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Musiques - Page 111

  • Eddy Mitchell à l'Olympia

    eddy mitchell,olympiaMonsieur Eddy fait ses adieux. 3 concerts à l'Olympia. 3 soirées, climax de 50 ans de chanson, comme il le chante lui-même dans son dernier album.
    69 ans, humour pince sans rire, costume 3 pièces. Monsieur Eddy a la classe. Monsieur Eddy est aussi fringant que lorsqu'il présentait La Dernière Séance, le soir sur la 3, il y a quelques années de cela.

    La Dernière Séance... Pas de nostalgie inutile, c'est grâce à Monsieur Eddy et son érudition que j'ai pu découvrir et en VO, s'il vous plait, quelques chefs d'oeuvre du cinéma américain des années 40 et 50. Des films de Raoul Walsh, Howard Hawks, Anthony Mann. Des films avec James Stewart, Lauren Bacall, Humphrey Bogart, Stewart Granger... Scaramouche, Key Largo, Winchester 73... et tant d'autres. Dans l'atmosphère unique de ce cinéma de quartier, décrite avec tendresse et précision par Eddy Mitchell himself dans la chanson... J'allais rue des Solitaires à l'école de mon quartier. A quatre heures j'étais sorti, mon père venait me chercher. On voyait Gary Cooper qui défendait l'opprimé... Quelques lignes, le décor est posé. Souvenirs d'une enfance d'après guerre. Souvenirs d'une France fascinée par une certaine Amérique.
    Cette Amérique mythique, façonnée à coup d'images en Technicolor, Panavision, 35 ou 70 mm, à coup de romans noirs, à coup de paroles de chansons de Presley, Cash ou Berry, cette Amérique s'est profondément inscrite dans nos inconscients collectifs de baby boomers et enfants de baby boomers. Cette Amérique, Eddy Mitchell a contribué à la faire vivre. Sur la route de Memphis. Nashville ou Belleville.

    Souvenir personnel, je suis allé à Memphis, Tennessee, en 1990. J'ai rendu visite à Elvis Aaron Presley dans sa dernière demeure, Graceland. Puis j'ai trainé dans Memphis même, du côté de Beale Street. J'ai passé quelques temps le long du Mississipi. Les mots qui me venaient à l'esprit à cet instant étaient ceux de Monsieur Eddy, Sur la route de Memphis.

    ,Retour à l'Olympia un dimanche soir. Eddy Mitchell sur scène, pour deux heures de show. Rocker, crooner, avec big band. La totale. Que des classiques. Monsieur Eddy puise dans son Best of. Raconte des anecdotes, telle son audition chez Barclay, où il croise, le même jour, Louis Armstrong, Quincy Jones, et Duke Ellington. Monsieur Eddy en trio avec Souchi et Voulzon (copyright Eddy Mitchell) pour L'Esprit Grande Prairie. En duo avec Laurent Gerra (OMG!) sur Vieille Canaille. Avec Pascal Obispo (OMFG!) sur Pas de Boogie-Woogie. Avec Olivia Ruiz sur Couleur Menthe à l'eau. Avec Thomas Dutronc sur... (me rappelle plus du titre).
    En solo, avec ou sans big band, Monsieur Eddy est impérial qu'il chante Alice (avec au passage un bel hommage à son compositeur depuis 1964, Pierre Papadiamandis), Avril à Paris, ou un medley de ses succès des 60s (Daniela, Tu parles trop, A crédit et en stéréo).

    Deux heures intenses où on passe des grands espaces au Bar du Lutétia. Le public est extatique. Et grisonnant. 50 ans de chanson... Il y a comme qui dirait des seniors dans la salles. Des vieux, quoi. Qui sont aux anges, qui connaissent les paroles par coeur, qui chantent en choeur. Quelques ronchons aussi qui se croient à Pleyel. Et demandent aux rangs devant eux de s'assoir. Comment rester assis? Hein? C'est que Monsieur Eddy a l'énergie communicative. Le paralytique court. L'aveugle voit. Le sourd entend. Petits miracles! Le ronchon ronchonne, pas de miracle, certes. Mais on s'en fout.

    Monsieur Eddy fait un ultime rappel, 50 ans de chanson. Il promet de ne pas faire de comebacks à répétition. Il n'est jamais devenu une caricature comme un autre rockeur, monument national, dont il parle d'ailleurs avec tendresse. On peut lui faire confiance.

    Rideau.

    La salle est en délire. Eddy! Eddy! Il revient, en peignoir, la clope à la main, entouré de ses invités. Dernier adieu.
    Clap de fin.

    Merci Monsieur.

    Enjoy!

    Envoyé de mon iPad

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  • Dans mon iPod ce weekend... Lykke Li

    C'est sans conteste la révélation du festival Rock en Seine. Il y a chez Lykke Li une dimension chamanique, le concert virant à une sorte de messe païenne sur fond de rythmiques tribales. Bref, c'est bien. Pour faire court. Sans longue exégèse.




    Enjoy!
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  • Impressions de Rock en Seine 2011 [@RockenSeine] (suite)

    Rock en Seine. Jour 2, humidissime. Ca commençait plutôt bien avec les Hushpuppies. Bon chiens... Mieux encore avec le punk rock de Cage the Elephant. Bruyant, sans être pesant. Viennent les BB Brunes, toujours portés par un chanteur à la voix juvénile. Efficaces. La pluie s'invite pendant le set. Le chroniqueur se fait rincer. 

    Migration vers la Grand Scène pour le show de The Streets. Skinner assure comme une brute. Aussi puissant et charismatique que lorsqu'il avait, il y a 3 ans, fait un hold-up sur le festival en remplaçant au pied Amy Winehouse... Il fait d'ailleurs rendre hommage à icelle en faisant s'agenouiller les dizaines de milliers de fans sur la pelouse détrempée. Dernier concert en France de The Streets, Mike Skinner entame une carrière solo... Il faudra qu'il m'explique. Puisque The Streets, c'est déjà lui...

    Que dire d'Interpol? Rien. Il fait froid, je migre. Interpol m'a amusé dans les années 2000, lorsqu'il était une réincarnation de Joy Division. Depuis... Bof! Migration vers une petite scène où se produit Keren Ann. J'avais gardé d'elle l'image d'une personne timide avec un filet de voix, au bord de l'asphyxie, dans sa période Biolay. Belle surprise, elle dépote, elle a du groove! Harnachée de sa Gibson, elle joue la carte d'un gros son, fort agréable. Bonne surprise. 

    Petit passage par la scène Pression Live pour le set de Wu Lyf, LA sensation du moment, couv' des Inrocks, etc. Dont je n'ai pas aimé l'album, gêné par la voix du chanteur, une sorte de hurlement d'agonie de mec en train de vomir tripes et boyaux. Sexy, quoi... Sur scène, la voix est plus supportable. Globalement, pas mal. Sans plus, avis personnel. Pas de quoi s'affoler non plus. 

    Arrive le gros morceau de la soirée, Arctic Monkeys.
    Arctic Monkeys, c'est clairement deux époques. Une première où un groupe de gamins joue un rock saccadé très anglais, une seconde où le groupe fait appel à Josh Homme des QOTSA à la production. Lequel impose sa patte et influence les compos des Arctic Monkeys. Passage au très gros son, plus américain, plus stoner. Reste que sur scène, le groupe est moyen. Il se démène, envoie le bois, mais, à la différence de Dave Grohl la veille, ne dégage pas grand chose. Bref, on s'ennuie poliment, mais les premiers rangs semblent apprécier. Finalement, le lendemain, j'apprendrai que Sexy Sushi, qui se produisait en même temps était LE truc à voir... Fail!

    Parallèlement, m'étant fait copieusement rincer tout en discutant avec Gilles Verlant, mon éditeur (la tente où s'abritaient les festivaliers étant bondée), alors que les BB Brunes excitaient les adolescentes, je n'ai toujours pas séché quelques heures plus tard. La température extérieure a chu sur Rock en Seine à la nuit tombée. Le chroniqueur récupère ses filles #1 et #2, et prend ses cliques et ses claques.

    Dernier jour, météo clémente. Arrivée trop tardive pour découvrir The Vaccines. Tant pis, encore un album à écouter a posteriori. La sensation de l'après-midi est ailleurs: Cat's Eyes, le projet parallèle de Farris Badwan, ci-devant leader de The Horrors, programmés d'ailleurs quelques heures plus tard sur la même scène. Quelques petits soucis de balance, mais rien qui ne puisse altérer cet étrange mélange porté par la voix cristalline de Rachel Zefira mêlée à des guitares pleines d'échos et de distortion. Et il arrive même que l'on voie les yeux de Farris Badwan et qu'il esquisse un sourire... Le gars n'est pas si dark que ça! Live totalement à la hauteur de l'album.

    Petit détour par Concrete Knives, pêchus et sympas. En attendant The La's. Parfois, il vaut mieux rester sur une bonne impression lointaine et ne pas s'acharner. La résurrection de ces petits maîtres des 90s est une cata absolue. Pas envie d'attendre que le duo présent sur scène interprète voire massacre son tube "There she goes". Le set est pitoyable. Les poubelles de l'histoire du wock'n'woll se referment sur les pathétiques La's. 

    En attendant Miles Kane et Anna Calvi, on découvre Cherri Bomb. Un groupe de filles qui jouent un rock bruyant, dans l'esprit des Runaways (Cherri Bomb, Runaways... Ya see what I mean?). Perso, j'aime bien les filles qui font du rock pas chichiteux, du dur, du lourd. Avec Cherri Bomb, on est servi. Primaire mais efficace. Les grrrls sont sympa qui plus est. Fin du set, migration pour écouter Miles Kane, en se demandant pourquoi il a été programmé sur une petite scène. Le public est dense. Le gars est sympa. Il distille une pop très british. Et possède une incroyable qualité de composition. Il réussit là où la plupart des groupes de britpop récents ont échoué, il sait composer de véritables chansons, refrain-couplet-mélodie... Ca change tout! Et ça passe, et le charisme est là, et ça bouge. Et c'est bien! Vivement un deuxième album!

    Vient le grand moment, le concert d'Anna Calvi. Anna Calvi, blonde glacée, hitchckockienne, à la voix aussi sublime que le jeu de guitare. Les climats presque intimistes de l'album sont-ils compatibles avec la dimension festival+plein air? La réponse est OOOOUI! Dès les premiers accords. Le son est énorme et d'une immense clarté, la voix est puissante, les sourires timides. Anna Calvi sur scène, c'est cosmique. J'étais prévenu, c'est encore mieux que ce que j'espérais. Elle se paye même le luxe d'un solo de guitare. Guitar hero se décline aussi au féminin, c'est ce qui fait la rareté de l'instant. Anna Calvi sublime son album, morceaux speedés, rythmique puissante. Final sur Jezebel. Edith Piaf est rock! Fin du set, elle est programmée au prochain festival des Inrocks... J'en redemande!

    Grosse claque donc. Bière pour s'en remettre. Et se préparer pour le déluge sonique, The Deftones. A priori, fin de la finesse. Place au metal, auriculaire et index dressés, bouchon d'oreilles en place. Pas subtil mais d'une efficacité totale. Chez Deftones, les guitares ont 8 cordes! Sérieux. Ca doit faire plus de bruit. Un régal! Qui donne envie, nous en discutons avec l'Epoux d'une blogueuse, d'aller faire un tour au Hellfest l'an prochain, histoire de voir...

    Pizza sur fond de Nneka. La nuit tombe. On zappe Archive pour découvrir Lykke Li, chaudement recommandée par @iam_CM, twittos rencontré IRL la veille. Et on ne regrette pas!  Lykke Li, en plus d'être charmante, est un hybride de Björk, Bat For Lashes, Siouxsie, bref un truc dansant et mystérieux qui perment de conclure en beauté une belle édition de Rock en Seine!

    Enjoy!

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