Il a été annoncé la semaine dernière que Google avait signé un accord avec 50 quotidiens américains pour vendre leur espace publicitaire... Etonnant à première vue, mais finalement pas si surprenant de la part de Google qui possède une formidable capacité d'imagination et d'innovation. Certes, 99% des revenus de Google proviennent d'Adwords et Adsense, donc du search. Mais les beta d'activités parallèles se multiplient... Donc, pourquoi ne pas vendre de l'espace sur un autre média, en partant du modèle défini pour Adwords?

Plusieurs questions se posent: Comment ça marche? A qui ce type d'annonce s'adresse?

L'expérience est limitée à 50 journaux américains et 100 annonceurs. La typologie d'annonceur serait celle d'entreprises petites ou de taille moyenne qui font appel au search marketing pour des raisons essentiellement budgétaires et n'ont pas les moyens d'accéder aux médias traditionnels. Autre raison pour les quotidiennes de faire appel à Google, la possibilité d'accéder à des secteurs qui n'annocent pas en presse quotidienne. Ce qu'offre Google Adsense, c'est un accès optionnel à la liste des journaux participants? Ce qui est mis en vente: tout l'espace invendu au moment ou à proximité des dates de bouclage. L'annonceur choisit son format et le journal dans lequl il veut que son annonce passe. Il fixe son prix, les annonces passent ou non, selon les disponibilités d'espace. C'est une optimisation de la vente d'espace pour les supports: autant rentrer un peu de revenu publicitaire que de combler les espaces invendus par des annonces d'auto-promotion. Cette approche nécessite de la part des supports un inventaire important d'espaces invendus... Et donc, de fait un espace physique important. Les journaux américains sont pour la plupart composés de multiples cahiers, différence essentielle avec la majorité des quotidiens français ou européens. Il ne s'agit pas d'une vente aux enchères de l'espace; c'est la disponibilité de l'espace qui détermine si l'annonce passe ou non, et non le prix payé par l'annonceur.

Impossible de dire aujourd'hui si l'expérience sera fructueuse. Si c'est le cas, et Google et les journaux seront gagnants. Google parce qu'il aura élargi son champ d'expertise au offline et gagné en crédibilité. Les quotidiens car ils bénéficieront de nouvelles sources de revenus.

L'étape suivante sera de déterminer si ce modèle est transposable sur d'autres marchés? Pas sûr pour des questions d'inventaire d'espace disponible? L'affaire aura peut-être le mérite de rapprocher les régies publicitaires on et offline.

Pour bien comprendre le principe, un exemple de vente d'espace dans la presse réalisée depuis Google Adsense, ici.