freeconomics
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Freeconomics... gratuité pour tous!
Hier il théorisait un nouveau modèle économique: la Longue Traîne, aujourd'hui, Chris Anderson récidive avec l'économie de la gratuité, Freeconomics. Les dents vont grincer, les détracteurs fourbissent leurs armes, la controverse va s'installer, le doute aussi. Et s'il avait raison? Ne serait-ce qu'un petit peu. Pas totalement, pas forcément dans tous les domaines. Mais si son constat s'avérait exact?A l'origine de tout, au commencement, il y eut King Gillette. L'homme qui vous offrit le manche et vous imposa l'achat au prix de l'or en barres... des lames. Aujourd'hui, le coût de poduction desdites lames ayant baissé, King Gillette vous les offrirait... et vous vendrai autre chose, quelque chose d'indispensable au processus de rasage... la mousse, tiens. Transfert de valeur.On constate aujourd'hui que le modèle Gillette s'est étendu à la téléphonie mobile... Le machin qui sert entre autres à téléphoner est presque donné. Mais les communications, transferts de données, sms et services divers sont facturés probablement très au delà de leur coût réel. Même topo pour le café... What else?Revenons au Web... The freaky land of the free, pour paraphraser Anderson. Il est indéniable qu'Internet a conditionné l'ensemble de la population de ses utilisateurs et adeptes au culte de la gratuité. Demandez aux tycoons de l'industrie musicale ce qu'ils en pensent... Demandez aux producteurs de contenus, ceux de l'ancienne école... qui ne savent plus à quels Saint de vouer et vouent les pionniers d'Arpanet aux gémonies. Deliver us from Evil. Délivrez nous du mal. Amen. Sauf que les Evangiles sont à réécrire. The Bible 2.0. La beta des Dix Commandements 2.0 n'est pas encore disponible... Limitée dans un premier temps à des beta-testeurs sélectionnés. Puis délivrée gratuitement après correction des bugs. Notons au passage que le Créateur, l'Alpha et l'Omega a toujours été défenseur du modèle gratuit. Demandez à Moïse... Les tables de la Loi... Gratos. Alors que Ron L. Hubbard et ses sbires seraient plutôt défenseurs d'un business model payant... Mais je m'égare...Revenons au Web...La distribution digitale à bas prix rend le produit gratuit. Les distributeurs gagnent de l'argent soit sur la vente de l'expérience "premium" avec valeur ajoutée... Un exemple, la musique... Radiohead, Nine Inch Nails ont tenté la mise en ligne de leurs derniers opus. A l'utilisateur la responsabilité de fixer lui-même son prix d'achat. De zéro à ... Mais le prix nul est envisagé. Radiohead a mis en vente ultérieurement un coffret avec un second CD. Et puis il y a les concerts. Et pour les artistes le merchandising. La musique est un produit d'appel. Peut-il en être autrement aujourd'hui? Alors que l'industrie du disque a loupé il y a dix ans le virage du numérique et tente de ramer à contre-courant pour convaincre les internautes que le piratage c'est mal...Le coût de stockage des données sur le Web tend vers zéro, illustration du paradoxe de Zénon. Le serveur coûte encore cher, parlez-en aux DSI, mais ses capacités et son coût d'exploitation se réduit de jour en jour. Deux exemples cités par Anderson, Google et Yahoo. Chez Google, une kyrielle de services gratuits proposés aux utilisateurs. Des applications de plus en plus sophistiquées, que ce soit Google Earth ou Picasa. La puissance du moteur de recherche, l'accès au savoir pour un coût nul. Chez Yahoo, une capacité de stockage de mails illimitée et gratuite. On ne jette plus rien, on ne trie plus. Youtube, gratuit. Youtube supporte le coût de la bande passante. Mais pour l'utilisateur, c'est l'accès à du contenu gratuit. Et c'est le seul paramètre qui compte.Carver Mead identifia un corollaire à la loi de Moore (relative à la puissance des processeurs)... La baisse permanente du prix des transistors permettait d'envisager leur gaspillage. Gaspillage, le mot est jeté. Le coût tend vers zéro, alors on en met partout, on combine leur puissance et la puissance non nécessaire au fonctionnement de la machine sert à autre chose... Pour Anderson, c'est le déclencheur de ce qui rendra l'ordinateur "user friendly"... La mutation de l'écran noir avec de gracieuses lignes de caractères verts vers l'écran truffé de widgets que nous connaissons aujourd'hui... La convivialité, l'utilisabilité née d'un gaspillage de puissance! Wow! L'ordinateur n'est certes pas encore gratuit. Mais son prix de vente tend vers le bas. La question de fond: si selon la loi de Mead le coût unitaire de la technologie (mégaoctet, megaoctet par seconde, etc, etc...) est divisé par deux tous les 18 mois, quand atteint-il la gratuité totale... Plus vite qu'on croit selon Anderson... Compliqué... Il y a pour le consommateur un "gap" psychologique... Pas cher n'est pas gratuit. Il faut pour le convaincre d'utiliser un produit ou un service lui faire franchir l'écueil du prix, même bas. Autant lui offrir, et faire financer les coûts par un tiers. C'est le modèle tradtionnel de médias comme la radio. L'écoute est gratuite pour le consommateur. La pub, résultat d'une transaction entre le média et l'annonceur finance les coûts. Le Web n'est que l'extension de ce modèle à toutes sortes de services.Plusieurs modèles économiques coexistent:La version de base d'applications Web est gratuite. Le financement provient de la version payante. Une minorité paye pour la majorité des utilisateurs. 1% payent pour les 99% restants. Presque de la gratuité!Les versions "pro" donnent accès à certaines fonctionnalités exclusives. On ne paye que la valeur ajoutée.Le modèle financé par la pub. Le plus basique. Règle de fonctionnement: la gratuité génère de l'audience. Seule une audience consistante est monétisable.Les subventions croisées (cross-subsidies). Le modèle économique des rasoirs poussé à son extrème. Le vendeur offre un produit pour en vendre un autre. La musique est un produit d'appel pour vendre des billets de concert.Le modèle "zéro coût marginal"... Un produit dont le coût de distribution est proche de zéro... Encore le cas d'école de la musique en ligne... L'essor du P2P est est la preuve. Coût de reproduction = zéro. Coût de distribution = zéro. Vaporisation de la valeur ou totale démonétisation de la musique... Oups! Un business à réinventer. Mais les faits sont là.Gratuité par échange de services ou de travail... L'utilisateur par son action, améliore un service ou crée une information que pourra être utile à quelqu'un d'autre. L'effort est limité, il peut ne s'agir que de voter sur Digg.L'économie du cadeau. Des logiciels en "open source" au contenu généré par l'utilisateur. L'économie du partage. Il n'est pas question d'argent. L'écosystème entier fonctionne sur l'échange gratuit de services.Pour Chris Anderson, Internet a fait bouger les lignes traditionnelles de l'économie. Nous sommes passés d'une économie de la rareté à une économie de l'abondance. La génération des natifs du numérique aura grandi dans la culture de la gratuité. Difficile de revenir en arrière.Enjoy! -
Bloc-note Express N°32
Expédions rapidement les Ch'tis... Un aimable divertissement du dimanche soir, que la vision sur grand écran ne sublime pas. Un bon film de télé. Bons acteurs. Kad Merad, toujours juste, sans excès. Quelques situations très drôles, comme la tournée du facteur ou la visite des corons. Pour le reste... Une question: comment expliquer la ruée des spectateurs dans les salles? Bon bouche à oreille certes, bonne couverture médiatique certes... What else? comme dirait George Clooney... Peut-être l'antidote à la gueule de bois de la Sarkozie... Un bon rire franc et massif qui fait oublier le pouvoir d'achat en berne... La vie des gens simples, loin du bling-bling et des coteries parisiennes... Pour le reste, allez voir icitte, pour parfaire votre connaissance du Noooooooord. OK biloute, hein?
Winston Churchill et Johnny Rotten....Oooops! Quel télescopage! Deux livres en cours de lecture simultanée... Mes jeunes années, de Winston Churchill (Editions Texto)... La carrière militaire du futur Premier Ministre anglais, au début du siècle. L'ambiance de l'Empire, les Indes, le whisky, les clubs pour gentlemen, l'odeur de la poudre... L'Empire savait mater les révoltes... La plume de Sir Winston est pleine d'humour distancié. 100% british. Génération Chaos, de Christophe Bourseiller (Denoël). Punk, new wave, 1975-1981. Un thème commun, l'Angleterre. Le grand écart absolu entre "Rule Britannia", l'Empire où le soleil ne se couche jamais... et le "No Future"... There's no future in England's dreaming comme l'a braillé Johnny Rotten. En 80 ans le Royaume était passé de l'ordre au chaos. Contraste détonnant.
Freeconomics, le nouveau brulôt de Chris Anderson... Pour le rédac'chef de Wired, ça y'est, il n'y a plus de choix... Après la Longue Traîne, l'économie de la gratuité. Une belle analyse, sur le site de Wired, signalée par l'excellent Francis Pisani, il y a quelques jours. J'y reviendrai plus en détails tant l'idée est intéressante et controversée; le paradigme change définitivement avec la montée en puissance du numérique... Les coûts marginaux baissent. Certains produits ou services ne peuvent que tendre vers la gratuité totale. Il va falloir réinventer une économie, gagner de l'argent ailleurs... Lisez l'article, faites vous votre propre opinion.
Dubuc's blog: deux ans dans deux jours. Merci pour votre fidélité, vos commentaires, vos réactions, votre soutien. Les blogs initient les conversations, comme disait Loïc Le Meur. C'est vrai. Au delà de la conversation, les blogs sont des carrefours, des points de rencontre. Certains d'entre vous sont devenus des amis. Avec qui on n'échange pas que des coupes de champagne virtuel sur Facebook!!! On déjeune, on prend des bières, on discute. On échange, on dialogue, on s'entraide. C'est beau. Ca fait du bien.
Ce blog va continuer d'évoluer, au gré des humeurs. Une légère évolution de maquette depuis quelques jours. Et dans les jours qui viennent, des innovations, des enrichissements, des invités... A suivre!
Enjoy!