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la femme

  • Rock en Seine 2016 - Jour 2

    On s'était dit qu'on arriverait tôt. Pour voir tous les groupes avec punk dans le descriptif... Les mesures de sécurité étant ce qu'elles sont. Le filtrage à l'entrée provoque une légère congestion. Sous le cagnard. Du coup, juste le temps de grapiller quelques notes de Kaviar Special, groupe breton plutôt très efficace. A réécouter ultérieurement.

    Rap pour démarrer avec The Underachievers. Rien à signaler. Sympathique, jeune. Un peu underachieved... Grosses basses et corne de brume entre chaque morceau. L'après-midi commence. On cherche l'ombre. Petit coup de brumisateur, ça peut pas nuire. Faut s'hydrater...

    Les choses très sérieuses commencent avec Wolfmother. Empilement d'amplis Marshall, guitares à double manche, Flying V, Monsieur Wolfmother est un bon client de la maison Gibson. Il nous la joue à l'ancienne, comme au bon vieux temps des potards sur 11, à fond. Trio infernal, guitare, basse, batterie. Avec un orgue démoniaque. Le soleil cogne dur. Wolfmother, c'est du bon gros son, du bon gros rock qui tache. 

    Passons sur les gentils Casseurs Flowters, qui séduisent le public et sur lesquels je suis un peu... bloqué... (Vanne. Rires. Sous vos applaudissements). Mais j'aime bien Orelsan et Gringe. Mais je ne suis pas dans la cible. 

    Puis vient Grand Blanc. J'aime bien Grand Blanc. Je ne me lasse pas de ce groupe qui pratique une cold wave intemporelle. Un peu froid parfois. Mais exigeant. Et aux antipodes des festifs La Femme, déjà vus cet été à La Route du Rock. Foule dense, où l'on réalise ce que peut représenter concrètement le concept de "chaleur humaine". L'être humain dégage de la chaleur. Un groupe d'êtres humains sous le soleil, ce sont des litres de sueur qui suintent au travers de millions de pores... C'est à se moment que la notion de bain de foule trouve son sens... Pendant ce temps, La Femme fait le job. Efficaces, lookés en mode n'importe quoi, d'une bonne humeur communicative, un pur groupe de scène. Plaisir total, fun décomplexé. Crocodile et tortue gonflables surfent sur la foule. 

    Un zeste de L7, écouté d'un peu loin assis sur l'herbe. Efficace, carré. La nuit tombe tranquillement. 

    Ballade islandaise avec Sigur Ros. Enchantement avec une pointe d'ennui sur la durée. C'est le groupe qu'on aime écouter chez soi. Indéniablement beau. Il ne manque qu'une aurore boréale et 40 degrés de moins pour que le bonheur soit total... Une superbe préparation psychologique pour le plat principal de la soirée, Massive Attack.

    Massive Attack, déjà vus à plusieurs reprises. Avec chaque fois une expérience différente. Question de mood du moment, question d'envie de prendre des infrabasses dans les parties molles. J'hésitais à les zapper complètement pour aller écouter les excitants Naive New Beaters... Mais j'ai entendu comme une vague rumeur que Tricky serait sur scène avec Massive Attack. J'avais lu quelque part que des concerts étaient prévus outre-Manche, mais Rock en Seine est connu pour ses happenings... Très gros son, scénographie parfaite, messages sérieux diffusés sur les écrans - dont un magnifique "nous sommes tous sur le même bateau", flashs d'actualité, un zeste de burkini... Rien de très nouveau, sinon la forme des écrans... Le son est impeccable. Horace Andy chante. Point de Tricky. Un show un peu froid où l'on constate que Massive Attack n'a pas vraiment  le sens des enchaînements; on passe outre. Tricky se pointe, pour un petit featuring, il reste dans l'ombre, aucun projecteur sur lui, rien de mémorable, pas très placé. Petit non-événement. Final. Je suis Charlie, Nice, Bagdad, Kaboul, etc. s'affiche sur l'écran. 

    Un nuage de poussière nimbe le site. On crachera du noir pendant quelques jours. 

     

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  • La Route du Rock 2016 - Jour 2

    Le soleil est au zénith, je ressuscite. Converse aux pieds, Eastpack sur l'épaule, à la limite de la parodie, faut pas déconner non plus, on ne va pas se mettre au tote bag et aux je ne sais quoi de branchouille. Déjà que je n'ai pas mon t-shirt Ramones fétiche... Sachant que le noir, certes amincit, et que le t-shirt noir, comme la petite robe de même couleur, c'est le basique qui va avec tout mais ça absorbe la chaleur. Et déclenche la consommation effrénée de bière, la perte de contrôle, le mosh pit, le crowd surfing et la gueule de bois... Bref, la cata. Mais je m'égare dans mes pensées en ce deuxième jour de festival alors que je longe l'expo photo de Renaud Monfourny et qu'Anna Calvi me fait un clin d'oeil. L'armée veille. Treillis, fusils d'assaut. Il s'est passé un truc depuis le 13 novembre. La manifestation ludique est empreinte de gravité. La chicane de blocs de béton à l'entrée du site en témoigne, le monde a changé. Le rock est toujours vivant, le fun, la joie. La bièèèèèère!

    L'occasion d'acheter le livre de Jean-Marie Pottier, ci-devant rédac-chef de Slate, et auteur d'un livre sur la musique et le 11 septembre. Ground Zero. Notre monde est parti en vrille le 11 septembre 2001. On ne l'a pas vu venir. Le bordel général a suivi... L'angle du bouquin est intéressant en tout cas.

    Mais revenons au rock, au bruit qui fait saigner les esgourdes, et concentrons nous sur le groupe qui ouvre le feu en cette seconde journée, mes bien chers frères et soeurs, amen, en vérité je vous le dis, ça va faire mal. Enfin, ça devrait.

    la route du rock,festival,ulrika spacekUlrika Spacek n'est pas une blonde suédoise généreuse mais un groupe de chevelus anglais, 3 guitares, une basse, une batterie, tendance bruitiste. Ca décrasse, ça met de bonne humeur, rien à dire, c'est impeccable. Pas d'une folle originalité non plus... Le programme les décrit comme la conjonction entre le shoegaze et le krautrock. Soit... Les mecs, z'êtes pas seuls sur le créneau me semble-t-il. 

    la route du rock,luhLa bonne surprise vient ensuite... LUH, Lost Under Heaven, le nouveau projet d'Ellery Roberts, ci-devant chanteur/leader de Wu lyf. Que les choses soient claires, Wu Lyf, je n'ai jamais compris l'engouement pour ce groupe du fait de la voix indescriptible - hurlement étranglé du  mec en train de vomir tripes et boyaux après une soirée plus qu'arrosée agrémentée d'un écorchage à vif par Ramsay Bolton -  du chanteur. Donc, évidemment, quand le bipède se produit, on peut s'attendre au pire... Et c'est là que j'admets être tombé sous le charme de LUH, en fin, soyons précis, factuels, scientifiques, au charme d'Ebony Hoorn, délicieuse brune dont la voix harmonieuse se combine étrangement harmonieusement avec celle de son compagnon énervé. LUH, c'est un peu comme Cat's Eyes (Faris Badwan + Rachel Zefira), le mariage de la Belle et la Bête. Ca marche, c'est prenant.  

    Point météo : Le soleil baisse légèrement en intensité. 

    la route du rock,festival,tindersticksStuart Staples et ses Tindersticks investissent la scène. Et c'est l'enchantement. Que celui qui ne s'est jamais laissé embarquer par la voix de Stuart Staples me jette la première pierre. Tindersticks c'est magique, c'est beau, c'est encore et toujours cette pop intemporelle, ces chansons superbes... Moment de grâce, moment rare. Je suis loin d'avoir tous les albums des Tindersticks, loin d'être un exégète du groupe. Mais il y a cette pure beauté de la belle ouvrage, des mélodies ciselées. Mais tout doit avoir une fin. Les lois de la gravitation universelle nous ramènent inexorablement au ras de pâquerettes. J'avouerai quand même, au risque de me mettre à dos  les inconditionnels des Tindersticks, que ça finit malgré tout par être un peu longuet... Est-ce la faim qui me tenaille? Est-ce le cri de la galette saucisse? Bref, je laisse Stuart à sa souffrance.

    Entre temps, The Field a annulé son concert, La Femme avance son horaire de montée sur scène. 

    la route du rock,festival,la femmeEt là, il faut se positionner, se préparer. Je vais être dithyrambique. Il le faut. Il existe en 2016 un groupe français qui est capable de fédérer, de rendre fou son public. C'est La Femme. Un groove electro hallucinant, une heure de transe, bon enfant, entre déconne et fun à l'état pur. Le groupe est capable de lancer une queue-leu-leu sans sombrer dans le ridicule. les sonorités de pop synthétique rappellent le meilleur des années 80, sans pour autant tomber dans la citation nostalgique ou passéiste. C'est frais, c'est excitant, le public est aux anges. Sur la planche, Antitaxi pour finir. On a la banane. 

    Petite pause...

    la route du rock,festival,exploded viewEt la surprise du soir, Exploded View. Une blonde, un peu glaciale, comme il se doit. Des rythmes synthétiques. Des intonations à la Nico. Une ambiance cold wave parfaitement envoutante. Et l'occasion de se plonger a posteriori dans la discographie solo de la chanteuse, Anika. Et de se laisser porter. Belle découverte. Parfaite fin de soirée. Je zappe Suuns et Battles, je le regretterai certainement, mais le corps à ses raisons que la raison tente de feindre d'ignorer...

    A suivre...

     

     

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