Sweeney Todd, le diabolique barbier de Fleet Street... Un bijou sanglant signé Burton, avec la complicité de Johnny Depp, son acteur fétiche... Bijou car le film dès ses premières images porte la patte de son réalisateur. La nuit, les villes baroques aux ruelles sinistres... Londres et Gotham City recellent les mêmes mystères. Sanglant car notre barbier, spolié, emprisonné à tort, à qui un juge sans scrupule à pris sa femme et sa fille, revient à Londres pour accomplir sa vengeance, au fil du rasoir... Burton est sur le fil du même rasoir, car si le film est sanglant, si les carotides tranchées exhalent un sang presque trop rouge pour être vrai, le livret de Stephen Sondheim et l'humour noir contrebalancent ce qui aurait pu n'être qu'un étrange film d'horreur. Nous sommes en plein coeur d'un musical, aux airs séduisants, aux personnages attachants. Helena Bonham-Carter, étrange, Sacha Baron-Cohen, grandiloquent, Alan Rickman, pervers à souhait (dans un registre qui le fait ressembler étrangement à François Berléand...). Un zeste de théatralité, un soupçon de nonsense, un doigt de Dickens, des clins d'oeils au cinéma expressionniste... Un bonheur absolu.
Merci à Yaël et l'équipe d'En3mots pour leur invitation et l'organisation de cette avant-première.
Enjoy!
Le choix de diffuser Dr House est plutôt audacieux. Loin des standards des héros estampillés TF1, les Julie Lescaux, Femme d'Honneur, etc... plutôt inconsistants dans leur banalité quotidienne franchouillarde. Le personnage central est misanthrope, cynique, odieux, mais profondément humain et cérébral. A la différence d'Urgences ou Grey's Anatomy, ou les bons sentiments, la romance l'emportent sur la médecine, à grand coups de violons, questions éthiques, cas extrêmes se bousculent. House est un scientiste. Il croit en la médecine plus qu'en Dieu. Il est le thaumaturge. Pas de compassion pour le patient. Juste une épreuve, un puzzle, un challenge. Une vraie rupture de ton par rapport aux fictions diffusées habituellement par la chaîne. Qui démontre une fois de plus la puissance de l'industrie américaine du divertissement. Force du scénario, écriture rigoureuse et imaginative, transgression des tabous. Toute tentative de rivaliser avec les séries américaines s'est avérée un échec... rappellons juste le fiasco de L'Hopital... Voire la nullité de R.I.S. Pâles avatars de personnages. Inconsistance des scénarii.