C'est un réflexe, quasi-professionnel... Mais aussi une façon d'humer l'air du temps, de comprendre la vie locale... Acheter un journal, pour essayer de comprendre... A chacune des étapes de mon voyage californien, j'ai moyennant 0.50 $, acheté le journal, pas chaque matin, mais à chaque fois que l'occasion se présentait. Première constatation, le seul sujet international systématiquement présent en Une: l'Irak. Il est vrai aussi que cette seule fenêtre ouverte sur le monde extérieur par la presse locale a de fortes implications locales... Chaque mort impacte durablement l'opinion américaine, même si aucun journal ne prend ouvertement position pour demander un retrait des troupes... Autre événement à la Une, la fusillade de Virginia Tech. La police est stigmatisée, en particulier pour avoir cru que les deux premiers morts marquaient la fin de la dérive meurtrière de Cho Seung-Hui... Aucune trace en revanche d'un débat sur la possession d'armes à feu...

Pour le reste, hormis le San Francisco Chronicle, plus haut de gamme, et USA Today, populaire à vocation nationale, les journaux consultés, le Bakersfield Californian, le Visalia Times-Delta, le San Joaquin Herald consacrent leurs pages à des questions locales. Très proche de notre presse quotidienne régionale. La conduite de troupeaux de vache (cattle drive) remplaçant la fête de la moissonneuse-batteuse...