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Gimme Danger, Oncle Iggy raconte la geste stoogienne

Certes parfois un peu verbeux, mais réellement passionnant le documentaire de Jim Jarmusch consacré à la chaotique histoire des Stooges. Racontée par ses protagonistes. Last man standing, Jim Osterberg aka Iggy. Une pure histoire rock, pleine de bruits, de fureur, avec le moins de glam possible. Une histoire de crasse, de dope, d'excès, une tension permanente, des hauts, des plus bas que bas. Une histoire où tout le monde meurt à la fin, ou presque. Mais une histoire où chacun est reconnu à sa juste valeur, pour son apport indéniable à la geste rocknrollienne.

 

Et ce n'était pas gagné d'avance. A voir comment a posteriori Iggy fusille l'été de l'amour et la déferlante du rock business. Il est le danger, il est celui qui va détruire le rock biz de l'intérieur, seul contre tous ceux qui ont trahi la cause, qui n'ont pas été jusqu'au bout du chaos et de la révolte. L'enfance est le marqueur principal. Iggy a été marqué par cette enfance dans un trailer. Pas de grande maison façon middle class américaine tant vue dans les films de Spielberg des années 80. Il vit dans un espace réduit à son strict minimum vital, il rencontre les frères Asheton, plus que borderline. Ils montent un groupe. Ils galèrent. Ils se défoncent. Ils sèment le bruit et la fureur. Ils ne gagnent pas un rond. Ils sortent 3 albums séminaux et quintessentiels. Ils arrêtent. Ils ont marqué le rock à jamais, en posant les bases du punk. Peu de mots, peu d’effets, un engagement physique maximum, un chaos sonique absolu et les potards sur 11.

L’histoire des Stooges, c’est la version tragique de Spinal Tap. Iggy, moitié cramé, sera sauvé par Bowie et deviendra une icône. Aujourd'hui, tout le monde aime Iggy et sa voix de crooner Il chanterait le Code du Travail ou les Fondements de la Métaphysique des Moeurs qu’on l’aimerait toujours.

En 2007, j’ai vu les Stooges reformés, Iggy et les frères Asheton, au Palais des Sports. Sur le coup je n’avais pas conscience de ce hiatus de quasiment 30 ans. J’avais juste été bluffé par la puissance qui se dégageait de la scène. Ron Asheton, robuste (bardé), marmoréen, balançant ses riffs, guitare portée très bas. Scott, brutalisant ses futs. Et Iggy se jetant dans la foule, à moitié à poil. J’avais braillé les hymnes stoogiens. Et c’était cathartiquement bon, au milieu des ventrus en t-shirt Motörhead, et des télés du gros son qui défonce les tympans. Now I wanna be your dog, now I wanna be your dog… Extase, lévitation. Foudre Bénie s’élève dans les airs! Les décibels - malgré les limiteurs de bruit d’une époque où le principe de précaution paroxystique te donnerait envie de te mettre en PLS sous la couette 24/7 - t’envoyant au climax de la zenitude!

Aujourd’hui, tout le monde est mort. Sauf Iggy.

Il reste la légende. Et trois albums essentiels, à réécouter en boucle.

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