui passe le dimanche soir chez Delahousse... Le rock a eu sa place à la télé. A long time ago. Depuis, il y a un peu de tout, et de la daube, beaucoup. Enfin, des choses que je n'apprécie pas. Mais comme j'ai coutume à le répéter, à chacun son sale goût. Soyons positifs, soyons underground, soyons passionné et parlons de passionnés. 

    Flashback eighties, Marquis de Sade et ce son unique. À l'architecture duquel les sax de Paboeuf et Herpin ont largement contribué. Marquis de sade, une signature unique dans le paysage. Jamais égalé (là c'est le fan qui parle, avec toute la mauvaise foi et l'enthousiasme dont seul le fan peut faire preuve). Daniel Paboeuf a oeuvré dans différentes formations après le split du Marquis. Anches do too cool, Sax Pustuls notamment. On le retrouve derrière Daho, Niagara, Dominique A (nantais. Mais bon, depuis que Nantes a hissé le gwen ha du, ce n'est plus un sujet)... On murmure d'autres noms, Alain Chamfort, Françoise Hardy, Roland S Howard (ex-Birthday Party), du beau linge comme on dit. Du classieux.

    Daniel Paboeuf sort un album, "Ashes ?", en février prochain. Un petit bijou post-punk au son parfois âpre. Il y donne de la voix. Et bien sûr laisse une large part à son sax, sa signature sonore ne quelques sorte. Imagine-t-on le général de Gaulle sans son sax? Un album au climat unique. Qu'il faut apprécier comme un vieux whisky écossais bien tourbé (dont l'artiste est addict) le soir au coin du feu. C'est une musique qui s'écoute, pas une musique qu'on laisse dérouler façon lounge. 

    Interview express en attendant la sortie de l'album. On y parle de tout et de rien, de Lou Reed et des Osmond Brothers... et pas que.

    Crédit Photo : ©️ Laurent Guizard

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  • Merci PhilMan

    Imagine. Tu as 15 ans, tu vis dans les environs de Versailles, tu étudies dans un bon lycée catho. Tu redoubles ta seconde, perdant au passage ton année d'avance. Et tu as une passion secrète, le rock. Tu es tombé un eu par hasard lors d'une réunion scoute chez l'un des chefs sur un numéro de Rock & Folk parlant du punk. Et tu a lu, je ne sais plus comment un article de presse consacré à Iggy Pop. Et pendant ce temps, tu n'écoutes que quelques cassettes des Beatles, période A Hard Day's Night, double album rouge. La BO d'American Graffiti a été une révélation. Tout comme Meddle de Pink Floyd. Mais cette rentrée 1979 sera une épiphanie, avec l'achat d'un numéro de Rock & Folk, en loucedé. Debbie Harry en couverture. Et c'est à ce moment, comme dirait l'autre, que j'ai enfourché le tigre, et que quelques années plus tard j'en suis toujours à mettre le son le plus fort possible, à courir après les groupes indé, à ressentir une frustration monstrueuse de ne pouvoir aller m'envoyer quelques bières au Trianon ou à la Cigale si ce n'est au Hellfest... C'est l'histoire d'une passion. 

    Je viens de refermer la bio de PhilMan, "Rock". Sacré PhilMan. Je vais te faire un aveu. Tu permets que je te tutoies? En fait je devrais te vouvoyer, car je te dois beaucoup. Vous avez été, tu vois, mon Maître en écriture. Il en est que se réfèrent aux grands classiques. Qui revendiquent des paternités littéraires pléïadisées, nobelisées ou que sais-je... Mon contrepoint à Lagarde & Michard fut Rock & Folk. Et Libé, un tout petit peu plus tard. Les seuls qui savaient parler de musique qui s'écoute tous les curseurs sur 11. Donc, Manoeuvre Philippe, dont le premier article que je lus dans ce numéro de septembre 79, fut le récit d'une Blondie Party à New York. Quelque chose de plutôt imbibé, avec plein de trucs d'initiés que je mis des années à comprendre. Mais une écriture parfaitement décomplexée. Fluide. Et des reportages pris sur le vif. Et ce je ne sais quoi que je retrouvais chez Hunter S. Thompson (Merci d'ailleurs, PhilMan d'avoir recommandé la lecture de Las Vegas Parano, l'un de mes livres-culte dans ce même numéro de R&F), cette subjectivité qui amenait la rock critic à parler de choses accessoires, de dépeindre l'environnement dans lequel se déroulait la rencontre avec la star, de s'attacher à moult détails, y compris son état d'ébriété. Subjectivité parfaite. D'ailleurs à l'instant où j'écris ces lignes, je suis encore entre deux cafés, posé sur mon canapé, écoutant "Let It  Be...Naked" (pas les Stones, désolé PhilMan), le dernier AC/DC me lançant des clins d'oeil (prochain sur la platine). 

    Pendant des années, R&F fut ma bible - interruption temporaire entre 85 et 93 - mais j'essayais aussi d'entrer par procuration au Sex machine, et me gavais de science-fiction. Et il y eut aussi Intersidéral sur France Inter. Et les découvertes halllllllucinantes de PhilMan. Et l'improbable Nouvelle Star. 

    Évidement, PhilMan a vécu une vraie vie rock, la vie qu'on aurait rêvé de vivre. Mais le destin est chafouin. Et on vit plus classique, un chemin un peu plus normé, plus sécurisant. On rencontre quelques un des héros de son éducation musicales et c'est bon. Et on est heureux d'avoir croisé la route de voleurs de feu qui ont su partager avec talent leurs découvertes. Et rien que pour ça, merci PhilMan. 

    Catégories : Musiques, Pop culture Lien permanent
  • Interview Express : Animal Triste

    C'est sans aucun doute la révélation rock de l'année. Yes! N'ayons pas peur des mots, un groupe qui dès son premier album montre qu'il a du métier. Et des big balls. La preuve : qui ose reprendre du Springsteen, et pas une obscure toune sortie d'un catalogue d'inédits et de raretés, non, un tube du Boss, Dancing in the Dark. Et les bougres réussissent non seulement à ne pas se rendre ridicules, mais en plus à s'approprier le titre et à le réinterpréter. On ne s'attend pas à voir Courteney Cox grimper sur scène, on est ailleurs. Dans une autre dimension. Mais à part ça, et c'était ma réserve quand j'ai reçu le le premier single d'Animal Triste... Commencer par une cover, c'est presque inquiétant. Comment vont-ils s'en sortir avec leurs propres compos? Sera-ce juste des sons;,mais pas de chanson, pas de mélodies accrocheuses, de trucs dont tu te dis, putain, c'est du bon rock, je mets le son sur 11 et je laisse le bon temps rouler... Et c'est LA bonne surprise. Un album court, à l'ancienne. 8 titres. Une cover et 7 titres d'excellente facture. Un climat bien dark. Un album qui aurait pu naître dans les années 80, du côté de Manchester. Y'a pas à dire, les gars ont du savoir faire. Ils ont pour partie oeuvré au sein de la Maison Tellier, établissement fort respectable. On est happé par cet album, rock post coïtum, comme ils le décrivent eux-même. L'essence du rock, ce côté un peu crade qui sent le le sexe et les draps froissés. On aime!!! Réservés en interview express, minimalistes et plein d'humour tongue in cheek! Comment ne peut-on pas apprécier des mecs pour qui Raining Blood de Slayer est le truc qui les mets le plus en joie!!!

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    Catégories : Interview express, Musiques Lien permanent
  • Interview Express : Helluvah

    Camille W. aka Helluvah aime la Britpop. Et les ambiances sombres post-punk. Son coeur balance entre Blur et Oasis. Et elle a été capable de reprendre A Forest de Cure. On sent dans sa musique ces influences dark. Et je ne saurais que recommander son album, Lonely Riots, 9 titres aux guitares puissantes, aux grooves moelleux et hypnotiques. Un album composé sur fond de rupture et de combats solitaires, combat contre soi-même et révolte intérieure. On y trouve le meilleur du post-punk, l'urgence des Slits, la noirceur d'Anne Clark.

    Par pur hasard, nous partageons une passion commune pour Le Maître des Illusions, chef d'oeuvre de Donna Tartt. Rien à voir avec la musique, me direz-vous. Certes, mais simple invitation à vous plonger dans ce livre initiatique. 

    Place à l'interview...

    Crédit photo : ©️ Didier Cluzeau

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