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Un soir chez Louis Bertignac

louis bertignac, rock, grizzlyUn soir d'hiver, flocons de fine neige, froid polaire, banlieue. Le blogueurs gare son scooter, frigorifié. Quelques marches, quelques mètres. Il sonne. Il est dans la place. Son objectif, sa mission, rencontrer Louis Bertignac, IRL. LE Louis Bertignac dont les accords de guitare ont bercé son adolescence, et qu'il croise  temps à autres sur sa platine, dans son lecteur de cd, dans son iPod, au fil du temps. Joie du fan, et excitation à l'idée de découvrir le nouvel album dont on dit qu'il est plein de riffs, moins pop, plus rock...
Louis est là, chez lui. Quelques blogueurs aussi. Entrée dans le home studio. Mur de guitares, amplis, batterie, sitar, cassettes dv, camescope, câbles, ordi, cd, dvd, bio de Clapton, disque de diamant de Carla, telle est la grotte de Louis. Impressionnant, pour qui n'a jamais touché de guitare de sa vie, hormis le manche plastique de l'artefact de Guitar Hero.
On s'installe. On grignote des Curly. Louis met le son.

louis bertignac,polydor,grizzly,rock,guitaresDe la guitare, du riff. On ne nous avait pas menti. C'est du rock, potards sur 11. La voix est grave. Le groove est puissant. Le rock critic amateur se rend compte alors qu'il vient d'écrire un cliché. Groove puissant... Riffs saignants, doit suivre. Puis, rock séminal... Portnawak. Reprenons nous!
Cela dit, aucun doute, c'est du rock. Quelques morceaux plus lents, un peu pop sans mièvrerie, donnent la légèreté à l'album, Grizzly, dans les bacs (autre cliché) le 14 mars.

Fin de l'écoute intégrale. Avec l'envie de réécouter. Histoire de confirmer la première impression. On verra sur scène au Bus Palladium dans deux jours.
Louis s'installe, assis par terre. Questions, discussion. Il est cool, sympa. Allume une clope. Et répond directement. Pas d'attachée de presse stressée les yeux rivés sur le chronomètre. On a le temps. Coupe de champ', et c'est parti.

Évidemment, première question, pourquoi? Why? Warum? Porque? Pourquoi rebrancher la guitare? La réponse est limpide. Parce que. Martin Meissonnier, réalisateur de l'album, est pour beaucoup dans ce retour au rock. Il a écouté une première version, plus acoustique. Chez Louis. Comme nous. Et son diagnostic a été déterminant. Mets y du riff. Plein de riffs.

louis bertignac,polydor,grizzly,rock,guitaresLouis part en tournée au Brésil, et enregistre des riffs, sur son iPhone, des riffs, plein de riffs, qui viennent tous seuls. Le guitar hero se réveille.
A son retour, compo. Premières ébauches, chantées en yaourt. Boris Bergman propose les mots. Louis recrute le batteur, le bassiste. Loue un studio pour deux jours. Deux jours. Pas plus. A l'ancienne, avec la ferme intention de ne capter que les premières prises. Ça y'est, le rock critic peut caser "séminal". Les musicos entrent en studio, deux jours plus tard, l'affaire est faite. A l'arrache. L'essence du rock'n'roll. Le reste n'est que réglages, peaufinage, lissage mais pas trop.

On parle de Téléphone, de Carla, de Joyce Jonathan, de Louis producteur. On parle de guitares. Louis sort de son étui sa Gibson préférée, achetée 40$ aux Etats Unis, avant les débuts de Téléphone, à un ex-taulard rencontré par hasard. Une guitare au corps patiné. Vintage de chez vintage. L'amour du guitariste pour son instrument n'est pas un cliché. C'est une réalité tangible, quand on voit les doigts de Louis parcourir l'instrument posé par terre. Bel objet.

louis bertignac, rock, grizzlyOn parle passion. Qu'est-ce qui fait qu'après plus de 30 ans de carrière, on ait encore cette envie d'être sur scène, de tout donner pour un public qui aujourd'hui est transgénérationnel. Les ados viennent avec leurs parents. Louis se marre. Il se décrit comme timide, on a presque du mal a le croire. Et pourtant, il avoue ne jamais avoir le trac, que la scène est une thérapie. Un album. 5 ans de tournée. Wow!

On parle anecdotes, la première partie des Stones (82), celle de Madonna (86)... Mr Dubuc, dix ans de moins que Louis, 20 ans de plus que les blogueurs présents, fait son vieux briscard (vieux con?)... Quelques révélations marrantes: quand un rocker demande au public ce qu'il veut entendre, en général, il n'entend rien en retour sinon un brouhaha invraisemblable de mecs braillant des trucs différents. Donc il joue ce qu'il veut... La chanson de Téléphone qu'il n'aime pas jouer: Flipper. D'abord parce que le riff est très répétitif, puis parce que les paroles le plombent. Vieux, très vieux, tu es très fatigué, etc. Plombant!

louis bertignac, rock, grizzlyOn parle musique. De ce qu'il écoute, de ce qu'il n'aime pas. De Chuck Berry, de Mick Jagger, de Prince, de Blackberry Smoke (du rock sudiste, dernier truc sur lequel il est tombé en arrêt), de Them Crooked Vultures (qui ne l'ont pas bluffé)...

Louis nous fait découvrir la version de travail de son clip. Truffée d'effets spéciaux. D'images de synthèse. Avec une blonde sexy. Il nous raconte le tournage. On se marre. On ne dira rien sur la blonde. Mais on se marre.

Tout à une fin, hélas. On aurait bien commandé les pizzas et passé encore des heures chez Louis. Mec simple et sympa.

Retour dans le froid. Le scooter démarre. Périph à donf' en braillant Crache ton venin. Arrivée à destination sans embrouilles.


Enjoy!

Catégories : Musiques Lien permanent

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