iggy pop - Page 3
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L'essence du rock'n'roll
Et Iggy monta sur scène. Quelques minutes après les frères Asheton. Hier soir au Palais des Sports de Paris: The Stooges. Une heure trente de bombardement sonique, de déluge métallique. L'essence du rock. Quelques accords, une rythmique métronomique, une basse vrombissante. Des textes simples. Pas d'effets autres que les lumières colorées des spots. Un mur d'amplis Marshall derrière Ron Asheton. Une scène quasi nue. Et Iggy, plus de 60 piges au compteur, le corps sec, le muscle saillant. Une boule de nerfs qui occupe la scène, se jette dans la foule, invite au moins cinquante fans à monter sur scène pour danser sur No Fun dans un chaos totalement maîtrisé. Tous les classiques: 1969, Funhouse, TV Eye... Iggy aboie. I wanna be your dog. Se roule par terre. Dirt. Plonge dans la foule. Encore et encore. Contact charnel avec son public. Energie intacte. L'essence du rock des origines. Du rythme. Le public des gradins est debout. Public de quadras, quinquas, qui braillent en choeur: I wanna be your dog. I wanna be your dog. Iggy quitte la scène. Le groupe disparait quelques instants. Retour sur scène. Rappel pour un final homérique: I wanna be your dog... On le dit fatigué, on murmure que cette tournée serait la dernière. On a vu une légende vivante sur scène. L'essence du rock: être mort à 27 ans ou se déchaîner sur scène comme un gamin à plus de 60! Du rock sans boursouflures, sans emphase, sans gras. Pas une musique sophistiquée. Pas un truc d'intello. De l'art brut. J'y étais. Hier soir.Une vidéo trouvée sur Youtube datant de 2004, année de la reformation des Stooges, pour vous faire une idée...
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dans mon iPod ce weekend...
...The Stoooooooooooges! Nouvel album: The Weirdness.
Iggy réunit ses vieux potes, survivants, cramés, désintoxiqués, réhabilités. Reforme The Stooges, 30 ans après les années de folie, d'HP, d'excès en tous genres... L'iguane aura 60 ans le 21 avril prochain. Corps sec, pas un pet de gras à l'heure où ses contemporains sexagénaires sont ventripotents et écoutent Sting chanter du John Dowland.
Que dire? Une chose: The Stooges, si leur son s'est poli avec le temps, si la production est toute en rondeurs, si l'imagination délirante a laissé place à l'efficacité brute, gardent une certaine fraîcheur et une grande authenticité. Rien à voir avec la reformation parodique des Who. "My idea of fun is killing everyone"... Phrase extraite d'un des morceaux phare. Marrant, presqu'adolescent. C'est ça Iggy. L'éternelle jeunesse. Un personnage faustien. Le pacte avec le diable pour garder l'essence du rock. Etre l'incarnation même du rock. Potards sur 11, froc baissé, voix intacte. Testostérone suintante. L'expression "rock séminal" est devenue un cliché. Et pourtant, c'est la première chose qui vient à l'esprit en désossant cet album des Stooges. Un truc dur, brutal, mal élevé. Iggy, c'est l'oncle fou, celui qu'on évite de présenter trop tôt aux enfants, de peur qu'il les pervertisse en les informant trop tôt sur le sens de la vie. C'est aussi l'oncle préféré des enfants, justement parce qu'il montre sa bite aux vieilles dames, que son corps sec excite les post-adolescentes, qu'il mange avec ses doigts en lançant une controverse sur Schoppenhauer ponctuée de gros mots.
La bête sur pied: Iggy & The Stooges, live en 2006 : "1969"
En 2007: "ATM"
Les mêmes en 1970: "TV Eye"
Enjoy!