Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

J'ai ouvert la boîte de Pandore...

medium_tim_westergren.jpgNous avons déjà parlé ici de Pandora. J'ai déjà exprimé ici tout le bien que je pensais de ce mode de consommation de musique en ligne. J'ai voulu en savoir plus. Il y a quelques jours, j'ai eu l'occasion de parler avec Tim Westergren, CEO et fondateur de Pandora.
Ouvrons la boîte de Pandore et allons voir ce qu'il y a à l'intérieur...
Tim (photo ci-dessus) est actuellement en tournée de promotion de Pandora au travers tout le territoire américain. Il relate ses expériences, ses rencontres sur son blog. Son idée: aller sur le terrain à la rencontre de ses utilisateurs et utilisateurs potentiels dans tous les lieux où l'on consomme de la musique, en particulier les campus. Un gros travail d'évangélisation dont le but est de faire connaître Pandora, le Music Genome Project, clé de voute du site, de contribuer au buzz et au final d'accroître l'audience.
 
A l'origine, Tim est musicien et a tourné pendant dix ans avec un groupe de rock. Comme tous les passionnés de musique, il a cherché à percer. C'est cette expérience et son équation fondamentale: "comment émerger au coeur d'une offre surabondante ("a needle in a haystack", comme il le dit lui même)?" qui est à l'origine de son projet. Il y a sept ans, il pose les bases de qui va devenir le Music Genome Project, l'élaboration d'un système permettant à l'auditeur de découvrir des artistes à partir du contenu de leur musique.

medium_logo_pandora.2.gifEt c'est là que réside l'originalité de Pandora: l'analyse de l'ADN de la musique. Chaque morceau est analysé et classé en fonction de 400 critères. Le croisement de ces critères permet à l'algorithme de proposer la programmation de chaque web radio créée par l'utilisateur de Pandora. Une équipe de 45 personnes, tous musiciens, travaille actuellement à plein temps à l'analyse (Note du rédacteur: une sorte de job idéal: écouter de la musique toute la journée et être payé pour ça! ;).
500 000 morceaux constituent la base de donnée. L'important pour les collaborateurs de Pandora est d'enrichir la base, de découvrir, d'étudier, et d'intégrer de nouveaux artistes. D'où un contact permanent avec l'industrie de la musique, les indépendants qui alimentent le projet. Gros travail de prospection, bien accueilli par une industrie qui a connu des baisses de ventes considérables et cherche de nouveaux canaux de diffusion.  Actuellement Pandora compte 4 millions d'utilisateurs. Qui eux-même font part de leurs suggestions à Pandora afin d'enrichir le projet. Les labels, les artistes eux-mêmes contribuent au développement du projet.
A ce jour, les accords de licence de diffusion avec l'industrie du disque limitent théoriquement la diffusion au seul territoire américain...
Quid du business model? En effet, Pandora fonctionne sur un système de diffusion de contenu légal. Et comme chacun sait, l'industrie de la musique, et certains artistes ont été durablement traumatisés par l'émergence du peer to peer (un nom au hasard, Lars Ulrich de Metallica... et son acharnement procédurier à l'encontre de Napster... il y a 6 ans... la préhistoire....). A ce jour, Pandora est financé par la publicité et les abonnement. Une réserve, le fait d'être abonné permet juste de ne pas être exposé à la publicité. Ce qui importe à ce jour à Tim Westergren est la constitution d'une base d'audience solide. D'où la promotion du projet et sa présence sur le terrain. Il est vrai que les modèles publicitaires classiques fonctionnent sur l'audience. Comment qualifier cette audience? L'âge est un critère requis au moment de la création du compte. Une première segmentation est possible. Elle est utilisée d'ailleurs afin d'éviter par exemple que des mineurs soient exposés à de la pub pour des alcools. A ce jour, il n'y a pas de profil-type de l'utilisateur de Pandora, sinon qu'il est fan de musique et de nouvelles technologies.
Il est toutefois possible pour l'utilisateur d'enrichir son profil de données plus personnelles, d'ajouter des éléments à son profil de façon optionnelle, éléments s'ajoutant à la liste de ses stations de radio, des artistes, albums ou morceaux sur lesquels il a posé un bookmark.
La pub est contextualisée. Il ne s'agit pas de balancer du display classique. medium_pandora_capture.jpgObservé sur le site: des produits liés à la musique, Ipod par exemple, ou Squeezebox/Slim Device (pour donner à tout materiel hifi la capacité de diffuser Pandora via une connection wifi). Autre option vue sur le site: une marque vous offre sa web radio Pandora. Tim déclare vouloir des pubs avec une valeur ajoutée artistique.
Le potentiel de développement de Pandora est considérable car elle intervient à un moment clé. Si on se réfère à la théorie de la Long Tail (voir post sur le sujet ici), avec une production de contenu exponentielle, il est de plus en plus facile d'être diffusé, certes, mais il est corollairement de plus en plus difficile d'émerger et d'être entendu. Si on considère qu'il est nécessaire de recourir à des filtres de recommandation, comme le dit Chris Anderson, Pandora est totalement en phase avec la Long Tail: c'est un filtre qui permet, grâce à l'ADN de la musique de faire émerger des artistes inconnus au coeur de la programmation. L'utilisateur qui a la possibilité de donner son avis en cochant pour chaque morceau proposé les cases "thumb up" ou "thumb down" contribue à cette émergence. Il donne son avis, recommande à son entourage et par un lien direct avec Itunes ou Amazon peut faire l'acquisition du morceau ou de l'album. C'est ce que Tim Westergren appelle le feedback collaboratif ("collaborative feedback").  Deux "thumbs down" sur le même artiste d'une même web radio l'exclut de la programmation. Vox populi, vox dei, comme on dit.
Tim résume l'histoire de la musique en ligne en trois chapîtres:
  • Chapître 1: le peer to peer, l'ère de Napster, Kazaa & co, l'accès illimité à la musique, sans préoccupation pour les questions de droits.
  • Chapître 2: la musique accessible à tous, avec un large catalogue légal, la musique portable. En résumé, Ipod, Itunes, MySpace
  • Chapître 3: comment donner un  sens à cette somme énorme de musique disponible? Avec son Music Genome Project, Pandora souhaite donner du sens.
 
 Enjoy! 
 
 
 
 
Lien permanent

Commentaires

  • du coup je me suis penché dessus et après mettre familiarisé graçe à votre propre boite de pandore je me suis lancé et c'est assez formidable en meme temps pour découvrir de nouveaux groupes et artistes et essayer de deviner par rapport à un titre ou un artiste ce qui va apparaite je me premettrai den faire une petite notule sur mon propre blog en mettant votre article en lien merci encore

  • effectivement, je partage le commentaire de bartlebooth mais il me reste encore un peu de boulot pour tout comprendre ...
    Je n'ai pas encore réussi à faire partager des fichiers sons sur mon blog .. peut-être que pandore m'y aidera.

  • > Bartllebooth: enjoy!!! ;-)
    > arnolux: tu utilises quelle plateforme de blogging?

  • Je suis sur typepad de sixapart. En fait il faudrait juste que je prenne un peu le temps de surfer et lire des doc.

Les commentaires sont fermés.