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rolling stones

  • Jean-Marie Périer, photographe

    Il est une légende. Acteur et témoin des 60s, l'homme qui a réuni toutes  les stars d'une époque, sur quelques clichés désormais célèbres avec un style reconnaissable et unique, Jean-Marie Périer. Qui a investi la Maison de la Photographie de Villeneuve d'Aveyron. Un peu par hasard, après s'être installé dans le Quercy, loin de Paris, New York ou LA, où il avait vécu plusieurs vies. 

    Périer, c'est non seulement des photos, Johnny, Sylvie, Françoise, France, Eddy, mais aussi, en passant, John, Paul, George et Ringo, Mick, Keith Charlie, Brian, Bill, Marianne... Il les a tous connus, quand ils étaient des stars en devenir, des aspirants au succès. Il les a photographiés. Ils ne se sont plus ou moins jamais quittés. Quand Daniel Filipacchi dit au gamin qu'il a carte blanche pour shooter les idoles, pour alimenter les pages de Salut les Copains. Périer saisit sa chance. Devient le témoin d'une époque. Sans s'en rendre compte, il était au bon endroit au bon moment. C'est tout. Ca a l'air simple dit comme ça. Quand on y pense. Magie des sixties. Magie d'une presse puissante qui ne compte pas, qui donne à un gamin d'une vingtaine d'année la possibilité de faire ce qu'il aime et de faire ses preuves... en lui en donnant les moyens. Ca parait lunaire, inimaginable avec notre regard de 2016, tout gangrenés par la crise comme nous le sommes. Ca semble fou. Il tombe raide dingue de Françoise Hardy, les clichés sont sublimes, le modèle est sublime. Il la délaisse, pris par sa passion de la photo. Il devient pote avec Dutronc. La suite est connue. 

    Au delà des photos, il y l'histoire, celle d'un type qui a eu plusieurs vies. Qu'il raconte avec humour et émotion dans une vidéo. L'enfance, avec les stars du cinéma qui défilent à la maison. François Périer, le père-star. Henri Salvador, l'autre père. Les sixties finies, il se lance dans le cinéma. Puis art aux Etats-Unis, il y fait de la pub. Il s'installe à Los Angeles, vit une vie de rêve. Puis tourne la page. Il revient en France, se remet à la photo. Il avait tout cédé. Il n'avait plus un appareil. Il était passé à autre chose. Et c'est sa soeur, Anne-Marie, qui le faut collaborer au magazine Elle. Il photographie les couturiers, les top models des 90s. Sa patte est toujours le même, son sens de la mise en scène aussi. La grande leçon, un bon photographe ne fait pas poser des heures. Il scénarise, mais la prise de vue elle-même doit être brève.

    Un jour il s'installe dans l'Aveyron. C'est Dutronc qui lui a donné le tuyau. Parce qu'il a une tante bonne soeur, que dis-je, supérieure d'un couvent en Aveyron. Sacré Dutronc!

    Et il expose. 

    Et on le croise. Il prend son café en terrasse. Il sourit. Il est sympa. Même quand un type de mon genre se pointe juste pour lui dire qu'il a aimé ce qu'il a vu. Des photos de légende. En toute simplicité.

    Maison de la Photographie - Villeneuve d'Aveyron

    Galerie du Causse - Villeneuve d'Aveyron

    Le site de Jean-Marie Périer

     

     

    Catégories : Pop culture Lien permanent
  • Bloc-note express N°194

    Du lundi au vendredi, le bloc-note dérape une fois de plus.

    Mercredi dernier aux Assises des Médias Sociaux (#InnoNapo sur Twitter) j'ai écouté avec ferveur Thierry Crouzet évoquer son expérience extrême de déconnexion totale. J'ai envié sa sérénité, tout en me demandant si, moi-même, je serais capable de me soumettre à une telle période d'abstinence.

    Parallèlement, j'ai lu le supplément que Pélerin Magazine a consacré à la route de Compostelle. Qui permet de visualiser à la fois par l'inconographie et la carto l'expérience vécue et racontée par Alix de Saint-André dans son livre "En avant, route". Déconnecter. Penser à autre chose. de temps en temps. Garder à l'esprit la retraite effectuée par l'ami Vinvin qu'il raconte si bien dans un aticle publié dans le magazine Clés.

    Les semaines filent. La campagne saoule. Le nez sur les écrans, de file de cours en rendez-vous en conférences. Et c'est passionnant. Excitant. Affolant. Riche de contacts et d'expériences nouvelles.

    Assister à la journée PrésidentiELLE organisée par le magazine ELLE dans les locaux de Sciences Po. Voir défiler les candidats. Etre fasciné par le savoir-faire des bêtes de scène politiques dont on se demande toujours quelle est la part d'authenticité, de calcul, de talent... Voir un public bien élevé applaudir l'artiste Marine Le Pen, excellente chauffeuse de salle capable de s'approprier un public, voir Bayrou sombrer, ne pas comprendre Eva joly, être séduit par une Nathalie Arthaud pugnace à la grille de lecture simple (Monde = Exploiteurs vs Exploités). Voir ce même public se déchaîner, enragé par l'annonce de l'absence imprévue de Nicolas Sarkozy, contre Nathalie Kosciusko-Morizet. Entendre icelle évoquer un "traquenard". Etre sorti de là content d'avoir assisté à un happening. La hauteur de vue y a perdu ce que le show a gagné... Telle est la société du spectacle.

    Dans le genre société du spectacle, j'ai adoré Hunger Games. Blockbuster américain qui ravirait Guy Debord, Pierre Bourdieu, tous les grands pourfendeurs du grand cirque politico-médiatico-capitaliste. Les pauvres/exploités vivent dans des Districts. Les riches/exploiteurs vivent dans un cocon, actionnent la pompe à phynances, chère au Père Ubu, et demandent un tribut annuel aux salauds de pauvres: des jeunes gens qui vont se battre à mort devant les caméras pour sortir de leur condition. Bref, le pitch de Salo ou les 120 jours de Sodome revu par Michael Bay, avec un zeste d'American Gladiators+Man vs Wild+X Factor. Réjouissant.

    Bande-son de la semaine: des bootlegs des Stones dont le fameux Brussels Affair, le concert donnée en 1973 alors que le groupe étant persona non grata sur le territoire français, et toujours Zeus, de la belle pop vintage.

    Enjoy!

    Catégories : Bloc-note Lien permanent
  • Keith Richards, Télérama et moi

    Keith_Telerama.gifKeith Richards en Une de Télérama cette semaine. C'est sûr, maintenant que les Stones ont passé la soixantaine, les parents peuvent envisager avec sérénité laisser leur progéniture traîner avec eux. Burinés, hâlés. Le corps asséché. Pas une once de graisse. De bonnes natures. Comme Iggy. Le genre de grand-père indigne qui, précepte Nietzschéen, est ressorti plus fort de toutes les épreuves qu'il a traversé.

    Sacré Keith! Il sort ses mémoires. Il rencontre la presse. Des anecdotes les plus connues, on a déjà tout lu, ça et là. Légende? Vérités? Il aurait sniffé les cendres de son père... Mick Jagger aurait un petit pénis... Qu'y-a-t-il à raconter? Qu'est-ce que la lecture de la saga des Stones vécue de l'intérieur apporte de plus à la légende? Que saurons-nous du processus créatif? Qu'est-ce qui fait qu'un matin, on puisse concevoir, à l'instinct, le riff de Jumpin' Jack Flash ou Satisfaction? Le livre le révèle-t-il? Je suis curieux de le savoir.

    L'interview réalisée par Hugo Cassavetti pour Télérama ne révèle rien. Keith est en tournée de promo. Il est assis sur sa légende. Il lâche quelques notes intimes. Le minimum. Qui donnent envie d'en savoir plus. Mais en savoir plus sur quoi? Des révélations people? Une exégèse exhaustive de chacun des albums du groupe avec analyse de texte, sources d'inspiration, et références?

    Qu'est-ce qu'être Keith Richards? Vaut-il mieux être Keith Richards plus que Brian Wilson? Certes, après avoir traversé presque 5 décennies d'histoire de la musique populaire, Keith a probablement plus à raconter que Britney Spears. Mais sur le fond, que ne savons-nous pas du Swinging London des 60s? A-t-il plus à raconter sur la dope et l'addiction que Neil Young dans une chanson, The Needle and the Damage Done

    Je suis curieux par nature. J'irai voir.

    Enjoy!

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  • Scorsese et les Rolling Stones, même combat

    scorsese.jpgMartin Scorsese a cette chance fabuleuse du type qui a réussi. Quoiqu'il filme, la critique sera extatique. On ira voir LE Scorsese comme on allait voir LE Kubrick. A la seule différence que Kubrick ne sortait pas un film par an. Cela dit, Scorsese est devenu une institution. Il filme bien le bougre. Fait-il des films intéressants pour autant? Je suis sceptique. Shutter Island. Adaptation d'un livre de Dennis Lehane. bande-annonce alléchante. Casting en or. Leonardo Di Caprio. Du lourd. Et au final déception. L'histoire est sympathique. Quoique. Une vague impression de déjà vu. Shutter Island, c'est Un Homme d'Exception rencontre Vol au dessus d'un nid de coucous à la sauce polar. Décor impeccables. Leo impeccable. So what? Rien. Le film qui une fois le pitch dévoilé ne donnera pas envie d'être revu. Pas de mystère insondable, même si la pirouette finale essaie de relancer l'intérêt.

    Prenons Les Infiltrés. Damon, Di Caprio, Nicholson, Wahlberg. Parfaits. Même si, côté histoire, on peut avoir un faible pour le film hongkongais dont Les Infiltrés est l'adaptation, Infernal Affairs. Années après années, Scorsese développe sa filmographie, en roue libre, comme les Rolling Stones exploitent leur franchise. C'est le luxe des gens installés. Même si le pic créatif a été atteint il y a 30 ans, et que la suite n'est qu'un long déclin. Un mélange de brio et de roublardise. Un peu de frime, et la capacité d'entretenir la légende. L'enfant terrible du Nouvel Hollywood, au nez dans la coke, du mitan des 70s, est devenu une institution hollywoodienne. Au même titre que tous ceux qui étaient voués aux gémonies il y a quarante ans! Scorsese aujourd'hui c'est le Robert Wise des années 2000. Il ne lui reste plus qu'à faire un remake de La Mélodie du Bonheur! Avec Leo dans le rôle du Capitaine Von Trapp, et Marion Cotillard ou Kirsten Dunst dans celui de Maria. Mean Street et Taxi Driver sont les Exile on Main Street et Sticky Fingers de Scorsese. Des fulgurances de temps à autres, mais aussi des Black and Blue, des Steel Wheels et Roads to Babylon...

    Et pour en finir avec les Stones, prenons Shine A Light. On a vanté le talent de Scorsese de filmer le rock. Jonathan Demme, Julian Temple ou Jim Jarmusch ont eux aussi montré leurs capacités. Hormis un passage incroyable ou Jagger danse avec Christina Aguilera, et où l'on se demande quel pacte le vieux Mick a signé avec le diable pour avoir encore l'aire d'avoir 30 ans à 60 passés, le film est mollasson. L'intro insupportable, ce défilé de people rencontrant un groupe quasi has-been. Qui lui aussi a fait son Raging Bull depuis longtemps et se contente de gérer son fond de commerce.

    Alors qu'attendre du biopic sur Sinatra que nous prépare Marty? Il y a aura de la Mafia. Lorgnera-t-on du côté de Casino ou des Goodfellas? Avec le glamour et le gore? Ou sera-t-on plutôt dans la sucrerie aseptisés de type Aviator? Je ne suis pas optimiste. Mais sait-on jamais...

    Enjoy!

     

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