Je suis encore sous le choc. Aller à l'invitation d'un pote au festival Afropunk, en me disant que pourquoi pas, faut ouvrir ses chakras de temps à autres... J'étais curieux, Afro + punk, mélange étonnant. J'étais prêt à un truc genre sono mondiale, comme à la grande époque de Nova. Et côté chakras, je n'ai pas été déçu. Kifomètre au plus haut.Yeah, man. Etant plutôt fondu de punk, de metal et de gros rock qui tache, chakras ouverts (mais quand même pas prêt à toutes les compromissions. Comme si, un jour je me mettais à chroniquer Kendji Girac ou un concert de Céline Dion. A chacun son sale goût. Qui suis-je pour les juger? Avec ce genre de phrase, on se la joue Pape François, à la cool...)
Well...
Afropunk, let's go!
Donc, ça commence par Tshegue. Longue crinière, une sorte de sensualité qui te fais te sentir un peu comme le loup des dessins animés de Tex Avery. Je ne connaissais pas, mais ça dépote. Bonne entrée en matière, accompagné d'une mousse, une Brooklyn Lager, première d'une grande série, la bière étant consubstantielle à tout festival qui se respecte. Suit Baloji, un peu hip hop, un peu rumba congolaise, un peu trop consensuel pétri de bons sentiments. Pourquoi pas, mais pas plus que ça. Autant rester sur l'impression délicieuse du Tchari Squad, trio de DJ divines. Je pousse au passage un petit glapissement de coyote. Aouuuuuuuuuuuh!
Blues malien avec Songhoy Blues, avec guitariste émérite. Je ne sais pas pourquoi, mais ça me fait penser à Tinariwen - les mélopées en moins - mine rien. très électrique, très rock, avec ce son de guitare africaine, accordée très haut. Grand moment. Avec Sir the Baptist, on part à Chicago, côté hip hop. C'est agréable, charismatique, un peu comme si on participait à la réunion d'une église évangélique. Un peu décousu, un peu soft - préférant personnellement un rap plus radical ou bruyant genre Run The Jewels.
Côté radicalité, a suite va s'avérer délectable, avec Ho99o9 (prononcer Horror), deux MCs, un batteur, des amplis Marshall alignés sur la scène, des boucles de guitare punk. C'est sauvage, c'est fou. La synthèse abslue entre le rap et le punk. Grandiose. Notre héros plonge dans la foule et pogote comme un possédé. Eliminant quelques itres d'eau au passage. Fringues à tordre après l'exercice. Que du bonheur, my friends. Capacités de résistance à l'effort poussées au max. Entrainement sportif nécessaire.
Re-bière avec un joli bol de riz-poulet. Légumes et sucres lents. La barre des 5 fruits et légumes par jour aura été franchie ce jour, qu'on se rassure. La préparation physique est nécessaire.
Le temps de chiller un moment avec Fantastic Negrito, le temps de groover en dévorant des yeux DJ Anais B - croisée dans la foule avant son set, double fracture de l'oeil, preuve définitive de l'existence de Dieu, etc...
Et FFF... En TRES grande forme. Et re-pogo. Même scénario. Fringues à essorer. Notre héros, totalement essoré à la fin du set, et constatant - avec une certaine satisfation - que pendant le pogo, quand ceux d'1m90 laissent vibrer leur corps, ceux d'1m50 s'écartent avec respect. Aucune victime n'étant à déplorer. Comme le rugby, le concert est un sport de contact. Pas de protocole commotion à signaler. On en redemanderait le double. On ne sent pas le temps passer. C'est déjà la fin.
Que programmer après FFF? Macy Gray. Euh, non rien. Enfin... Plutôt émollient...
Alors, on récupère. On traverse Paname dans la tiédeur du soir. Ambiance on a dark desert highway, cool wind in my hair. Ou presque
Commentaires
Merci pour ce partage d'expérience. Je dois avouer que j'ai été aussi bien surpris quand j'ai mis les pieds à ce festival. J'ai plutôt hâte de refaire l'édition parisienne et le must serait d'ailleurs d'y assister dans les pays où Afropunk s'exporte. C'est déroutant et j'en parle aussi dans un article : http://www.blog.hostelp.fr/afropunk/