Le Dubuc's blog sort de sa ligne éditoriale pour apporter une contribution d'expert au dossier épineux de l'essai nucléaire nord-coréen. 

Un authentique expert de la question nucléaire (rien à voir avec Stephen Colbert) m'a proposé une analyse très pertinente de ce sujet avec des réponses qui méritent qu'on s'y arrête! Après ça, c'est promis, je reviens aux médias et aux nouvelles techno!

Mais le sujet est tellement "touchy" que ça vaut la peine, à mon sens, d'apporter des infos!

Donc, open your mind!!! 

" Le pétard allumé par les Nord-Coréens, toujours en quête avide d’une reconnaissance internationale qui s’arrête à ses frontières emmurées, barbelées, minées, stérilisées,…..laisse profondément perplexe. Manifestement l’explosion reste de très faible puissance, selon les propos très retenus des différentes autorités compétentes (quand elles veulent bien s’exprimer).

En se référant à l’historique des armes nucléaires dans le monde, un premier essai nucléaire demeure relativement rustique. La première possibilité pour un état est d’extraire le Plutonium des combustibles d’un réacteur nucléaire. Dans ce cas, un minimum de 7kg de matière fissile en Pu-239 est nécessaire pour atteindre la masse critique, plus pour s’assurer de la réussite de la réaction de fission en chaine des noyaux. Dans le cas d’un Pu-239 de « qualité militaire » relativement pur issu d’un réacteur à neutrons thermiques. Plus encore dans le cas d’un Plutonium passablement chargé d’impuretés issu d’un réacteur de puissance type PWR par exemple (autres isotopes du Plutonium, éléments transuraniens qui vont pourrir davantage le site de l’essai. A partir de cette masse de Plutonium, la quantité d’énergie dégagée  atteint au moins 15 kT (NDR : équivalent à 15 000 tonnes d’explosif), peut-être 20kT pour un engin de conception adéquate.

La faiblesse de l’énergie dégagée dans l’essai Nord-Coréen, mesurée à partir des secousses sismiques enregistrées porte à plusieurs hypothèses.

1. L’engin testé aurait « foiré ». Cela arrive. Pour ne pas perdre la face les militaires seront engagés à un second essai. Si cet essai avorté a été réalisé dans les conditions classiques d’une expérimentation souterraine, il y a fort à parier que des fuites se sont produites qui seront détectées tôt ou tard par les voisins (ce serait trop long à expliquer ici).
2. Les techniciens coréens auraient réussi la miniaturisation de leur premier engin. Hypothèse peu probable étant donné le très haut niveau de technicité nécessaire, qui s’appuie  généralement sur une génération d’essais aux buts variés. Hors jusqu’à maintenant aucun indice d’essais antérieurs n’a été détecté. A moins qu’un voisin complaisant, ou des complicités souterraines ait passé les protocoles et le matériel correspondant (en particulier l’électronique rapide et les sources de neutrons indispensables).
3. Les Coréens ont bluffé la communauté internationale  en faisant sauter une grande quantité d’explosifs classiques sous la montagne (ce qui demande un savoir-faire non négligeable pour la simultanéité de l’explosion). Mais il existe probablement une différence entre les ondes sismiques issues des deux cas, en particulier dans la vitesse, la durée et l’intensité de l’onde de choc qui vient ébranler la roche (traduite dans la forme des ondes sismiques). On peut supposer qu’après analyse très sophistiquée des enregistrements les spécialistes pourraient identifier la nature de l’explosif (mais accepteraient-ils de révéler ainsi qu’ils possèdent des moyens techniques de détection hyper-développés qui relèvent du secret défense).
4. Les Nord-Coréens ont effectivement procédé avec succès à un essai nucléaire d’une énergie non négligeable. Mais les différents Etats interpelés par cette provocation d’ordre politique s’entendent tacitement pour minimiser la réalité de l’essai, tout en se scandalisant de son accomplissement."

Au choix, donc... Affaire à suivre!