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  • Julian Assange, le vrai Homme de l'année (et pas Mark Zuckerberg)

    1030-Julian-Assange-A.jpgTime Magazine a fait un choix petit bras en désignant Mark Zuckerberg comme son Homme de l'Année 2010. Ce qui d'ailleurs ne remet en rien en cause les qualités de Zuckerberg. Mais, on sent le choix consensuel, un peu comme Barack Obama, Prix Nobel de la Paix. Une espèce d'évidence. Le choix de la légende, du truc "feel good" et passe-partout. Taille unique. Mainstream, comme dirait Frédéric Martel.

    Le choix de Julian Assange eut été un peu plus "couillu" (si je puis me permettre cette trivialité). Après tout, en 1938, Adolf Hitler a bien été Man of the Year pour Time Magazine (et Joseph Staline en 1939 ET 1942)! Rien à voir cela dit entre Julian Assange et l'ancien petit peintre viennois ou le petit Père des peuples. Ne me cherchez pas des points Godwin dans la tête!

    Julian Assange, je n'en sais que ce que j'ai pu lire sur lui. Je ne le crois ni saint, ni diabolique. Je le pense homme du web "à l'ancienne", homme de ce web que d'aucuns aimeraient tant réguler tant la libre circulation des informations qui y prévaut leur semble insupportable.

    A-t-il mis des vies en danger en dévoilant en vrac des conversations diplomatiques qui n'auraient pas du sortir des alcoves des ambassades? Peut-être. Mais l'abus du secret d'état, de la raison d'état n'a-t-il pas mené les démocraties dans des impasses? Plaider la vertu en façade et avoir des comportements secrets dignes des dictatures que l'on combat en paroles...

    Hadopi_Internet.jpg

    Le mur du çon, pour paraphraser le Canard, a été franchi par Eric Besson, en mettant la pression sur OVH pour qu'ils renoncent à l'idée d'un hébergement de Wikileaks sur le territoire français. Intéressante cette notion de territorialité. Je republie le schéma disponible sur le site de l'Hadopi, et cette représentation du web telle que la puissance publique le rêve.

    Internet tel qu'il s'est construit dans les 15 dernières années, a fonctionné dans une démarche de co-création, de partage de ressources, d'intelligence, de connaissance et d'énergie. Y cohabitent le meilleur et le pire. C'est  son essence. Un réseau de réseaux, de la tuyauterie. Où l'information doit circuler. On a enterré l'expression "autoroutes de l'information". Etait-elle devenue gênante?

    Wikileaks est l'expression extrême d'un Internet libertaire. Avec peut-être des dommages collatéraux. Mais la politique des états et leurs petits secrets ne fait-elle pas, elle aussi, des dommages collatéraux? La Realpolitik, c'est comme une omelette, on n'en fait pas sans casser d'oeufs. Et tout le monde s'en accomode, tant que ça ne se sait pas. Alors finalement, Wikileaks est-il plus le Mal absolu que Blackwater... Le storytelling d'état, avec ses sagas romanesques, ses axes du mal, ses armes de destruction massive, ses terroristes tchetchènes qu'on traque jusque dans leurs chiottes, ses gentils hutus et méchants tutsis (ou l'inverse, je ne sais plus la version officielle) a été un tantinet mis à plat par ce grand bazar!

    Pas de doute possible, à cette minute, Julian Assange est l'Homme de l'Année!

    Enjoy!

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