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michael palin

  • La Mort de Staline, le film

    Le Petit Père des Peuples est arraché à l'affection des siens le 5 mars 1953. 65 ans plus tard, un film anglais s'empare du sujet (en adaptant un roman graphique éponyme). Et c'est un pur régal. Un film satirique, caustique mettant en scène une bande de joyeux drilles, Khrouchtchev, Malenkov, Molotov, Boulganine & co, prêts à tout pour s'emparer de la chapka encore chaude du big boss, dans un bordel total où chacun cherche à enfumer l'autre en veillant bien à ne pas se faire fumer par le psychopathe en chef, Beria. Lequel a des dossiers sur tout le monde et compte bien s'en servir pour devenir le Grand Manitou.

    D'un côté ça exécute, ça goulague sévère, de l'autre ça complote pour tenter de vaguement détendre l'atmosphère après quelques années de pas franche rigolade où la moindre offense au Grand Migou pouvait vous faire envoyer au fin fond de la Sibérie pour manier des barres de plutonium à mains nues (au mieux)... 

    Reconstitution historique somptueuse, il ne manque pas une étoile rouge, pas une faucille ni un marteau. Passé la première surprise d'entendre des supposés Russes s'exprimer en anglais, on est embarqué dans le délire historico-satirique d'Armando Iannucci. Et on jubile. Le propos est grave. Pour ceux qui n'ont pas connu le monde d'avant le djihadisme, il fut un temps où l'équilibre de la terreur nous plaça, nous placide peuple des Lumières, entre les gentils du monde libre et les meuchants rouges au couteau entre les dents. Avec la perspective de voir les chars de l'Armée Rouge remonter les Champs Elysées pour le mieux, de l'apocalypse nucléaire pour le pire, tout cela en écoutant Kalinka interprétée par les Choeurs de l'armée susmentionnée (version antique du soft power). 

    Le film de Iannucci est délicieusement féroce. La comédie du pouvoir est délicieusement interprétée par Steve Buscemi (Khrouchtchev), Michael Palin (Molotov), Jason Isaacs (Joukov) entre autres. La Mort de Staline, c'est la joie dans la terreur, avec des protagonistes aux mains plus ou moins sales... mais bon... que celui qui n'a jamais purgé leur jette la première pierre...

    A voir!

    En salles le 4 avril.


    Catégories : Ciné, Pop culture Lien permanent