De retour du congrès de la Fédération de la Presse Française, Pierre Chappaz propose sur son blog une réflexion sur l'avenir de la presse. Sa note m'inspire quelques réflexions.
Il y a deux dimensions dans la question de l'évolution de la presse:
- Une dimension technologique: comment passer du statut de marque de presse à celui de marque média. Passer d'un seul canal de diffusion: le papier, à une diffusion de contenu multi-canal. Sachant qu'il y aura un rééquilibrage naturel entre les différents canaux. Les utilisateurs feront le tri dans l'offre qui leur sera proposée. A rapprocher des études sur la mobilité et la consommation de média tributaire de l'endroit où l'utilisateur se trouve.
- Ce qui nous amène à la deuxième dimension: la montée en puissance des canaux de diffusion numérique oblige à revoir l'équation économique des titres de presse. Les recettes publicitaires générées en ligne aujourd'hui sont inférieures à celles générées sur le papier. The Economist évaluait (26/8/2006: "Who killed the Newspaper") à 10 à 20 le nombre de visiteurs que doit acquérir un site pour compenser la perte d'un lecteur papier (en équivalent CA pub) (je cite de mémoire)...
Autre point, comment gérer la question délicate des effectifs des imprimeries? et la nécessité pour ceux qui font un journal écrit de produire du contenu audio ou vidéo?
J'ai l'impression que la presse anglo-saxonne a trouvé des réponses en rapprochant, voire en fusionnant les rédactions off et online. Je n'ai pas l'impression que nous en soyons déjà à ce stade en France. On s'y dirige à pas comptés. On se hâte lentement, comme dit la fable...
Autre question: comment gérer les UGC?
Certains sites de presse, comme lemonde.fr, ont déjà apporté leur réponse, en ouvrant des plateformes de blogging, en donnant au internautes la possibilité de commenter les articles et de voir leurs commentaires mis en avant.
C'est très web 2.0, comme on dit, mais cela remet en cause le magistère qu'exerçaient les titres de presse depuis des lustres... Peut-être est-ce là que réside la difficulté pour la presse de faire sa révolution numérique rapidement!