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festival - Page 2

  • La Route du Rock 2016 - Jour 3

    Les muscles des jambes tirent un peu. La station debout pendant des heures commence à se faire sentir. Il est 18h00, le site vient d'ouvrir et se remplit lentement. Toujours pas une goutte de pluie, soleil de plomb. Yeah, baby!!!

    morgan delt, la route du rock, psycheMorgan Delt monte sur scène avec ses acolytes. Son guitariste arbore une jolie coupe de cheveux bleu vert à la Kurt Cobain, assortie, comble du chic, à sa chemise et sa guitare. La fashion police peut valider. Côté musique, on est dans un trip psyché avec la réverb qui va bien, mais des chansons aussi, ce qui ne gâte rien et laisse une impression favorable. Quelques incursions dans un très gros son quasi-stoner. Wow! On peut fermer les yeux et se laisser porter. Côté communication, c'est pas vraiment ça, l'artiste fait son taf, marmonne un vague thank you à la fin de chaque morceau. On ne sent pas qu'on va s'en faire un pote... A réécouter tout de même. 

    Bière pour fêter cette entrée en matière. 

    julia holter, la route du rockEt Julia Holter entra en scène. Un contrebassiste, une alto, un batteur. Une formule simple. Et belle pour une musique unique, apaisante, mélodique, un moment où une fois de plus le temps se suspend. Je note au passage que côté métaphore, j'ai déjà employé cette formule. Est-ce une métaphore d'ailleurs? Mr Dubuc se secoue les méninges. Euh. non, une impression. Mais il est sous le charme de Julia Holter, et est prêt à commettre l'irréparable, faire une infidélité à Anna Calvi. Car il y a une similitude entre les deux artistes. Même si Miss Holter n'est pas guitariste. Et m'apparaît comme un mélange étrange entre Björk (en moins nordique, moins "je revendique à donf mon côté arty" et moins prise de tête...) et Joni Mitchell, par certaines intonations vocales. Bref, c'est beau. 

    LUSH, La Route du RockLUSH enchaîne. La combinaison parfaite entre très gros son de guitares et voix pures et éthérées. Un show accrocheur et sympa, Miki Berenyi tout sourire, qui profite de l'occasion de s'excuser pour le Brexit. Je dois avouer avoir fait l'impasse sur Lush dans les années 90. Je m'étais fait la même réflexion les années précédentes pendant les shows de Ride ou de Slowdive. Je n'en avais que pour Nirvana et les Smashing Pumpkins. Plus US que UK. Ou j'avais oublié Lush. Je ne sais plus. C'est une redécouverte. Une nouvelle rencontre. Parfois, les reformations ont du bon, quand elles ne se contentent pas de jouer sur la nostalgie d'une période bénie. Lush est dans l'époque. La cinquantaine heureuse.

     

    FIDLAR, la route du rock

    Le volume est monté avec Lush, l'explosion va se  produire avec FIDLAR. Certes, il n'est plus trop de bon goût d'utiliser des images guerrières en cette période un tantinet agitée (un peu d'understatement ne peut pas nuire). Mr Dubuc se colle à la scène, pas au centre, plutôt en mode ailier gauche. Il entend les responsables de la sécurité, au pied de la scène se préparer à un show où ça va slammer. Et là, on passe des sages quinquas de Lush aux gamins, affreux, sales et méchants mais souriants et détendus du skate de FIDLAR. Qui entrent dans leurs sujets à fond, immédiatement et sans préliminaires. Jubilation. Extase. Du bon gros punk qui défonce les tympans, qui te brise les cervicales à coup de headbanging furieux. Ca slamme dans tous les sens. Le bruit et la fureur. Jubilation cathartique totale. Il y a des groupes qui s'écoutent au casque, un verre de Diplomatico à la main (c'est du rhum vénézuelien aux accents de vanille - citation gratuite et non-sponsorisée), il y en a d'autres qu'il faut vivre dans sa chair. Dans le bordel total. 

    fat white family, la route du rockFat White Family enchaîne. Et on sait d'emblée que ça va être très chaud. Très bordélique. Le public est chauffé à blanc. J'ai quand même un problème avec FTWF. Il y a deux ans, j'ai pas accroché. J'ai réécouté, à tête reposée. J'ai bien aimé. Je retente. Ils sont sur la scène du Fort. La grande scène. Noir salle. Si l'on peut dire... Allah Akhbar... Une mélopée sort des enceinte. Le chant du muezzin. Et FTWF entre en scène. Les rois du non-look. Ca démarre fort, je n'accroche toujours pas. Etrange. Pourtant Télérama me les a vendus comme "tissant la bande-son d'un monde en décomposition"... Peut-être ne souhaité-je pas voir. C'est sauvage comme il faut, indéfinissable. J''y reviens quand même. Va falloir faire une séance de rattrapage. 

    savages, la route du rockLa foule se disperse à la fin du show, j'en profite pour me glisser jusqu'au premier rang pour revoir Savages. découverte de la Route du Rock 2015 avec un concert shamanique, brutal, magnifique. Revues à la Cigale, devant un public plus confiné, plus sage, plus froid. Question du soir, comment Jehnny Beth et sa bande vont se renouveler pour ne pas donner l'impression de balancer le même show qu'un an plus tôt. Et puis, soyons clair, je VEUX voir Jehnny Beth de près, voir ce moment où elle est portée par la foule. où elle est au contact d'un public porté à l'incandescence. Et c'est parti, love is the answer motherfuckers!!! L'attitude, la voix, la gestuelle précise, les mouvements de corps de grande prêtresse vaudou, les incantation entre Patti Smith et Siouxsie. Perchée sur des Louboutin. Le public devient fou. Gemma balance les riffs. Fay matraque les fûts avec une puissance qu'on croyait réservée à des colosses comme John Bonham. Ayse envoie le groove. C'ets proprement diabolique, démoniaque. Headbanging à se démonter le cou. Yeah, baaaaaaby! Jehnny descend dans la fosse, escalade la barrière. Un classique Savages. Moment de pure folie. Qu'ajouter, sinon le moment aérien, la reprise hommage  à Alan Vega, le sublime Dream Baby Dream. Et Adore, repris en choeur, I adoooooooooore life. Et le final fou sur Fuckers. On en redemande. On voudrait que ça ne s'arrête pas. 

    Je fais l'impasse sur Sleaford Mods et Jagwar Ma, pour des raisons déjà  évoquées précédemment. Et j'ai de la route. Et c'est difficile d'envisager un autre concert après l'incandescence des Savages. Voila. 

    Retour au parking, la voiture couverte de poussière. 

    On se dit que c'est déjà fini. du moins pour cette année. On triera les photos plus tard. on fera le bilan des meilleurs concerts. On va voir ce qu'on va réécouter.

    Un peu de Savages pour la route, à donf histoire de ne pas redescendre trop vite. 

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  • La Route du Rock 2016 - Jour 2

    Le soleil est au zénith, je ressuscite. Converse aux pieds, Eastpack sur l'épaule, à la limite de la parodie, faut pas déconner non plus, on ne va pas se mettre au tote bag et aux je ne sais quoi de branchouille. Déjà que je n'ai pas mon t-shirt Ramones fétiche... Sachant que le noir, certes amincit, et que le t-shirt noir, comme la petite robe de même couleur, c'est le basique qui va avec tout mais ça absorbe la chaleur. Et déclenche la consommation effrénée de bière, la perte de contrôle, le mosh pit, le crowd surfing et la gueule de bois... Bref, la cata. Mais je m'égare dans mes pensées en ce deuxième jour de festival alors que je longe l'expo photo de Renaud Monfourny et qu'Anna Calvi me fait un clin d'oeil. L'armée veille. Treillis, fusils d'assaut. Il s'est passé un truc depuis le 13 novembre. La manifestation ludique est empreinte de gravité. La chicane de blocs de béton à l'entrée du site en témoigne, le monde a changé. Le rock est toujours vivant, le fun, la joie. La bièèèèèère!

    L'occasion d'acheter le livre de Jean-Marie Pottier, ci-devant rédac-chef de Slate, et auteur d'un livre sur la musique et le 11 septembre. Ground Zero. Notre monde est parti en vrille le 11 septembre 2001. On ne l'a pas vu venir. Le bordel général a suivi... L'angle du bouquin est intéressant en tout cas.

    Mais revenons au rock, au bruit qui fait saigner les esgourdes, et concentrons nous sur le groupe qui ouvre le feu en cette seconde journée, mes bien chers frères et soeurs, amen, en vérité je vous le dis, ça va faire mal. Enfin, ça devrait.

    la route du rock,festival,ulrika spacekUlrika Spacek n'est pas une blonde suédoise généreuse mais un groupe de chevelus anglais, 3 guitares, une basse, une batterie, tendance bruitiste. Ca décrasse, ça met de bonne humeur, rien à dire, c'est impeccable. Pas d'une folle originalité non plus... Le programme les décrit comme la conjonction entre le shoegaze et le krautrock. Soit... Les mecs, z'êtes pas seuls sur le créneau me semble-t-il. 

    la route du rock,luhLa bonne surprise vient ensuite... LUH, Lost Under Heaven, le nouveau projet d'Ellery Roberts, ci-devant chanteur/leader de Wu lyf. Que les choses soient claires, Wu Lyf, je n'ai jamais compris l'engouement pour ce groupe du fait de la voix indescriptible - hurlement étranglé du  mec en train de vomir tripes et boyaux après une soirée plus qu'arrosée agrémentée d'un écorchage à vif par Ramsay Bolton -  du chanteur. Donc, évidemment, quand le bipède se produit, on peut s'attendre au pire... Et c'est là que j'admets être tombé sous le charme de LUH, en fin, soyons précis, factuels, scientifiques, au charme d'Ebony Hoorn, délicieuse brune dont la voix harmonieuse se combine étrangement harmonieusement avec celle de son compagnon énervé. LUH, c'est un peu comme Cat's Eyes (Faris Badwan + Rachel Zefira), le mariage de la Belle et la Bête. Ca marche, c'est prenant.  

    Point météo : Le soleil baisse légèrement en intensité. 

    la route du rock,festival,tindersticksStuart Staples et ses Tindersticks investissent la scène. Et c'est l'enchantement. Que celui qui ne s'est jamais laissé embarquer par la voix de Stuart Staples me jette la première pierre. Tindersticks c'est magique, c'est beau, c'est encore et toujours cette pop intemporelle, ces chansons superbes... Moment de grâce, moment rare. Je suis loin d'avoir tous les albums des Tindersticks, loin d'être un exégète du groupe. Mais il y a cette pure beauté de la belle ouvrage, des mélodies ciselées. Mais tout doit avoir une fin. Les lois de la gravitation universelle nous ramènent inexorablement au ras de pâquerettes. J'avouerai quand même, au risque de me mettre à dos  les inconditionnels des Tindersticks, que ça finit malgré tout par être un peu longuet... Est-ce la faim qui me tenaille? Est-ce le cri de la galette saucisse? Bref, je laisse Stuart à sa souffrance.

    Entre temps, The Field a annulé son concert, La Femme avance son horaire de montée sur scène. 

    la route du rock,festival,la femmeEt là, il faut se positionner, se préparer. Je vais être dithyrambique. Il le faut. Il existe en 2016 un groupe français qui est capable de fédérer, de rendre fou son public. C'est La Femme. Un groove electro hallucinant, une heure de transe, bon enfant, entre déconne et fun à l'état pur. Le groupe est capable de lancer une queue-leu-leu sans sombrer dans le ridicule. les sonorités de pop synthétique rappellent le meilleur des années 80, sans pour autant tomber dans la citation nostalgique ou passéiste. C'est frais, c'est excitant, le public est aux anges. Sur la planche, Antitaxi pour finir. On a la banane. 

    Petite pause...

    la route du rock,festival,exploded viewEt la surprise du soir, Exploded View. Une blonde, un peu glaciale, comme il se doit. Des rythmes synthétiques. Des intonations à la Nico. Une ambiance cold wave parfaitement envoutante. Et l'occasion de se plonger a posteriori dans la discographie solo de la chanteuse, Anika. Et de se laisser porter. Belle découverte. Parfaite fin de soirée. Je zappe Suuns et Battles, je le regretterai certainement, mais le corps à ses raisons que la raison tente de feindre d'ignorer...

    A suivre...

     

     

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  • La Route du Rock 2016

    Rien à signaler sinon qu'il fait beau. Et ça en soi, c'est un événement à part entière. Une rupture avec les fondamentaux qui voudraient qu'un festival breton soit nécessairement humide.

    Check-list : crème solaire, lunettes de soleil. Bottes et veste de quart dans la voiture, on ne sait jamais, prudence est mère de sûreté comme dit le dicton. Plus le kit habituel du festivalier. Heures de sommeil accumulées. Préparation psychologique à l'ingestion de bière, cidre et autres nourritures locales, autres que les frites et le kebab. 

    Encore quelques heures avant de fouler d'un pas frétillant le sol (sec) du Fort Saint Père, après avoir dûment collecté, pass, accréd, eco cup, bracelet cashless et tout le bazar... 

    That's all folks...

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  • Les 10 plaies d'un public de festival

    On a beau s'y être préparé, on a beau le savoir, le festival rock demande un entrainement particulier, une résistance physique hors du commun, un estomac solide pour absorber bière et saucisses, plusieurs bras façon Vishnou pour tenir un gobelet de bière, un smartphone, une portion de frites, applaudir, rouler une cigarette, etc. 

    Le pied est chaussé de bottes en caoutchouc dans les pays à risque de précipitations élevés (Bretagne, Normandie) afin d'épargner ses Converse... Cela dit, se pose éternellement la question de fond: jusqu'à quel âge se portent les Converse? Tout le monde a des Converse. Tout le monde a un t-shirt Ramones, aussi. Ca calme. Même ceux qui n'ont jamais écouté les Ramones à l'époque des Ramones. 

    Mais revenons aux 10 plaies des publics de festivals...

    #1: le mec qui est plus grand que toi. Genre 2m05. Et qui se place juste devant toi. Au moment où tu t'y attends le moins. Tu te dis que tu fais 1m92, que tu ne risques rien. Pas de bol. La période où tu dominais tes potes de classe ou tes clients japonais est loin derrière. Dans les festivals (et les concerts en général) le jeune est grand, de plus en plus grand. C'est énervant. 

    #2: le mec qui prend sa nana sur ses épaules pour qu'elle voie ce qui se passe sur scène (et capte l'attention du caméraman qui manie la Louma). Elle convainc sa meilleure copine de faire de même, bilan, toi, derrière, tu ne vois rien. Notons tout de même qu'un mec résistant qui tient plus de 10 minutes avec une masse pondérale de 30 à 40 kilos sur les épaules est rare... On manque d'athlètes!

    #3: le groupe de mecs ou de filles qui essaie de rejoindre le premier rang, en fendant la foule compacte. Ils sont quinze, ils ont des gobelets de bière à la main, ils sont éventuellement un peu pétés. Là, tu as toujours la tentation de faire un blocage, façon rugby. Mais c'est pas dans l'esprit festival. 

    #4: le fumeur de joint qui t'envoie la fumée, mais ne fait pas tourner. Insuffisant pour finir totalement en vrac. T'es pas cool, maaaan.

    #5: le lourd qui crie "à poil" parce qu'il y a des filles avec des guitares sur scène. Il est souvent jeune. Il n'a pas compris que la femme est l'avenir du rock. Et ce de Pat Benatar à Jehnny Beth en passant par Courtney Love, les GoGo's, les Bangles, Elastica, L7, et j'en passe...

    #6: le fan prépubère qui a conquis son carré de pelouse au tout premier rang et qui n'est bougera pas. Tant pis si tu dois le piétiner. C'est moche. 

    #7: le hispter dont tu te demandes, s'il est traité scotchgard tant sa tenue au négligé étudié est nickel, quelles que soient les conditions atmosphériques. Pas une plaie, mais agaçant. Surtout quand tu regardes la boue et les taches de gras (frites, kebab) qui constellent ton jean de festival...

    #8: les bavards qui continuent leurs conversations pendant les morceaux lents, méditatifs, les ballades acoustiques... Ceux qui cassent ton moment de communion avec l'artiste. De COMMUNION, oui, le mot est fort. Mais quoi, on a le droit de décoller. 

    #9: celui qui a l'accréditation et va aller se gaver de bonnes choses au sec, dans l'espace VIP, alors que toi, tu vas carburer pendant 3 jours au régime kebab-bière (ou crêpe-cidre en Bretagne) les pieds dans l'eau...

    #10: le type bourré-foncedé titubant qui traverse à grand peine le public, à contresens... Ta zone de confort s'envoit altérée. Tu t'angoisses. Tu espère secrètement que s'il se répand, ça sera sur le rang derrière...

    Allez hop, on arrête la socio à deux balles. Prêt pour le prochain festoche. Le gobelet recyclable à la main, et le poncho anti-pluie (celui de la Route du Rock étant siglé Arte, il ne nuit pas trop à la street cred...) dans le sac...

    Enjoy!

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