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je me souviens du rock

  • Je me souviens du rock (30 ans d'addiction) - N°15

    U2... U2 sort un album... So what?

    Faut-il le flinguer tout de suite? Faut-il lui laisser une chance? Il se vendra. Il a peut-être déjà été piraté à des dizaines de milliers d'exemplaires, voire des centaines...

    Qu'est-ce que U2 aujourd'hui? Saint Bono... Avec Bono, le rock s'est racheté une conscience. Il ne sent plus des dessous de bras. Il n'est plus lubrique, il est un truc adulte. On joue toujours très fort, mais on fait gaffe à la planète... On éteint la lumière en sortant de la pièce... On est concerné par la situation du monde... Tu vois, les n'enfants qui n'ont pas a manger, la dette du tiers-monde, on rencontre les puissants, on leur tape sur l'épaule en leur disant de faire un effort... Les puissants sont comblés, ils rencontrent une star du showbiz, tellement rassurante qu'ils leur présentent leur mère, leurs enfants en bas âge... Bono, Chris Martin, même combat. La dent blanche, le poil luisant, un grand bol de céréales bio le matin. Un verre d'eau dans la journée. Entre deux séances de prêchi-prêcha. La guerre c'est moche, la paix c'est mieux... Il ya aurait moins la faim dans le monde si les gens étaient bien nourris. La pluie ça mouille. On se couche tôt le soir, après avoir bordé les enfants, et leur avoir raconté une histoire. De temps en temps, on passe un coup de fil à ses vieux potes, avec qui on a débuté sur les planches, avec qui, au commencement du commencement on a fait semblant de carburer au speed et à la bière, pour faire genre... Quand on s'emmerde trop dans sa villa cossue. Alors on annonce au monde entier qu'on a retouvé le plaisir de jouer de la musique ensemble, que l'alchimie était intacte, bla, bla, bla... Le directeur financier vient vous présenter le business plan des mois à venir... Album+tournée. Un joli compte d'exploitation. On rentre dans les détails. Bon, voyons, quelques destinations sympa. Quelques stades. Bilan positif. Dollars, dollars, dollars... On défiscalise, patron? Ouaip, délocalise-moi ça dans un pays ami!!!

    Et la musique?... Bon, on prend un producteur... Le genre qui va nous faire coller à l'air du temps... Eno? Lanois? Fait chier. Pas hype. Ca c'était bon pour les années 90! Lillywhite? L'est pas mort, lui? Arrête, on va nous prendre pour Simple Minds!!! lol !!! La libération de Mandela les a plombés!!! Nous avec la faim dans le monde et la dette, on a un positionnement d'enfer!!! Durable, comme le développement!!! Ah, ah! Producteur? Rick Rubin? Pas tout de suite! Soit on vire metal, mais on hyper-segmente le marché... Soit on fait des albums solo... Et puis chuis trop jeune! Ni Neil Diamond, ni Johnny Cash! Dans dix ans, on verra...

    Bon allez, on recycle les vieux plans du précédent album... Baillements...

    Alors U2? Le grand barnum, la méga-tournée des stades sold-out, pour entendre un best of...

    Baillements du rédacteur de ces lignes... Quand ai-je décroché de U2? Achtung Baby? Ouaip! A jeter. Malgré la hype qui accompagna sa sortie. Le mégatrip habituel sur la capacité de remise en question du combo. On va à Berlin, comme Bowie. On sent les vibes... Ouaip... Inécoutable 17 ans plus tard. On sauvera "One".

    Zoo? Beurk. How to Dismantle an Atomic Bomb? Urk!

    Flashback. Retour sur début de carrière. Le rock héroïque, Bono brandissant des drapeaux dans une posture très adolescente... Coupe mulet, façon footballeur allemand... Jeune, crédibles, acnéiques, irlandais. Les hymnes, Sunday Bloody Sunday, New Year's Day... Les albums fondateurs... War, The Unforgettable Fire, The Joshua Tree... Joshua Tree, le début de la fin? Bel album... Mais comme un album de REM, pas écoutable de bout en bout... Tous ces groupes ont succombé à la tentation du remplissage de CD... Il est vrai qu'au mitan des années 80, le CD offrait plus de capacités de stockage que les bon vieux vinyls... Alors tentation... On remplit la galette au maximum... On ne trie plus. On vous en colle pour plus de 70 minutes... La quantité tue la qualité...

    Rattle and Hum, le double, fut une bonne surprise... Quelques duos, du gospel... La fascination pour les racines de la musique américaine... "When love comes to town" avec BB King...

    Bono, c'est le syndrome de "plus je m'écoute parler, plus je me trouve intelligent"... Alors on l'interroge sur tout. Et il prend la pose christique. Bon, soit... Mais JC a eu la délicatesse de s'éclipser à 33 ans... Un chouya plus agé que Cobain ou Hendrix... Mais quel héritage! Aujourd'hui, Bono et son orchestre, atteignent la cinquantaine bourgeoise... Et l'héritage? Qui reprend du U2? Les postulants de la Nouvelles Star? Même pas... Citez moi un standard? Citez-moi des covers de U2? Allez! Un beau geste... C'est votre dernier mot? Personne! Même pas Céline Dion! Qui a préféré avoir le mauvais goût de se vautrer sur du AC/DC...

    Et c'est bien là le problème... Malgré les millions d'albums vendus, que reste-t-il de U2? Rien sinon la n-ième tournée mondiale... Même Oasis a fait mieux! Même Paul Anka a repris "Wonderwall"!!!

    Alors? Toujours fans?

    Enjoy!

     

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  • Je me souviens du rock (30 ans d'addiction) - N°12

    benatar3.jpgPat Benatar... Objectivement, pourquoi exhumer Pat Benatar en 2009. Pourquoi exhumer une icône des années 80 dont tout le monde se contrefout, et dont les plus jeunes d'entre-nous, biberonés à Beyoncé ou Rihanna ignorent l'existence?

    Parce que, les p'tits gars, être une fille dans le rock n'a pas toujours été une évidence... Soit tu avais une voix d'enfer, mais un physique bof-bof, comme Janis Joplin... et tu te finissais seule dans ta loge avec tes bouteilles de Southern Comfort... Fin tragique à 27 ans garantie. En plus, aisselles pas nettes, maillot pas fait, poils au pattes et seins lourds qui tombent sous le t-shirt tie & dye... Cheveux pas nets et fleurs dans les cheveux... Soit tu étais black, dans un girls group, sous la houlette d'un Berry Gordy ou Phil Spector... Choucroutes laquées, oeil de biche, minirobes sixties... Harmonies vocales, statut iconique garanti... Ascenseur social... Au final, quarante années plus tard, Michelle Obama à la Maison Blanche, et Condy Rice, quelques années plus tôt. Autre configuration, les jambes, le cheveu lissé, la sensualité exhalée à chaque syllabe chantée, Tina Turner. River Deep, Mountain High... Et Ike qui vous dérouille en coulisses...

    Dans le rock, la fille est d'abord un objet décoratif... Le rocker est le marlou, le mauvais garçon, jean, baskets et cuir, qui va tenter de subvertir l'oie blanche tout juste sortie de son collège Ivy League ou du Couvent des Oiseaux... Quand il monte sur scène, il a au mieux quelques choristes sexy et décoratives qui font wop-doo-woop en se trémoussant...benatar.jpg

    Et puis un jour les filles se sont emparées du micro, ont accaparé la Fender... Renversement des rôles, le frontman met une jupe, un jean ultra-moulant, un cuir... Hyper-féminité... Et reprise en main... Pas toutes des Poison Ivy, résilles, corsets, cravaches et stilettos... Mais tenant d'une main ferme aux ongles parfaits les emblèmes phalliques, le micro, le manche de guitare... Menant la danse. Menant les foules. Alliant hyper-sensualité et postures dominatrices. Le mâle est vaincu. Il se rend. Magie du rock.

    Pat Benatar... Menue, frais minois, jambes gainées de cuir ou de latex sur talons aiguille... Bombe d'énergie sur scène sur fond de guitares saturées, elle balance, dans ses 3 premiers albums, un rock dur, agressif et mélodique... des messages bruts de décoffrage, Treat Me Right, You Better Run... Une voix puissante, de formation classique-lyrique.

    A la réécoute, ça tient encore la route... Un hard rock basique, mais là où les hardeux mâles brâmaient l'excitation sexuelle, les conquêtes improbables, les performances sexuelles... Qui se rappelle de Animal (Fuck Like A Beast) de WASP? Bref, effet miroir sur les kids... Des chevelus en futes hyper-moulants en lurex, exhalant la testostérone et s'adressant à un public de frustrés binoclards boutonneux... Des velus emballant les groupies et les jetant après usage comme de vieux kleenex... Arrive Pat Benatar... Les mecs s'affolent... Dans le hard rock, il y avait les moches de Girlschool, grandes copines de Lemmy et son gang de psychopathes de Motörhead... Prend un boudin, donne lui une guitare... Les boutonneux du public voient la girl-next-door sur scène, même physique que leur voisine de palier, le cuir et les ongles sales en plus... Affolement, montée d'adré, poussée d'hormones... Parce qu'avec Pat, si le rock n'était qu'efficace, la voix, le look, la silhouette... Raaah lovely!

    On la retrouve, ça et là sur le web, on apprend qu'elle tourne encore de temps en temps avec son guitariste de mari, Neil Giraldo. La chirurgie plastique est passée par là, la cinquantaine aussi...

    Restent les trois premiers albums de sa discographie, Crimes of Passion, Heartbreaker et Precious Time...

     

     

    Enjoy!

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  • Bloc-note express N°73

    black ice.jpgLa semaine sera rock. Mercredi soir, AC/DC à Bercy. Jeudi soir, Ray Lamontagne à l'Alhambra. Lundi prochain, Bashung au Grand Rex.

    AC/DC, forçats du binaire, prisoners of rock'n'roll comme le chantait Neil Young. Le blues rock gras qui tache. Le hard qui sent des dessous de bras. Du brutal. Acouphènes garantis. Un classique.

    Ray Lamontagne, aux antipodes des hardeux des antipodes... Un compositeur fin, une voix voilée. Une pop moelleuse à souhait. Façon fondant au chocolat noir. Petite salle. Comment, vous ne connaissez pas encore Ray Lamontagne? Péché mortel! N'ayons pas peur des mots! Y'a de la fatwa dans l'air! L'américain est une des plus belles choses qui soit arrivées à la pop ces dix dernières années. Imaginez un Tom Waits avec une voix de velours...

    Bashung... Elevé au niveau de mythe. Quasi-trésor vivant à la japonaise.

    Et pendant ce temps-là...

    Vendredi dernier en fin d'après-midi, c'était goûter, sous l'égide d'Emery... et la caméra de M6... Le chef avait concocté quelques desserts à tomber, dont une confiture de lait, un sorbet caramel-beurre salé, un pudding, un soufflé au chocolat... Yummy! Réflexe pavlovien, j'en bave encore rien qu'à la pensée des libations passées... 5 blogueurs/euses... La bonne ambiance, les doigts dans le pot de crème au chocolat...

    Résolutions et repositionnement... Que faire d'un blog, 3 ans après son ouverture? Que faire pour retrouver l'envie? Les nouveautés ont été annoncées... Moins de voyages, nouvelle configuration professionnelle oblige... Plus de jeux vidéo... Nouvelle configuration professionnelle oblige... Il y a beaucoup à dire sur le jeu vidéo, les jeux vidéos. Et pas uniquement en tant que média. Jeux vidéo et rock'n'roll... Deux axes rédactionnels... Pierres angulaires du blog...

    Je me souviens du rock... Chaque semaine une thématique différente... Le rock est une passion, dévorante, déraisonnable. Mes maîtres es-écriture rock, Manoeuvre (celui de Rock & Folk d'avant, bien avant la Nouvelle Star), Patrick Eudeline, Philippe Garnier, Hunter S. Thompson, Yves Adrien... Ecrire sur le rock. Ecrire dans le roc. Coucher sur le papier des sensations fortes, une vibration ressentie à quelques mètres d'un Marshall hurlant... Faire ressentir la folie, la sueur qui plaque les cheveux dans les yeux, les montées d'adrénalines, le frisson qui parcours l'échine quand Angus, Eddie, Tom, David, Jimi, Stevie Ray plaquent sur le manche des accords improbables... Passée la compil' de souvenirs en vrac, Je me souviens du rock se penche sur quelques piliers de la rock culture... Affaire à suivre, je n'en dis pas plus...

    431.JPGJeux vidéo... Plongée dans les univers virtuels... Le jeu vidéo est un univers aussi riche que varié. Débordant de créativité. Les projets de mondes virtuels abondent. Les studio débordent d'énergie et de créativité. Le monde réel, le monde ancien s'effondre, les bases du capitalisme sont ébranlées, sapées par ses acteurs les plus cyniques. L'industrie de l'entertainment se porte plutôt moins mal que le secteur bancaire ou l'automobile... Pour échapper au VDM-DTC, un bon coup de "Fuck la Crise" en explorant de nouveaux horizons...

    Version épurée du blog, suppression du module Blogbang... Ce qui amputera mes revenus de 0,93 € par mois...

    Côté politic-politoc... La diatribe de Luc Besson à propos du piratage (icitte), la réponse de Maître Eolas (icitte) et une vidéo de Mozinor... Que du bonheur...

     

    Et pour le plaisir, sur le blog d'Henry Michel, un bon gros délire collectif... Si on regarde un film à l'envers... Qu'advient-il de l'histoire? A pleurer de rire! A déguster icitte!

    Enjoy!

     

     

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  • Je me souviens du rock (30 ans d'addiction) - N°11

    bon scott.jpgIl y a 29 ans, Bon Scott, ci-devant chanteur d'AC/DC et grand buveur devant l'éternel, rejoignait le territoire des chasses éternelles, le Panthéon des rockeurs morts. Dans la case "étouffé par son vomi", comme quelques années avant lui, l'immense Jimi Hendrix, gaucher flamboyant, grand camé devant l'éternel...

    Il y aurait un côté trivial à la mort de ces bêtes de scènes, prêtes à tout pour vivre la grande expérience de la vie rock'n'roll... Destruction de chambres d'hôtels, Rolls plongées dans les piscines, cohortes de groupies, saladiers de coke, murs d'amplis Marshall et potards sur 11. Tout ça pour ça. Vivre vite, pour mourir bêtement sur la siège d'une voiture par une nuit d'hiver. Trop bourré pour rentrer dévaster son hôtel. Tout ça pour ça. Etouffé dans son vomi. Moche, puant, sordide. La face sombre de la légende du rock.

    Le paradoxe du rock, soulever les foules, porter 1000, 10 000, 50 000 fans au bord de l'orgasme collectif, et se démolir en coulisses... La musique du diable est terriblement sélective, injuste. Live fast and die young, better burnout than fade away, hope I die before I get old... Les lyrics abondent en fanfaronades... Pour un Iggy Pop ou un Keith Richards, combien de Bon Scott, de Janis, de Jimi, de Tim, de John "Bonzo"...

    Pour en revenir à AC/DC, qui connait un retour de flamme hallucinant depuis la sortie de leur dernier opus, lequel reprend la même formule, classique: rythmique de plomb, hurlements, 3-4 accords, et débauche d'énergie testostéronée... tellement classique qu'elle en devient intemporelle... Une question... Pour le fan inconditionnel, le groupe d'origine c'est celui de Bon Scott, soit une carrière de 5 années... Tout comme les vrais Stones, ceux de Brian Jones, soit 6 ans... Comme Pink Floyd, le Floyd de Syd Barrett... 2 ans... Force est de constater que les combos en question ont survécu, ont vécu et bien vécu... Question fondamentale: qu'est-ce qui fait un groupe? Le répertoire? Les interprètes? Quel pourcentage du line-up d'origine doit composer un groupe pour qu'il soit perçu comme authentique? C'est l'alchimie du groupe. Le groupe devient concept par l'osmose de ses membres. Que l'une des composantes disparaissent... Que serait AC/DC sans le son de guitare, le toucher d'Angus? Que seraient les Stones sans le duo Jagger/Richards? Le public ne s'y est jamais trompé, accordant un accueil anecdotique aux albums solo des deux comparses...  Vous m'objecterez... "Oui, mais Phil Collins"... Phil qui? Le Genesis de Peter Gabriel et la machine à tubes des eighties n'ont pas grand chose à voir... Quant à la carrière solo de Phil Collins... Il est des mystères qu'il ne faut point chercher à percer...acdc.jpg

    Il n'y a pas de belle mort. Celles de George Harrison ou de Rick Wright, cancer... Une maladie de "Monsieur Tout-le-monde" qui fait tomber les barrières... Les dieux de la scène sont mortels, ils meurent en fin de chimio ou sans avoir même eu le loisir de l'entamer... Celle de Joe Strummer, arrêt cardiaque, naturelle. Pure, presque austère à l'image du personnage. Celle de John Entwistle, arrêt cardiaque, moins naturelle... Les substances, le côté vieux gamin pervers qui malgré l'âge continue de s'adonner aux addictions de sa folle jeunesse... Les morts qui ont de la gueule, l'assassinat de Lennon... Plus célèbre que le Christ. Revolvérisé, non crucifié. Les morts obscures, celle d'Elvis, dont on murmure qu'elle eût lieu dans ses toilettes... Manque de dignité d'un King bouffi qui avait déjà perdu son lustre... L'étouffement dans le vomi... Pas joli-joli... Et finalement, tellement rock'n'roll... Il vécut sur le fil du rasoir, il tira sur la corde... Le vomi comme clé d'accès à la postérité...

    Enjoy!


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