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  • Dylan is Dylan, Wight is Wight, Nobel is Nobel

    La bonne idée de la semaine, décerner le prix Nobel de Littérature à Bob Dylan! Une tellement bonne idée qu'elle fait grincer des dents. Et tant mieux! 

    Sur le fond, le Nobel, on s'en fout. Ca en touche une sans faire bouger l'autre. Ca n'a pas l'effet vendeur du Goncourt. Si tant est que le Goncourt signifie quelque chose. C'est quoi le prix Nobel sur le fond? Une babiole? Une consécration? Un simple objet médiatique? Une reconnaissance? Une muséification? Un embaumement à vif? Mouais, c'est suédois, comme Saab, Abba et Ikea. Un gage de qualité. De simplicité. De grands blonds aux yeux bleus et de guerrières farouches qui boivent de l'aquavit dans des cornes d'auroch... A peu près. Des gens qui ont inventé les sagas. Par Thor, par Odin, par Billy, par Borg, par Zlatan! Mamma Mia! 

    La littérature (litteratur, en suédois) aurait pris un coup fatal avec cette attribution du Nobelpriset (en suédois dans le texte) au barde de Duluth (Minnesota). Des z'auteurs en auraient été contraints de gober des cachets de Xanax arrosés de lampées de Maalox pour digérer les honneurs décernés au Zim. Je me gausse. Que les critiques littéraires, écrivains probablement un tantinet frustrés, en fassent un ulcère, c'est en soi réjouissant. Ca leur rappelle le temps où ils ont tenté de massacrer Jeux Interdits lors de leurs camps scouts autour du feu. Et ont collé la guitare au feu parce que c'était top de boulot. Par la suite ils ont écouté Hugues Auffray, tenté d'écouter la réponse dans le vent, cherché à pécho la fille du nord... Au final, ils n'aiment pas Pierre Delanoé. Qui a écrit aussi pour Joe Dassin. C'est pas de la littérature, c'est populaiiiiiire (à prononcer avec une petite moue de dégout). 

    Pendant ce temps, le Zim, lui s'en foutait comme de sa première paire de Wayfarer. Jamais là où on l'attendait, jamais nulle part. Toujours un coup d'avance. Poète, c'est un fait. Rocker. Militant des droits civiques à l'insu de son plein gré. Bohème. Un jour juif, un autre chrétien. Bluesman. Hipster avant l'heure dans les bois de Woodstock. Je est un autre, la touche rimbaldienne de Dylan. Le poète. Que je n'ai pas lu de façon exhaustive. Pas plus que je ne me suis collé à la lecture de l'intégrale de Modiano, Le Clézio ou Hemingway. 

    Qui est un jour allé dans une librairie avec la ferme intention de s'acheter un Nobel comme on s'achète un Goncourt? les faux culs se trémoussent, s'étranglent. Irving Welsh écrit même que le choix du jury Nobel est une sorte d'éjaculation tardive de vieux hippies (je résume, interprète, traduis... en mode traduttore/tradittore). Ca râle, ça grince. Bien sûr, ça leur fait mal aux rageux, aux jaloux. Jamais l'expression de Gainsbourg n'a été aussi appropriée à la situation. Il parlait de la chanson comme d'un art mineur qui enculait un art majeur. Merveilleuse trivialité. Les tenant de la marmoréenne chose littéraire apprécieront. Ou pas.

    Il faut se réjouir de ce prix. C'est une reconnaissance. La pop culture se voit consacrée. Pas la pop, pas le rock. Pas la contreculture. Juste une culture populaire, qui a su traverser les générations, animée par un artiste unique. Et encore actif. 

    Une petite pique quand même, pour ne pas sombrer dans l'hagiographie du grand homme. Inscrire Dylan en littérature, c'est le meilleur service qu'on puisse lui rendre. C'est un fait incontestable. Parce que Dylan, ça devrait se lire, plus que s'écouter, du moins en live. Les albums mythiques (et pas uniquement The Freewheelin' et Highway 61 revisited) ont permis à chacun de construire l'image mentale de son Dylan. Mais Dylan sur scène aujourd'hui - je vais me fâcher avec les dylanophiles hardcore - c'est compliqué (pour reprendre une confortable métaphore de journaliste sportif). Entre déconstruction des morceaux jusqu'à les rendre impossible à identifier et chant parfois carrément atonal, Dylan sur scène peut être une épreuve aussi Nietzschéenne que l'IronMan ou un concerto pour marteau-piqueur et meuleuse à béton de Karl-Heinz Stockhausen... Si ça ne tue pas, ça doit rendre plus fort. Tout dépend des jours. 

    Un détail pour conclure, mais non des moindre. Le seul qui ne se soit pas prononcé sur le sujet, c'est Dylan lui-même. 

    C'est ironique. C'est grandiose.

    (Crédit illustration : (c) Malika Favre)

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  • Bloc-note - le retour du retour

    Bon, j'avais laissé la chose en plan depuis... des mois. Manque de temps, manque de tout. Et puis, je me suis rendu compte que j'avais des choses à partager, sans pour autant rédiger une longue chronique. Des impressions glanées ça et là. Un film, un livre, un concert. Juste des flashs, des instantanés, à l'instar de ce qu'on poste sur Instagram, ou Twitter. Donc, le bloc-note express revient. 

    En vrac, les choses vues.

    L'expo Hergé au Grand Palais. Un must pour Tintinophiles de 7 à 77 ans. Hergé dans toute sa complexité.

    Les 7 mercenaires, décent. Mais une semaine plus tard, il n'en reste pas grand chose. Un peu comme ces vins avec une belle attaque en bouche. Mais qui ne te laissent aucune impression durable.

    Dogs, thriller roumain. Brutal. Intéressant. 

    Côté choses lues, la bio de Bruuuuuuce, Born To Run. Le Boss est grand. on le sait. Il est l'ultime working class hero. Il se livre, pudique et proche. Il se raconte. Comme un pote. Comme le pote que tu as envie d'avoir. Solide. Fiable. Le chapitre évoquant la mort de Big Man m'a secoué. A lire. 

    Côté concerts, Chinese Robots dans un bar rock de Paname. Très gros son. Très électrique. Papooz, en showcase chez Sony, de la pop lumineuse, dansante, fraîche comme un cocktail d'été.

    C'est tout.

    A plus. 

    On fera plus long la prochaine fois.

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