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Interview Express : Ramon Pipin

Qui est capable d'écrire une ode au mec qui promène son chien le matin? Le seul, l'unique... (roulements de tambour)... Monsieur... Ramon... Pipin!!!

Ramon Pipin, pour ceux qui savent, c'est un pionnier érudit et pilier du rock français. Ou comment allier rigueur musicale, production léchée, musicalité et humour dévastateur avec juste ce qu'il faut de pipi-caca et de mauvais goût pour plonger le sensible en état de catalepsie. Ramon Pipin, c'est tout d'abord, à tout seigneur, tout honneur, l'un des piliers d'Au Bonheur des Dames, dont même les mal-comprenants des années Pompidou/Giscard n'ont pu manquer le tube magistral, "Oh les filles" (adaptation en français et en déconne totale de Sugaree, titre de Rusty York, pionnier du rock des 50s). Mais peut-on résumer Au Bonheur des Dames à ce titre? Tout passe, tout lasse (quoique...). Petite tendresse pour "Roulez bourrés" qui bien entendu devrait, en cette période de déboulonnage, de javellisation, aseptisation et réécriture de l'Histoire, être assorti d'un documentaire de contextualisation permettant aux éternels mal-comprenants de ne point s'étouffer...

Ramon Pipin dans les années 80, c'est Odeurs. Belle production, textes caustiques, humour. Odeurs pratique la transgression avec intelligence. Et puis, Ramon Pipin n'a pas tort! La viande de porc, c'est bon quand c'est mort! La digestion du couscous boulettium et ses effets dévastateurs, et bien sûr, la question existentielle que chacun se pose, quel est le cri du kangourou?

Ramon Pipin massacre avec constance les tubes de la pop internationale dans de réjouissantes vidéos, adaptations en français, et comme diraient certains exégètes de Bob Dylan pour excuser le comportement parfois erratique du Maître à l'égard de ses propres compositions, il pratique la déconstruction. Prenons par exemple cette version revisitée d'Une autre brique dans le mur (part 2)... Une décontraction aux antipodes du travail de production, preuve d'une fantastique auto-dérision.

Et il sort un nouvel album solo, ALAFU, pile-poil à la fin du confinement. Nos experts ne manqueront pas de remarquer, dans le magnifique autoportrait que m'a adressé Ramon Pipin, une ressemblance capillaire et lunetière avec un certain médecin marseillais. Nous ne nous prononcerons pas sur les vertus curative de la musique de Ramon Pipin dans la lutte contre les pandémies. Juste le temps de mettre en place une commission parlementaire, un groupe d'experts, un comité Théodule, de publier quelques livres blancs, et d'organiser un ou deux Grenelle en respectant les mesures de distanciation physique. On n'est, autrement dit, pas sortis des ronces.

Quoi qu'il en soit, au-delà de la bonhommie et de l'humour, il y a les influences. Ramon Pipin cite XTC, les Beach Boys. Et m'a fait découvrir au passage un groupe garage anglais. Que j'écoute au moment même où j'écris ces lignes. Revenons à notre album. On y retrouve le paradoxe que cultive Ramon Pipin depuis des années : décontraction totale dans les textes, qu'on peut lire au 2ème 3ème ou 36ème degré et rigueur absolue de la production. Histoires de promenades de chiens, de micro-ondes, de mecs en trottinettes, de problèmes érectiles... regard foutraque sur les joies du quotidien.

Mais assez bavardé, passons à l'interview express de Monsieur Ramon Pipin.

 Si tu ne devais ne garder qu’un seul album de toute ta discothèque ?

Apple Venus - XTC.

Si tu ne devais garder qu’une seule chanson ?

God only knows - Beach Boys.

Le truc le plus inavouable caché dans ton iPod (iPad, collection de CDs, K7, vinyles, favoris de ta plateforme de streaming, etc.) ?

Rien.

Le truc le plus triste - celui qui te plonge dans un abime insondable de tristesse ?

Brilliant trees - David Sylvian.

Le truc le plus joyeux - qui te donne la patate et que tu écoutes systématiquement pour te rebooster ?

En ce moment, l’album de Bones UK.

Le morceau que tu ne peux plus écouter ?

Oh les filles…

Le morceau ou l’artiste que tu zappes systématiquement ?

Toutes les "musiques urbaines".

Kim Jong-un ou Kim Kardashian (ou Kim Wilde, Kim Basinger, Kim Deal, Kim Dotcom, Kim Fowley, etc.) ?

Kim Féchié.

Ton objet-culte, ton doudou ?

Les Paul Gold Top 54

Drogue préférée ?

Sirop d’orgeat.

Alcool préféré ?

Aucun. 

Tes premiers mots en tant que Miss France ?

Je vous remercie de m’accueillir sous la Coupole. 

Fuir mais où ?

Bretagne.

Si tu ne devais faire qu’une seule émission de télé ou de radio ?

Télé philatélie. 

Film culte de chez culte ?

Spinal Tap.

Livre culte de chez culte ? 

Nemesis de Philip Roth.

La fin justifiant les moyens, jusqu'où es-tu prêt(e) à aller pour faire partie des 50 personnalités préférées des français ?

Jusqu’à mes cabinets. 

Un dernier mot ?

Alafu (mon dernier album) restera dans l’histoire de la musique au même titre que Parmentier dans celle de la pomme de terre.

Merci Ramon pour ces paroles fortes! 

On écoute ALAFU!!! Et on peut en faire l'acquisition sur le site officiel de l'artiste

Catégories : Interview express, Musiques Lien permanent

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