Le nouvel album de Linkin Park est sorti. Avant toute chose, retour sur Meteora, le précédent opus. Bon, a priori, le nu metal n'a pas sauvé la face du rock. Le mélange rap+metal a été mieux défendu de façon plus radicale par Rage Against The Machine. Mais cet album de Linkin Park résiste plutôt bien à l'usure du temps. Efficace, audible. Plaisant sans être génial. Linkin Park, le genre de groupe qui excite les juniors, qui du haut de leurs 15 ans essaient de se faire peur. "J'écoute du métal! Chuis un rebelle!"... Le quadra qui a survolé la fin des seventies, a vécu les 80s élevé au punk, vomissant les graisseux hard rockers, reconverti au thrash metal et au grunge dans les 90s et qui aborde les années 2000 avec le désir intact d'écouter le prochain Metallica, ricane... Est-ce bien raisonnable? Est-ce compatible avec la France qui se lève tôt, et travaille plus pour gagner plus?
Mais revenons à nos métallos. Que dire de ce nouvel album... La même chose... Efficace, plaisant. Bien produit. Avec un gros son. Des mélodies... Des MELODIES. Yes! C'est à ce moment que le public connait sa fracture la plus profonde, au moins aussi irréconciliable que la fracture gauche-droite... Les purs-et-durs pour qui le métal est sans concession, beat survoltés, guitares hyper-saturées, vocaux hurlés. Et le grand public, qui malgré tout reste attaché à une certaine musicalité. Sachant qu'à ce jeux de la segmentation, le grand public est donné gagnant... surtout dans l'esprit de la maison de disques... qui voit là l'occasion d'un carton planétaire... La ballade et dont l'évolution vers une musique mainstream a été la pierre philosophale qui a permis à des combos radicaux d'empocher les brouzoufs par camions entiers... Citons Scorpions, hardeux des 70-80s, et leur slow humide ayant enchanté les boums de mon adolescence, Still Loving You... Metallica, Nothing Else Matters... Les traditionnalistes hurlent à la trahison, excommunient, anathémisent. Un groupe de metal se mettant à la ballade, c'est Kouchner entrant dans un gouvernement de droite... Les idéologues finissent en réa aux urgences. Les plus malins applaudissent le calcul. Les intéressés passent à la caisse et touchent provisoirement le jackpot.
Et Linkin Park dans tout ça? A la dixième écoute, l'album sent un peu de préfabriqué, le procédé. Le packaging est parfait, le contenu formaté à souhait. Sur iTunes, à destination du public américain, deux versions de l'abum... Une version "Explicit Lyrics" et une version "Clean"... L'honnêteté intellectuelle eut exigé que l'on fasse ou fit un benchmark des deux versions pour voir ce que les ados américains ont le droit d'entendre...
A part ça, j'ai rejoué à Guitar Hero samedi après-midi... Bonne nouvelle, je n'ai pas trop perdu la main...
Une vidéo diffusée sur Youtube sur la Linkinparktv... Si ce n'est pas du bon marketing, ça...
Commentaires
J'espère sincèrement que le prochain opus de Metallica vaudra le coup, je me remets à peine de la déception "St Anger".
Sinon, entre RATM et Linkin Park, y'a pas photo...!