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Grève

 

Moi aussi je peux faire grève. Tiens, aujourd'hui, grève du blog. A la japonaise. J'ai mis un bandeau de samouraï autour de mon front. Non, mais! Faut pas déconner! Je suis mentalement en grève, j'ai mis mon cerveau en repos forcé. J'irais bien manifester, mais, à cause de la grève des transports, il faudrait que j'y aille à pieds. Pas commode. En scooter? Pas mieux, le périmètre de sécurité est top vaste, je ne pourrai jamais passer. Je me garerai loin. Double peine au programme, marche à pied pour aller à la manif, marche à pied pendant la manif. Fait ch...

En plus les prévisions météo ne sont pas excellentes. La pluie n'est pas l'amie du manifestant. Elle délave les banderoles, emplit les vuvuzelas et détrempe le stand merguez. Elle rend cette belle journée d'action, cette après-midi de sport, de détente et de convivialité un peu moins belle. Car défiler sous le soleil, ça a de la gueule. Je l'ai fait. En 84, certes. Boulevard du Roi à Versailles, certes. Mais c'était sympa. Ca sentait plus le Guerlain que la saucisse grillée. Et le Chanoine Guiberteau avait une faconde qui valait bien celle de Bernard Thibault. J'étais quand même de gôche, attention. J'aime les paradoxes. Même si à l'époque je ne lisais pas encore Télérama, mais Libé. A Versailles, hu, hu, hu... Quel rebelle vous faites, mon cher Dubuc!

 

Après, bien que de toujours de gôche, je n'ai pas manifesté. La dernière fois que j'ai mis les pieds dans un truc politique, c'était pour la présidentielle 2007. Le gars en orange avait l'air sympathique... No comment. Mais revenons à nos grévistes.  La retraite... Parlons-en de la retraite. J'ai 46 ans. Je n'ai pas bossé en aciérie ou dans une mine dès l'âge de 7 ans. Ma croissance n'en a pas été affectée. Mes mains, peu calleuses, m'auraient valu un séjour gratuit dans les rizières chez Popol Pot, le Frère N°1. La pénibilité du travail, connais pas vraiment, bien qu'ayant effectué mon parcours dans le secteur privé, chez les z'affreux-capitalistes-assoiffés-de-profits-exploiteurs-du-peuple. Quelques cons, ça et là qui ont plombé momentanément l'atmosphère générale. Pénible, mais anecdotique. La retraite est une lointaine perspective encore. De toutes façons, je suis créateur d'entreprise. Indépendant. Donc, faut que ça crache, que ça dépote, que ça fuse, ça buzze, ça brande. Et que je bande. Et que j'y prenne du plaisir.

Je comprends qu'on puisse trouver le futur anxiogène. De là à se gâcher le présent. Peut-être que le présent est déjà foutu, d'où la désespérance. Mais la désespérance ne pousserait-elle pas à l'explosion sociale, la vraie. De celles qui ont fait basculer des régimes, et tomber des pays dans le chaos. Pour au final revenir au point de départ, comme le conclut, fataliste le Prince Salinas, chez Lampedusa (voir le Guépard, le livre et le film). Je relis Jacques Marseille (RIP). Du bon usage de la guerre civile en France. Il fut des temps où ça a pété. Sauvagement. On a pendu des patrons, décapité quelques gardes nationaux, des Gouverneurs de Bastille, foutu le bordel. Ca s'est fini au Mur des Fédérés. 

Aujourd'hui, on va manifester. Aujourd'hui, ce soir, le gouvernement va minimiser les chiffres, les syndicats vont les gonfler. Le schmilblic aura-t-il avancé? Pas sûr. La grève et la manif sont civilisés. Trop. Ca fait partie du paysage, de la culture démocratique. Le gouvernement ne retirera pas son projet. Chaque lobby, chaque caste professionnelle va négocier des aménagements. Les baisés du secteur privé trinqueront, seuls, comme d'hab'. Pas assez syndiqués, pas assez puissants. C'est moche.

Enjoy!

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Commentaires

  • Le jour où il y aura la guerre, vous ne pourrez plus faire grève.

  • Je bloguerai... :)

  • :)))))) !!

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