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Adieu Flying Blue Gold...

013.JPGIl y a dix ans, la simple idée de posséder la carte Fréquence Plus Rouge me mettait dans un état mêlant réflexe pavlovien (salivation) et priapisme (érection). Imaginez, posséder ce rectagle de plastique rouge et or permettant d'accéder à tous les lounges d'aéroport de CDG à LAX en passant par NRT, HKG, SFO, LIN, GVA... Bref, ma vie en l'air était exaltante. Ce blog en a reflété quelques épisodes à partir de 2006. Mais l'aventure avait commencé en 1995. Accumulation de miles. Enregistrement rapide après avoir foulé un tapis rouge. Petite étiquette jaune fluo collée à votre bagage, enjoignant le bagagiste de le débarquer en priorité absolue. On a beau célébrer la nuit du 4 août tous les ans, on n'en est pas moins sensible à toutes ces petites choses qui rendent la vie du voyageur d'affaires si agréable. Petits surclassements de First de temps à autre avec le petit pyjama en cadeau, l'hôtesse au petits soins et l'absorption immodérée de champagne de marque à 10 000 pieds d'altitude. Trop bien, comme disent les enfants. Car il y a ce petit côté infantilisant dans les programmes de fidélité des compagnies aériennes. Si tu es sage, tu auras des bons points. Si tu voyages beaucoup avec nous, tu auras plein de miles. Et plus tu en auras plus, ils se multiplieront. Car le mile appelle le mile, tout comme l'argent appelle l'argent.

 

Les miles... On aurait tué pour en avoir. La crise est passée par là. Les hommes en gris du contrôle de gestions, les cost killers de tous poils sont passé par là. Tous ces jeanfoutres qui voyagent accompagnés avec FRAM à Louxor ou à Djerba la douce. Qui ne connaissent rien au plaisir d'un verre de Zinfandel de chez Coppola-Niebaum sur le chemin de Newark (EWR, pour les connaisseurs). Ils se sont posés tant de questions. L'avion c'est cher, faut réduire les coûts. Le genre qui essaient de te convaincre que franchement la Business, c'est superfétatoire. Indécent. Et que treize heures en position foetale, c'est pas grave, tant que ça coûte moins à la Firme. Tant pis pour la phlébite, la thrombose. Et le fait qu'un Paris-Singapour sans sommeil ajouté au décalage horaire n'est pas le garant de la performance optimale du cadre en mission sur le terrain.

 

Les coûts coupés, avec le 11 septembre, la crise, la hausse du prix du pétrole, etc, etc... Les voyages se raréfièrent, du moins les voyages monogames. Ceux où le voyageur n'est marié qu'à UNE SEULE compagnie aérienne. Pour le plus grand bien de son compte de miles personnel. Il y eut même des Firmes qui récupérèrent les miles accumulés, arguant du prétexte fallacieux que payant les vols, les miles leur revenaient de droit. Oubliant juste au passage qu'il n'est pas forcément agréable pour la vie familiale de se lever à 4h45 pour attraper le vol de 6h55, tout ça pour rentrer chez soi vers 22h30, retard au décollage compris.

 

Moins de miles, moins de privilèges. Fréquence Plus était devenu Flying Blue. La carte argentée portait la mention "élite", la dorée, la mention "élite plus"... Flattez moi, Blase!!!! Moins de miles et la dégradation inéluctable. Moins de voyages aussi parce que nouvelles orientations professionnelles. Où le voyage est moins crucial. Parce qu'on se lasse de tout, aussi. Parce que pour un Paris-Tokyo, il faut faire beaucoup de Paris-Genève ou Milan.

 

Un jour vous recevez le courrier avec la dernière carte. Ivory. Vous êtes revenus au point de départ. Il y a dix ans, j'en aurai pleuré. Cette fois, ça ne m'a rien fait du tout. J'ai dû grandir.

 

Enjoy!

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Commentaires

  • SFO-SYD ce soir. Mon mercredi a 10.000 pieds (14h de vol + 17h de decalage). Probabilite d'upgrade raisonable. Je suis loin des 10 millions mais Georges te salue bien.

  • Il y a dix ans, la simple idée de pêcher 50 maquereaux aux iris bleus et verts, appâtés à la vraie fleurette (ah la feurette au sel saumatre) nous mettait dans un état mêlant réflexe pavlovien (vomis) et angélisme (dit : « y’seront-y là »). Imaginez, remonter une cale (petite de préférence, quoiqu’avec une grande ou une moyenne, cela peut fonctionner). Bref, notre vie en mer était exaltante. Aucun blog n’a pu en refléter le moindre épisode, même depuis 1896. Mais l'aventure avait commencé au début des années 1980. Accumulation de maquereaux. Embarquement rapide après avoir nager (avironner pour l’IDFGP)... et la grande aventure des heures et des plombes, et des plombs.......Retour (tard) ..... Grand seau vert, enjoignant le touriste de le remarquer en priorité absolue. On a beau célébrer la nuit du 14 juillet, et même celle du 15 août tous les ans, on n'en est pas moins sensible à toutes ces petites choses qui rendent la vie de l’autochtone d’été …plus autochtone. Gros rires d’admiration d’autres indigènes, encore plus vrais que les précédents autochtones, avec le petit jaune en cadeau, l'acolyte au petits soins et l'absorption immodérée de petits jaunes et autres pistouilles, petit côté adultisant dans les programmes d’été. Car le jaune appele le jaune, comme la pistouille appelle la pistouille, tout comme la crise appelle la crise (vieux proverbe grec), la rigueur la rigueur (nouveau proverbe sarkozien), le mannequin le président (proverbe carliste, mais de branche italienne et non espagnole).

    Les maquereaux... On n'aurait pas tué pour en avoir. La technique est passée par là. Les bateaux en …..’stique sont passés par là en gris, en blanc et même en alu, portes de frigo de tout poil et de toute obédience. Tous ces jeanfoutres qui naviguent accompagnés avec glacières et autres réchauds, et autres ménagères. Puis la mitraillette arrivât, alors adieu lignes aux deux hameçons « fleurette », avec les cinq brasses (Nom di Diou, je t’dis 5 brasses). Qui ne connait pas le plaisir de la fleurette à cinq brasses, et de la remontée maquereau par maquereau, pris bien par la gueule, … et non en vrac….L’on s’est posé tant de questions. Le maquereau cinq par six, pendant un quart d’heure, c’est beau, faut réduire le temps. Le genre qui essaient de te convaincre que franchement la mitraillette, c'est superfétatoire. Indécent. Et que quatre cents maquereaux à éplucher, c’est pas grave, tant qu’il y a de la mer. Tant pis pour les coupures, les pantalons et chemises, de sang, tachés.


    Plus de maquereaux, moins de jaunes. Mais "Maquereau Plus" étaitlancé: rillettes, brochettes, tartare, sushis. Le poisson argenté portait le système : tout plat devenait maquereau : salade, mousse tarte,confiture,…Appelez moi Brigitte !!!! Moins de phoques et la dégradation inéluctable. Il faut beaucoup de phoques pour bouffer ce p… de maquereau.

    Un jour vous pêchez un chinchard avec la toute dernière mitraillette de chez Dudule.. Il y a trente ans, j'en aurais pleuré : un chinchard, sur une fleurette. Cette fois, ça ne m'a rien fait du tout. J'ai dû m’assoupir.

    Circus!

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