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  • Lilimarche, chansons pop élégantes

    Fin avril. Ne te découvre pas d'un fil dit le dicton. Et il n'a pas tort. On se pèle. Winter is coming, Game Of Thrones reprend. c'est cohérent. Certes. Mais quel rapport avec Lilimarche? Aucun. Que les choses soient claires.  Comme le disait le Maître, Hunter S Thompson, le Docteur Gonzo en personne, faisons acte de subjectivité absolue. Soignons le contexte, l'environnement général. L'ambiance. Peut-être fait-il froid parce que Prince est mort. Parfois, il neige en avril... Tu le vois le lien... Certes, mais Lilimarche dans tout ça? Et quel rapport avec Prince? A priori aucun.

    Sauf que...

    Sauf que mercredi dernier j'étais au Studio des Variétés. Pour un apéro-concert. J'aime bien le concept, soit dit en passant. Showcase en tout petit comité, façon amis choisis par Montaigne et La Boétie, que des passionnés de musique, de son, de trucs indé. Bref, bonne compagnie. Pour un petit concert de Lilimarche.

    Lilimarche...

    Auteur-compositeur-interprète. 

    Elle monte sur la mini-scène, entourée d'un guitariste et d'un batteur. La voix est claire, la diction parfaite. les textes subtils, sensibles  et drôles. La présence est forte. Lilimarche est longue et mince, une silhouette entre Barbara et Françoise Hardy. Elle occupe l'espace, raconte ses histoires, ce qu'elle appelle ses chansons polaroids. Le titre de son nouvel EP est parfait, ses chansons sont de petites tranches de vie. Des instantanés, mis en scène, orchestrés joliment Et sans chichis. Lilimarche n'est pas une créature diaphane genre madonne préraphaélite, le genre de chanteuse fragile qu'on craint de voir expirer dans un murmure. Lilimarche est solide comme le rock.

    Une dizaine de titres, ses deux EP, "Au bar de l'hôtel", "Chansons Polaroids". Moment où le temps se suspend, où l'on est accroché aux mots, embarqué par les tonalités synthétiques. Des chansons pop entraînantes interprétées avec élégance.

    Fin du set, apéro. 

    En sortant du studio, je croise François, 50% du duo Eléphant. On parle de son nouvel album, plus électro.

    En sortant du studio, j'apprends que Prince est mort. 

    Dehors, il fait beau.

    Ca ne durera pas. 

    Pour écouter Lilimarche : "Chansons polaroids" nouvel EP, dans les bacs depuis le 8 avril dernier

    Enjoy!

     

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  • Prince et moi

    Encore un type qui va y aller de son anecdote personnelle, de son récit de concert, de sa larmichette, vous dites vous déjà lassé à l'avance... Et je vous comprends. Encore un RIP. Encore un billet, un articulet laudateur où l'on parera le défunt de toutes les vertus et où l'on évoquera la vide immense qu'il laisse dans un monde à la dérive, etc, etc, etc... 

    Bref, vous êtes mal. Vous avez déjà cliqué ailleurs. Vous avez raison.

    Prince, ça faisait des années que j'avais plus ou moins décroché. Plutôt plus que moins. Voila c'est dit. Ca va mieux.

    Et pourtant, si je devais retenir de Prince un seul morceau, ce serait The Cross. Ne me demandez pas pourquoi. Enfin si, demandez.

    Ca remonte aux années 80, au milieu. On échange de la salive sur Purple Rain. On se secoue épileptique sur When Doves Cry. Arrive Sign O' The Times. Un double. Avec de tout dedans. Le couteau suisse straight from Minneapolis. D'ailleurs, je suis en Suisse à cette époque. Mais ceci n'a rien à voir avec cela. The Cross, le genre de morceau qui te chope, comme ça au moment où tu t'y attends le moins. Parce qu'il commence soft. Presque timide. Black day, stormy night. Petite rengaine tranquille qui se finit en déluge de grosses guitares hyper saturées. Un son metal, punk, sauvage. Et tout à coup la jonction se fait dans mon petit monde mental entre mes racines rock et l'univers polymorphe du Kid de Minneapolis (appellation déposée, cliché journalistique trademarké). The Cross m'a hanté, pendant des  années  et aujourd'hui encore.

    Vola, c'est tout. 


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  • C'est cool, c'est culte

    Le Festival du Film Culte, c'est cool, non? Parce que Monsieur Karl Zéro a eu la riche idée d'envisager de projeter des films reconnus culte par le poids des ans, la vox populi, le goût des autres (je partirais du postulat qu'à chacun son sale goût, mais que quand même à part les Tontons Flingueurs et le Parrain, il n'y a rien. Je sais déjà qu'en écrivant ces lignes, je prends le risque de me voir opposer toutes sortes d'objections, rien que parce que je fais mine d'ignorer Mon Curé chez les Thaïlandaises, l'intégrale de Max Pécas et Dirty Dancing. Mais c'est comme ça mon p'tit gars. Le culte a ses raisons que la raison ignore).

    Mais l'autre idée folle du festival est de décréter, ou du moins  de tenter de déceler ce qui potentiellement sera culte... demain. Ou après-demain. On dans 50 ans. Et faut sérieusement avoir la tête dans le culte pour se projeter aussi loin. Culte ou pas culte? Telle est la question.

    Affaire à suivre. Pour le reste, les détails, la programmation, et tout le toutim c'est là : www.festivaldufilmculte.com

    Et si tu veux voter pour TON film culte, celui que tu souhaites voir à Trouville pendant la réétrospective, c'est là : www.festivaldufilculte.com/la-retrospective

    C'est du 16 au 19 juin, à Trouville sur Mer.

     

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  • Voyage dans le temps avec Gaspard Royant

    La Maroquinerie, un lundi soir. On traverse Paris,  les CRS s'affairent place de la République, la nuit debout se prépare. Oberkampf se prépare pour la nuit parisienne. Stop rue Boyer. La Maro, sous-sol. Premier choc. Grand chic. Voyage dans le temps. Theo Lawrence. Un gamin gominé en chemise à carreaux, jean  à revers, guitare sèche, devant un micro vintage, l'éclairage est minimaliste. La voix. Memphis, les studios Sun, on cherche Sam Phillips des yeux, Elvis, Carl, Johnny (Cash, pas Smet)... On est projeté dans l'Amérique profonde des 50s. Impressionnant. La voix est puissante, parfois éraillée, genre mec qui a vécu. Final sur une reprise de Lefty Frizzell, Long Black Veils.

    Remontée en surface.

    Bière.
    Pause.
    Break avant la vedette de la soirée, zi incrédibeul Gaspard Royant. A l'ancienne. La soirée est définitivement vintage.

    Pour résumer, si besoin est, c'est l'ambiance Golf Drouot. Enfin telle qu'on imagine qu'elle ait pu être. Je n'étais même pas né. C'est juste une construction intellectuelle probablement inexacte. C'est peut être l'ambiance de The Cavern de Liverpool, celle des clubs de Hambourg, qui sait. Peut-être rien de tout cela. Un passé idéalisé, comme l'Amérique de Happy Days ou American Graffiti. Gaspard Royant entre en scène, veste de smoking blanche, revers noirs. Bien dégagé sur les oreilles, gomina nickel. Place au show. Voyage dans le temps , flashback sixties. Gaspard fait le show, le groupe assure. En costard, chic comme les Beatles. Excitant, groovy. Envolées de Farfisa, solos de guitare, rythmique impeccable. Le genre d'atmosphère où tu sens tes pieds échapper à ton contrôle, où tu esquisses des pas de danse. Bref, ça bouge. De temps à autres un riff, une note, ce je ne sais quoi qui évoque les Suprêmes, les Stones, cette soul, ce rock décomplexé, pour coeurs brisés et amoureux tellement solitaires qu'ils en pleurent. Citations, évocations. La musique de Gaspard Royant est à la fois typée et intemporelle. Même pas datée, follement actuelle, un peu comme le jour où, dans les 80s, on entendit les premiers riffs des Stray Cats. Et qu'on ne s'en remit pas complètement. Tant ils étaient hors du temps, à la fois rockabilly et tellement punk. On n'est pas ici dans un univers musical rockabilly. Juste rock, teinté de soul à l'anglaise, dans un glissement spatio-temporel excitant. On cherche l'anachronisme, on en jubile. Les guitaristes des 60s avaient-il le réflexe de tenter le larsen, avant Jimi? Pourquoi pas, il y a bien eu Link Wray. On est dans une ambiance vintage avec tous les acquis de 50 ans de rock, après les guitar heroes. Et ça c'est bon, on a corrigé le passé. On est chez Marty McFly passant de Chuck Berry à Hendrix. L'un des morceaux de Gaspard Royant évoque ledit Marty, d'ailleurs. Ce soir, le vintage est beau. Car il ne s'agit pas d'un tribute band, reproduisant à la note près le show d'une figure emblématique du passé. Il y a de l'hommage aux mânes du rock'n'roll, il y a un retour à l'essentiel, au fun, à la joie de vivre, à une forme d'innocence. Et c'est bon!

    En laissant les pensées vagabonder, je repense à Sha-Na-Na, le groupe improbable, hommage américain au rock'n'roll des 50s, qui s'était produit à Woodstock et qu'on retrouva dans la BO de Grease... Gaspard Royant vogue dans ces eaux, la classe et le bon goût en plus. Taillé pour la scène pour un parterre de college boys and girls, pour le bal de promo. Un peu de chic dans une époque qui l'est tellement peu.

    L'album de Gaspard Royant : "Have you met Gaspard Royant?" dans les bacs depuis le 8 avril

     

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